Le Parti Socialiste Réunionnais

« Passer de l’homme réunionnais spectateur à l’être acteur »

16 novembre 2006

Le Parti Socialiste Réunionnais (PSR) est né ! Pour sa présentation, ses acteurs ont tenu, hier matin dans un hôtel de Saint-Denis, leur première conférence de presse.

Il s’agit en fait de la nouvelle appellation de Priorité Socialiste Réunion (PSR) baptisée depuis juin de cette année le Parti Socialiste Réunionnais. Leur slogan reste le même : “Donn’ créol responsabilités”, explique Éric Delorme. Cette dénomination est une manière de se démarquer de la Fédération locale du Parti socialiste « rattachée depuis plus de 30 ans à Paris », rappelle-t-il avant d’enfoncer le clou par ailleurs : « elle n’a pas joué son rôle pleinement ». L’illustration flagrante de ce constat est « l’achèvement de l’égalité sociale » sous la présidence de Jacques Chirac.

Une sous-représentation aux postes de décisions

Lors de cette rencontre, à maintes et maintes reprises, le terme de responsabilité est revenu. Passer de l’homme réunionnais spectateur à l’être acteur est la priorité des priorités pour le PSR. Les Réunionnais sont sous-représentés aux postes de décisions. Une appréciation de Denise Delorme qui s’appuie sur des données de l’INSEE (2003). Elle les remet sur le tapis : « 36% des postes d’encadrement supérieur était occupés par les natifs de La Réunion contre 50% à la Martinique et 58% en Guadeloupe ». Ces chiffres, jusqu’à présent, n’ont pas été contestés.

Que faire ?

Voir des Réunionnais occuper de hautes fonctions n’est pas utopique. Dans l’île, « ils - les hommes et les femmes - ne peuvent pas s’investir à la hauteur de sa formation », relève-t-elle. Pour y parvenir, elle propose le remaniement des règles de mutation pour les postes de la fonction publique avec « une hausse des points ». Cependant, c’est insuffisant ! La réalisation d’un état des lieux des compétences et des formations adéquates complète cette prérogative. Cerise sur le gâteau, elle exige « la création d’un organisme local et national pour le recrutement ». Il veillera à « la promotion d’un Domien ou d’un Tomien » au sein de son lieu de naissance.

La création d’un laboratoire de recherches en sciences sociales

Il ne faut pas voir en ces propositions des actes anti-ceci ou anti-cela. « À compétence égale, le Réunionnais doit être sélectionné », soutient-elle. Les voir briller va dépendre de leur orientation professionnelle. Ce choix devra faire l’objet d’un suivi pointilleux. La réponse aux attentes de la population réunionnaise peut venir d’une structure capable de les analyser dans leurs complexités : un laboratoire de recherches en sciences sociales à l’Université de La Réunion.

Le métissage des sphères de décisions

Le PSR veut « métisser les sphères de décisions ». Il sort de la négation systématique : « mi veut pas sa... lé pas bon... mi gagne pas... ». Ce jeune parti progressiste compte dans ses rangs des jeunes hommes et femmes en politique. Il dit « n’avoir aucune responsabilité dans l’échec de la situation actuelle » qui est tant économique que sociale.

Élections prochaines !

Partie de l’Alliance au Conseil régional, le PSR se veut une force de propositions. Le moment venu, il annoncera sa position pour telle ou telle échéance électorale.

J.-F. N.


D’ici 2030, La Réunion atteindra le million d’habitants

Vivre sur cette portion de terre de l’Océan Indien demandera « la mise en place d’une réorganisation administrative du département avec un redécoupage ou un découpage des cantons, des circonscriptions et des communes », selon le PSR. Pour une vie harmonieuse, il serait temps « de créer les conditions et les contraintes administratives et financières ». Ce cadre permettra « aux collectivités de respecter le taux de 20% de logements sociaux ». Aujourd’hui, être propriétaire de sa maison n’est pas chose facile avec la flambée des prix au m2. Ce parti politique propose la mise en place « d’un crédit d’impôt (prime habitat). Il facilitera l’accès à la propriété pour les foyers non-imposables ainsi qu’aux revenus intermédiaires ».


Le volet développement durable...

...incluant « la promotion de l’âme créole » compose les actions du PSR. La définition d’un label architectural “Créole” pour les logements et les bâtiments individuels et collectifs avec l’intégration des normes Haute Qualité Environnementale (l’isolation et la ventilation naturelle) est l’une d’entre elles. La gestion des déchets et le traitement des eaux usées et l’usage des énergies renouvelables restent des axes que le PSR défend.


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