« Nouvelle ambition portuaire pour une Réunion nouvelle »

Patrick Lebreton : « soyons des acteurs de notre développement »

30 septembre 2015, par Manuel Marchal

Hier au Port, Patrick Lebreton et Julien Magamootoo ont présenté les propositions de l’Union des Forces de Progrès pour la modernisation du port de La Réunion. L’objectif est de sortir d’un système vieux de 300 ans et d’ouvrir notre île sur son environnement régional en développant l’industrie et en créant des emplois. C’est une première déclinaison du concept « Pour une Réunion nouvelle ». Il propose le développement de l’économie bleue, le soutien aux exportations et aux importations créatrices de valeur ajoutée, la création d’un port franc. Le développement de l’infrastructure portuaire pour que que nous ne soyons pas seulement des consommateurs de produits importés, mais des acteurs de notre développement.

Julien Magamootoo et Patrick Lebreton.

Hier au Port, Patrick Lebreton, tête de liste de l’Union des Forces de progrès pour le développement et l’égalité, et Julien Magamootoo ont rencontré les journalistes pour évoquer un premier dossier économique de la campagne des élections régionales : le port de La Réunion. Patrick Lebreton appelle à « changer le logiciel. Car le cœur économique, le port, bat au ralenti ». Si cette tendance se confirme, alors les investisseurs préféreront aller chez nos voisins mauriciens, là où le port se dynamise.
Le député-maire fait tout d’abord un constat. « L’an dernier 4,7 milliards d’euros de biens importés, 284 millions exportés. 16 fois plus d’importation que d’exportation ». Sur les importations, 72 % venaient de l’Union européenne dont 58 % de la France et 14 % des autres pays de l’UE, 3 % de l’Afrique et 0,8 % des pays de la région.
« La Réunion terre d’importation qui tourne le dos à son environnement régional », poursuit Patrick Lebreton, « en 2013, 110 000 containers arrivés plein au port, 82 000 repartis vides. Symbole terrible de l’échec de l’économie réunionnaise et de ceux qui la pilotent ».
Ce résultat est la conséquence notamment d’un « système économique du passé. Qui fonctionne toujours sur le régime de l’exclusif, créé à l’époque coloniale ». La départementalisation n’a pas changé ce fait, « tout repose toujours sur un modèle édicté par Colbert sous Louis XIV ». D’où la nécessité de rupture avec un système qui date du début du peuplement de La Réunion, et qui met la moitié des jeunes sous le seuil de pauvreté. Le candidat présente des propositions pour faire évoluer la situation.

Propositions

Elles répondent au cri d’alarme des professionnels du secteurs, acteurs économiques et dockers.
C’est tout d’abord développer l’infrastructure portuaire, pour faire du port un hub maritime capable d’exporter des marchandises produites à La Réunion. C’est l’idée du port-franc.
La Réunion doit se tourner vers la mer, source de richesses, c’est le développement de l’économie bleue. Patrick Lebreton propose aussi de favoriser exportation et importation de matières premières pour que la balance commerciale ne penche pas du mauvais côté.

Implication politique

L’outil portuaire doit contribuer au développement économique dans la zone. « La Réunion n’est pas qu’une émanation de Paris et de Bruxelles. Nous devons politiquement, économiquement et diplomatiquement être au premier rôle », souligne-t-il. Aujourd’hui, la Région Réunion est aux abonnés absents sur le développement du port et la coopération régionale, « personne n’a remplacé le directeur de la coopération régionale ».
Patrick Lebreton appelle aussi à la vigilance face à des projets irréalistes de concurrents. La compagnie maritime régionale est un « projet hors sujet ». Elle doit d’abord être précédée par le renforcement des échanges entre les pays de la région, comme l’indique le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, Jean-Claude de l’Estrac. Sans préparation, c’est 10 à 15 ans de déficit structurel garanti, un luxe que ne peut se permettre La Réunion.

L’union sur 20 ans

Ces propositions visent à tourner le dos à à un système vieux de 300 ans. C’est « changer pour une Réunion nouvelle, afin que nous ne soyons pas seulement des consommateurs de produits importés, mais des acteurs de notre développement ».
Elles s’inscrivent dans un contrat d’objectif pour 20 ans, matérialisé par l’union PCR-Progrès qui va encore s’agrandir. Patrick Lebreton a salué le succès du meeting de dimanche dernier à Sainte-Suzanne, un succès pas seulement pour l’affluence. « On a changé de cycle politique. Le début ce n’est plus les présidentielles, c’est les régionales ». et de rappeler que la Région à elle seule ne peut pas permettre de tout régler. « Nous donnerons un signal fort en décembre. Les régionales poseront des questions qui demanderont des réponses législatives et réglementaires dans deux ans ». D’où la nécessité d’une union sur 20 ans, afin de mettre en cohérence les différentes politiques publiques décidées à la Région, par les députés, par les maires, les intercommunalités et le Département.

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  • "Acteurs de notre developpement", "cohérence des politiques publiques...", là encore il faut qu’il soient portés par des engagements sans équivoques.

  • "Acteurs de notre developpement", "cohérence des politiques publiques...", là encore il faut qu’il soient portés par des engagements sans équivoques.


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