À quoi servent les 7 députés de La Réunion ?

Pas un mot pour demander la prime de vie chère pour les pauvres

12 octobre 2012

Au cours du débat parlementaire, les députés sont intervenus. En scrutant attentivement le compte-rendu des débats, ils ont parlé des revenus, mais sans jamais revendiquer que toute la population puisse avoir le droit de se payer la vie chère. Ils sont pourtant tous issus, à une exception près, de la fonction publique sur-rémunérée. Ils savent donc ce que signifie bénéficier d’une prime de vie chère. Voici des extraits des prises de paroles relevées dans le compte-rendu des débats publié sur le site de l’Assemblée :

Photo Toniox

• Ericka Bareigts (ancienne fonctionnaire territoriale)

« Ainsi, selon une étude de l’INSEE, le revenu médian des ménages dans les DOM est inférieur de 38 % à celui des ménages dans l’hexagone. La moitié de nos populations vivent, du moins survivent, avec des ressources inférieures au seuil de pauvreté nationale. Ce pourcentage est de 24% sur le sol hexagonal. Dans le même temps, l’INSEE soulignait que le niveau moyen des prix était supérieur de 6% à 13% dans les DOM et de 34% à 49% pour les seuls produits alimentaires. Concrètement, cela signifie qu’avec des revenus inférieurs, nos familles doivent payer plus cher pour se nourrir et nourrir leurs enfants. Ces écarts n’ont cessé de se creuser, quasiment dans l’indifférence de la République ».

• Jean-Claude Fruteau (fonctionnaire de l’Éducation nationale)

« Les revenus des habitants d’outre-mer sont inférieurs de 38% au revenu médian national. Le PIB des territoires ultramarins est inférieur de moitié à celui de la nation, et plus de 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté. (…)

Désormais, nous allons nous attaquer aux problèmes structurels par la régulation plutôt que par le contrôle des prix, qui, même s’il reste toujours possible, a montré ses limites par le passé ».

• Thierry Robert (chef d’entreprise)

Le maire de Saint-Leu n’a pas évoqué les revenus dans son intervention. Il a présenté ses 4 amendements.

• Huguette Bello (fonctionnaire de l’Éducation nationale)

« La vie chère, dans les outre-mer, a été jusqu’ici plus forte que tout. Plus grave encore : les prix ont même augmenté, particulièrement pour les produits alimentaires.

Rien de surprenant, donc, à ce que les populations n’aient cessé de déplorer et de dénoncer cette situation. Et la surprise est moins grande encore quand on sait que les revenus moyens sont parmi les moins élevés. Deux chiffres suffisent à éclairer l’ampleur des difficultés des familles : outre-mer, l’alimentation coûte presque 40% de plus qu’en France hexagonale, alors que le revenu médian y est inférieur de près de 40%. Comme le bon sens indique que le pouvoir d’achat est le rapport entre ces deux données, on voit que ce pouvoir d’achat, dans les outre-mer, obéit à la pire configuration qui soit ».

• Jean-Jacques Vlody (fonctionnaire de l’Éducation nationale)

« La réalité des situations de nos territoires n’est plus tolérable, non seulement pour ceux qui y vivent et subissent la cherté de la vie comme une fatalité, mais aussi pour notre République qui ne doit plus accepter qu’une partie de ses citoyens soit prise en otage par des fournisseurs ou des distributeurs qui les étouffent par des prix exagérément élevés. (…)

Sachez aussi qu’au nom de la compétitivité supposée les conventions collectives ne sont pas toutes appliquées dans les outre-mer, en particulier dans le commerce, et le chantage à l’emploi y est récurrent dès que l’on aborde cette question ».

• Monique Orphé (fonctionnaire de l’Éducation nationale)

« À La Réunion, près de la moitié de la population vit avec moins de 800 euros par mois. La précarité gagne chaque jour du terrain dans nos territoires et s’est accentuée avec la crise. (…)

En effet, selon une étude de l’INSEE, ce sont les villes réunionnaises et martiniquaises qui occupent neuf des dix premières places des communes de France les plus touchées par les inégalités. À La Réunion, un ménage sur dix ne perçoit aucun revenu avant de toucher les minima sociaux. Pire, si l’on se réfère au coefficient de Gini qui mesure les inégalités de revenus dans une société donnée, on constate que La Réunion avec un taux de 0,42 est plus proche de la France de 1900 que de celle de 2008. Ces inégalités génèrent des frustrations et provoquent des ressentiments contre un État jugé impuissant. Elles développent aussi un sentiment de défiance vis-à-vis des politiques accusés souvent d’être complices de l’aggravation de ces inégalités.

La loi que nous examinons aujourd’hui est donc un signal fort envoyé à toutes ces populations ultramarines durement touchées par l’inflation et la vie chère »…

• Patrick Lebreton (fonctionnaire de l’Éducation nationale)

Dans le débat, les revenus ne figuraient pas dans son intervention. Il a pris la parole pour défendre un amendement sur la baisse des tarifs bancaires.

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