Cantonales 2011 : un nouvel échiquier politique se dessine en vue de 2012

Paul Vergès appelle à conforter une majorité déjà victorieuse

24 mars 2011, par Céline Tabou

Au lendemain des résultats du premier tour des élections cantonales, Paul Vergès et Aline Murin-Hoarau ont analysé la situation politique en France et à La Réunion. Le président de l’Alliance a mis en avant le nouveau schéma politique qui s’est construit avec ces élections et la nécessité d’un élargissement politique afin de proposer un programme aux candidats de l’élection présidentielle de 2012.

A l’occasion d’une conférence de presse hier à Saint-Denis, Paul Vergès et Aline Murin-Hoarau ont expliqué l’enjeu de ces Cantonales pour La Réunion : « Le changement politique qui découle de ce scrutin est une réponse des électeurs un an avant la Présidentielle, et ce qui est vrai en France l’est également à La Réunion ».
En France, « l’échec de l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy et Didier Robert, s’est traduit par le taux le plus bas jamais enregistré depuis des années », l’UMP a récolté 17% des voix dans la France entière. La seconde conclusion de ce scrutin est la confirmation de la montée du Front National, « après des semaines de débat sur un sondage qui a tiré la sonnette d’alarme sur la montée du FN ». Ce changement « va peser sur les élections présidentielles ». D’autant plus que le parti du président de la République est en pleine « débâcle, avec des voix dissidentes qui s’élèvent et appellent à voter contre le FN, donc pour les socialistes ».

Un échec de l’UMP

A La Réunion, « nous avons eu une clarification dans la campagne électorale. Un chef auto-désigné est passé au-dessus du représentant de la Direction nationale UMP à La Réunion pour constituer sa propre liste », et les résultats de ce premier tour ont montré que le parti de Didier Robert, Réunion en Confiance, ne parvenait pas à se positionner sur l’échiquier politique réunionnais.
D’autant plus que les Réunionnais ont été « les témoins d’une campagne de communication sans précédent et sous couvert de valoriser les décisions du Conseil régional », dont Didier Robert est le président. Cette campagne médiatique a été l’occasion de promouvoir, « chaque jour, à la télévision, dans la presse, à la radio et sur internet », ses candidats. De plus, des emplois aidés ont été attribués à de nouvelles associations dans des cantons renouvelables. Malgré cela, « les efforts massifs de Didier Robert n’ont pas eu les effets escomptés, car c’est fondamentalement un échec pour l’UMP », a déclaré le président de l’Alliance.

« La majorité au Conseil général déjà acquise »

« Les résultats obtenus lors de ce premier scrutin ont renforcé le nombre d’élus à la majorité au Conseil général », a indiqué Paul Vergès. Ce dernier a tenu à rappeler que Pierre Vergès et Roland Robert auraient pu être élus dès le premier tour si une loi ne les avait pas contraints à un second tour. Paul Vergès a également répondu aux déclarations de Didier Robert, lors de sa conférence de presse, mardi 22 mars, sur la crise du Parti communiste réunionnais : « c’est une analyse très originale, car si la crise est ainsi lors de chaque élection, je serais le plus heureux ». Le 27 mars prochain sera l’occasion pour l’électorat de « confirmer les résultats du premier tour et de conforter cette majorité » et de faire barrage à la politique de casse sociale de Nicolas Sarkozy.

L’implication de la présidente du Département

La participation de la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, à la campagne électorale est une première, mais « le soutien incontestable dont elle a fait preuve envers les candidats de la majorité » est remarquable. Dans le cadre d’un débat droite-gauche, « on peut dire que Mme Dindar est à gauche, car elle appelle à lutter contre la politique de casse sociale de l’UMP », dont Didier Robert.
« Cette attitude répond aux objectifs d’ouvrir la majorité du Conseil général et est une leçon à tirer », car il s’agit d’une « avancée capitale contre le sectarisme des différents partis ». En effet, Paul Vergès a appelé à aller au-delà des clichés politiques pour œuvrer pour La Réunion et son développement économique et social. La position de la présidente du Département est « une condition absolue pour faire face aux difficultés réunionnaises avec les crises que notre société traverse ».

Céline Tabou


L’élargissement le plus large pour l’avenir de La Réunion

A l’instar de la réunion du 22 janvier dernier, le président de l’Alliance a appelé toutes les forces politiques à s’unir pour préparer un programme de développement durable, celui-ci est destiné aux candidats à la Présidentielle, afin que La Réunion puisse trouver les solutions adaptées à sa situation. La Présidentielle est « un grand rendez-vous, car nous ne pouvons pas seulement appeler à l’échec de l’UMP ou au barrage du Front National, nous devons réaliser un travail de fond pour proposer des réponses à la crise (chômage, logement, BTP, éducation…) que connaissent les Réunionnais », a rappelé Paul Vergès.
Face à ce défit, Paul Vergès a posé la problématique : « Qu’allons-nous proposer aux candidats à la Présidentielle ? ». Mettant en exergue la capacité des Réunionnais à proposer pour le développement de La Réunion, « on ne va pas attendre que Paris décide pour nous. Il nous faut chercher une solution commune, avec toutes les forces en présence ». L’élargissement politique peut « empêcher la radicalisation », et notamment la montée du FN, mais il peut aussi « résoudre les problèmes de la société ».

C.T.


Des Cantonales municipalisées

Aline Murin-Hoarau et Paul Vergès ont mis en avant la difficulté du monde politique réunionnais d’intégrer le jeu du scrutin uninominal qui s’avère être une contrainte, notamment parce que le taux de participation n’est pas aussi élevé que les politiques aimeraient. De plus, le candidat doit avoir 12,5% des inscrits pour pouvoir être dans la bataille au second tour.
Comme l’a indiqué Paul Vergès, « le premier tour est un moyen de choisir, et le second, on élimine. C’est une pratique très courante en France, mais à La Réunion, on a du mal à l’admettre, car le poids des Municipales pèse sur l’élection cantonale ».
En effet, les communes réunionnaises comptent plusieurs cantons, tandis qu’en France, les cantons regroupent de nombreuses communes. « Cette pression exercée par les maires sur les candidatures se diversifie même dans le même camp ».

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