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Patricia Coutandy : « La réponse du développement partagé est une solution solidaire dans notre île et fraternelle entre les Iles india-océaniques »

20 février 2012

Après les mesures pour faire face à l’urgence sociale, le projet du Parti communiste réunionnais propose une rupture avec le modèle économique actuel. Le 21e siècle sera le siècle de l’autonomie énergétique, de la sécurité alimentaire et de l’aménagement du territoire avec la réalisation du tram-train.
Ces orientations ont été présentées par Patricia Coutandy.

« Les travaux qui sont à l’ordre du jour de notre assemblée de ce matin sont exposés dans un contexte d’urgence sociale qui vous a été présenté par la camarade Firose. C’est dans cette crise sans précédent, la crise économique, sociale, écologique, que nous devons faire émerger la plate-forme de développement pour La Réunion qui répondra aux besoins d’épanouissement de plus de 800.000 habitants ? La camarade Sylvie a présenté des solutions, il s’agit maintenant d’amplifier le rassemblement autour d’un projet d’aménagement et de développement économique adapté à notre contexte insulaire et démographique, et de fait, compatible avec nos réalités. Ce projet de développement durable est synthétisé dans votre document de travail, nous allons faire un zoom sur 3 thématiques : l’autonomie énergétique, la sécurité alimentaire, l’aménagement du territoire.

Allons vers l’autonomie énergétique !

Tous les spécialistes s’accordent sur un fait la précarité énergétique fera augmenter encore les prix du pétrole et des produits annexes, l’actualité de ces derniers jours le montre avec la problématique du prix des carburants : actuellement plus de 500 millions d’euros gagés alors que nous disposons des ressources naturelles et non polluantes.
Le projet d’autonomie énergétique à l’initiative du président de l’ONERC, Paul Vergès alors président de la Région Réunion, devait faire de La Réunion, le premier territoire au monde bâti sur un modèle de société intégrant toutes les innovations environnementales nécessaires à notre fonctionnement, notamment pour atteindre l’autonomie énergétique.
Pour relever ce défi, le Conseil régional avait mis en place le Plan régional pour l’énergie renouvelable et l’utilisation rationnelle de l’énergie (PRERURE).
Dans les 4 coins de l’île, plusieurs projets verront le jour : les fermes photovoltaïques et éoliennes, les batteries écologiques, la valorisation de toutes les énergies des mers, la méthanisation, les écoles climatiques, l’assainissement…
Ces productions d’énergies propres permettaient aux ménages de s’équiper en chauffe-eau solaire, tout a été détruit par le gouvernement UMP actuel.
Alors que dans le même temps le développement de la couverture photovoltaïque sur les bâtiments, les routes, l’énergie hydraulique, l’énergie thermique des mers, l’énergie des houles, l’éolien, la biomasse, la méthanisation et la géothermie pouvaient libérer La Réunion et les ménages de la facture pétrolière.
Ce gâchis est inacceptable tant pour l’environnement que l’économie, nous devons créer les conditions de la relance de la production verte pour atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2025.
C’est

- garantir aux ménages et à l’industrie réunionnaise des économies sur la facture d’électricité,

- développer de l’ingénierie et donc participer à l’excellence du territoire,

- et surtout créer des emplois durables.

Pour l’autosuffisance alimentaire de notre région

Face à la crise alimentaire mondiale, il est primordial pour La Réunion d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, 70% des marchandises viennent de l’Europe, facteur de vie chère. Un constat qui nous amène à réfléchir sur les circuits d’approvisionnement : si des catastrophes naturelles, des problèmes de transports, et le blocus des grands pays producteurs venaient à mettre en danger l’approvisionnement de l’ile, quels seraient alors les leviers que l’on pourrait actionner pour garantir la continuité d’approvisionnement de l’île ? … Réponse : aucun levier, aucune solution.
Il est alors nécessaire de s’affranchir du diktat des échanges nord-sud et de développer les richesses agricoles et industrielles locales. Aussi nous devons nous mobiliser pour soutenir les agriculteurs, soutenir la filière agroalimentaire par la diversification agricole et les produits d’élevage. Permettre la valorisation des produits de notre terroir sur le marché intérieur, dans les grandes collectivités, la restauration scolaire par exemple.
Le consommateur serait ainsi gagnant en qualité, en fiabilité et en coût, s’il pouvait s’affranchir des fluctuations des prix des matières premières et des modèles de consommation importés, en développant certes la production locale, mais aussi en réduisant les lignes d’approvisionnement avec le nord pour s’engager dans un schéma de co-développement avec les pays de la zone.
En partant de nos atouts et de ceux de nos pays voisins, il est possible de s’entendre sur des productions complémentaires (le riz, le grain, l’huile, les produits de la mer, la pêche : les algues par exemple ) et non concurrentielles dans une logique de co-développement. Ainsi à l’insécurité des circuits d’approvisionnement de plus 10.000 km, la réponse du développement partagé est une solution solidaire dans notre ile et fraternelle entre les îles india-océaniques.

Aménageons notre territoire

Mais pour bénéficier des avancées d’un développement équitable et intelligent, nous devons permettre l’accomplissement des activités sociales, économiques dans un environnement préservé, c’est à la croisée de ces trois thématiques : le sociale, l’économique et l’environnementale que se construit le projet de développement durable d’un territoire. Nous devons donc prévoir un comité de suivi pour le schéma d’aménagement régional, le SAR, qui fixe les orientations fondamentales en matière d’aménagement du territoire et de protection de l’environnement.
Il faudra rapidement permettre le désenclavement routier de l’île. Toutes les activités sont ralenties dans un coma circulatoire perfusé par un carburant trop cher, et une pollution excessive résultante de choix politiques rétrogrades et irresponsables. 400.000 voitures aujourd’hui 25.000 supplémentaires chaque année, pour quelle politique des déplacements ? Aucune c’est l’asphyxie au sens économique et médicale.
À l’heure où la règlementation rend obligatoire l’écriture du Plan Climat énergie des territoires au 31 décembre 2012 pour les raisons évidentes de préservation de l’environnement et des populations, nous disons haut et fort que le tram-train doit être au cœur de notre projet de territoire. C’est la seule alternative crédible au tout automobile. Il faut désengorger le développement de l’île avec ce transport fiable et moderne.
Ces projets répondent non seulement à la crise locale, mais aussi à la crise mondiale, acter ces projets, c’est acter des projets humanistes tant pour l’immédiat que pour l’avenir de nos enfants. Être autonome sur le plan de l’énergie, produire ce que nous consommons, utiliser un mode de transport non polluant, c’est cela le développement durable et nous avons tous les atouts pour la mise en oeuvre de ce projet : gayar nou néna. Et se dire qu’il n’y a pas une entreprise de l’humanitaire, mais une entreprise de tous au service de chacun. Bonne continuation à tous ».

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