
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Après les 19 jours de grève des dockers de la SERMAT
25 mai 2013, par
Paul Vergès a tiré les premiers enseignements de la grève de 19 jours des dockers de la SERMAT, un conflit social qui a touché tous les secteurs économiques et toutes les communes de l’île de La Réunion. Sa durée, ses conséquences, le silence des élus, l’inaction de la Région et la prise de conscience de l’opinion confirment l’urgence d’agir pour aller vers une autre politique pour La Réunion.
Paul Vergès est tout d’abord revenu sur la grève à la SERMAT, qui a concerné toute La Réunion. Ce conflit social a duré 19 jours, et a porté sur deux points essentiels : refus des licenciements et rôle des dockers dans l’utilisation des machines de débarquement des containers. Pour arriver à un accord, les dockers ont dû sacrifier 19 jours de salaire. Malgré leur combat difficile, ils ont assuré le déchargement des denrées périssables, des médicaments et du riz de la Coopérative solidaire.
Face à eux, il y eut l’obstination des patrons de la SERMAT. Après plusieurs réunions, ils ont claqué la porte de négociation. Ils ont tenté la rupture pour essayer d’acculer les dockers à accepter leur condition, rappelle le sénateur de La Réunion.
C’est là que Paul Vergès est intervenu avec le Parti communiste réunionnais, pour que les patrons reviennent à la table des négociations. Il y eut jeudi l’appel à la manifestation dans les 48 heures si la situation restait bloquée. Un courrier a également été adressé au ministre des Outre-mer et au Premier ministre, tandis que les dockers recevaient le soutien de la Fédération nationale CGT Ports et Docks qui rencontra à plusieurs reprises le ministère des Transports.
Le résultat fut un accord qui aurait pu être signé au bout de quelques heures de discussion, constate Paul Vergès. C’est la démonstration extraordinaire de l’obstination et du refus du dialogue social du patronat.
La victoire des dockers est un encouragement à la fermeté dans leur mouvement. L’échec de l’obstination des patrons doit les amener à avoir une attitude normale dans le dialogue social.
Au-delà de l’aspect propre à la lutte des dockers face au patronat, les 19 jours de grève à la SERMAT sont riches d’enseignements que le président de l’Alliance a développés durant la rencontre avec la presse.
1. La fragilité extrême de l’économie Premier enseignement de ce conflit, ce sont les conséquences sur toute La Réunion. Il révèle une fois de plus la fragilité extrême de l’économie. Un pays de 880.000 habitants est ébranlé par la non-arrivée de containers pendant quelques jours. Des produits périssables arrivent de l’extérieur, et de plus en plus. C’est un système condamné. Les répercussions ont touché tous les secteurs : les transporteurs, les PME, la coupe de la canne risquent d’être retardés à cause du retard dans l’arrivée de pièce d’usine. La fête des Mères compromise à La Réunion parce que les containers n’arrivent pas. Certains ont chiffré les conséquences de ces interruptions de livraison. Ils arrivent à des sommes énormes. Le surcoût lié au réacheminement devra être payé, et ce sera le consommateur qui passera à la caisse. « C’est tout le problème des prix à la consommation. Que restera-t-il du panier Lurel après ça ? » , constate le co-fondateur du PCR. Quant aux PME, elles vont sans doute voir leur endettement augmenter. « Nous sommes alimentés par un cordon extérieur. Toute interruption de l’alimentation amène ici une menace de catastrophe » , ajoute Paul Vergès. Ce bilan, c’est la conséquence d’une politique menée depuis 60 ans, comment faire ? |
2. Prise de conscience de l’opinion et silence des élus De ce conflit, Paul Vergès tire un autre enseignement : « c’est la première fois qu’il n’y a pas de campagne d’excitation contre les dockers. On demandait un miracle au préfet, mais jamais n’a été mise en cause la justesse de la revendication des dockers ». « Dans l’opinion, un début de prise de conscience sur la gravité de la situation et qu’il faut changer » , ajoute le président de l’Alliance. Paul Vergès a aussi souligné le silence des élus devant un tel conflit. « Ces élus lisent-ils la presse ? Ils sont là uniquement pour avoir capté les voix des électeurs au nom de leur promesse » , déplore le sénateur qui constate que le Conseil régional, collectivité responsable de la planification économique, a été totalement absente, son président étant d’ailleurs parti assister au Festival de Cannes « je ne connais pas d’exemple d’irresponsabilité la plus grande » . « Nous avons la plus importante représentation parlementaire à La Réunion, 7 députés, 4 sénateurs : c’est un concours de silence. Ils ont des opinions sur tous les aspects, sauf sur ce conflit » . C’est un problème très grave, car cela favorise la perte de confiance de la population vis à vis des élus, la population va chercher d’autres moyens de se faire entendre, indique Paul Vergès. |
3. Cette prise de conscience atteint-elle Paris ? RSTA et sur-rémunération… C’est au moment où la grève se termine que la nouvelle a été confirmée officiellement : dans une semaine le RSTA sera supprimé. Paul Vergès met tout d’abord le doigt sur un manque d’évaluation de l’impact d’une telle décision : « tout le monde admet une baisse du pouvoir d’achat au moment où les prix vont augmenter ». « Dans sa politique des revenus, le gouvernement ne touche pas à la sur-rémunération alors que cela engage des dépenses bien plus importantes que le RSTA. Pourquoi frappe-t-il les plus faibles ? Il joue avec le feu » , dit en substance Paul Vergès. D’autant plus que la question de la sur-rémunération est débattue maintenant au grand jour dans notre île. Or, d’après Paul Vergès, un plan est en préparation : « la sur-rémunération est menacée, et elle va disparaître, et cela par ce même gouvernement » , précise-t-il en substance. Pour anticiper, Paul Vergès propose de dire au gouvernement ceci : « vous devez discuter d’une politique des revenus par des décisions qui peuvent reconstituer la cohésion sociale que vous avez détruite. Ne traitez pas les fonctionnaires comme des boucs émissaires. Ce sont des agents avec qui vous avez signé un contrat. Nous défendons la sauvegarde des avantages acquis et leur réutilisation dans l’épargne au service du développement » . |
Critères d’un rassemblement autour de l’essentiel Après la grève à la SERMAT, la prise de conscience de la population et le silence des élus, le sénateur renouvelle son appel au rassemblement sur l’essentiel. « On ne peut plus continuer comme cela. Il faut changer, allons en discuter. À l’issue de cette prise de conscience, on peut arriver à un consensus qui ne repose pas sur des illusions ou sur les programmes des candidats à la mairie » . Paul Vergès propose un consensus qui repose sur des critères : - L’urgence. C’est le problème de l’emploi, qui ne doit pas être de l’occupationnel. En s’appuyant sur des objectifs économiques et sociaux qui appellent une demande, des emplois durables peuvent être créés, dans les services à la personne notamment. - Aller à l’essentiel. Qu’est-ce qu’il reste des grands chantiers à deux ans de la fin du mandat de la Région ? « Nous avions le souci de la continuité des projets, après la route des Tamarins, le tram-train pendant que le gouvernement avançait sur le chantier de la route du littoral. Les décisions de supprimer le tram-train et de modifier le projet gouvernemental de route du littoral ont tout arrêté, le mandat sera terminé sans aucun grand chantier en route » , dit en substance Paul Vergès. Autrement dit, la relance des grands chantiers est un élément essentiel. - Proposer des choses qui soient réalisables rapidement. Paul Vergès cite deux exemples. Tout d’abord, la nouvelle route du littoral selon le projet dit "route Perben" : « tout était fait, il suffisait de donner l’ordre de le faire » . L’autre chantier prêt rapidement, c’est le Tram-train : « sur le plan technique, tout était terminé » . - Le financement des projets. Les garanties sont là, ce sont des flux de l’État destinés par exemple au financement des emplois aidés. Il manque des crèches, des services pour la population âgée. Pourquoi ne pas faire un service public avec ces emplois déjà financés Sur la sur-rémunération qui va être supprimée, « l’urgence des urgences n’est pas de conserver la sur-rémunération dans son rôle de surconsommation, c’est de dire maintenir les 600 millions à La Réunion » . Il s’agit de concilier le maintien du contrat entre l’État et le fonctionnaire, et de récolter de l’épargne pour La Réunion. 600 millions d’euros égalent la facture pétrolière. « Avec cela, on peut faire le rattrapage de tous les équipements à La Réunion. Cela devrait faire l’unanimité des parlementaires. Sinon le problème se fera en dehors d’eux et ils auront alors à s’expliquer » . « Si on ne fait rien, le nœud de contradiction apparu lors de cette grève va s’élargir » , poursuit Paul Vergès, cela veut dire des incidents graves. « Cela explosera avant 5 ans, voire avant 5 mois » , ajoute-t-il. Le sénateur rappelle qu’en 2009, Yves Jégo n’avait pas prévu le mouvement social en Guadeloupe. Il a payé la facture et a été remercié. Ce gouvernement a été prévenu. À la suite d’un conflit de 19 jours, fragilité et gravité apparaissent, ainsi que la prise de conscience de l’opinion. C’est le moment de relancer l’appel au rassemblement pour une autre politique. |
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