Un grand bonheur pour tous les participants. Une ambiance de fête rehaussée par les tubes du groupe Analyse. Une foule nombreuse venue de toute l’île, avec beaucoup de jeunes mais aussi de vieux militants de 70 ans et plus qui étaient déjà aux côtés de Raymond Vergès et de Léon de Lépervanche. Des militants de tous les partis de l’Alliance et des personnes sans engagement politique particulier mais fières de soutenir l’Alliance et de participer à ces retrouvailles réunionnaises.
C’était samedi soir sur l’esplanade de la piscine du Port, non loin de la plage de sable noir et de galets, sur ce littoral Nord où les Portois se retrouvent de plus en plus nombreux, surtout le soir, pour partager des moments de sport-loisir, de détente et d’échanges. Yvan Dejean invitait les nombreux conseillers généraux et régionaux de l’Alliance à monter sur la tribune. Ils étaient accompagnés par le député socialiste Christophe Payet et par le secrétaire général du PCR, Élie Hoarau, tandis qu’une ovation était réservée à Paul Vergès, réélu la veille président du Conseil régional pour six ans.

Acteurs de leur Histoire

Après les brèves allocutions du maire du Port, des représentants de l’Alliance et du député-maire de La Petite-Ile, présentés par Ary Yee-Chong-Tchi-Kan (voir en page 3) , Paul Vergès prenait la parole. "Ce soir nous sommes réunis pour faire la fête après la victoire historique remportée par l’Alliance dimanche dernier. C’est normal. Mais il faut surtout comprendre ce qui s’est passé pour voir comment aller plus loin".
Comme d’habitude, le leader de l’Alliance fait appel à l’intelligence de ses auditeurs, à leur sens des responsabilités, à leur sens des valeurs et des principes, et à leurs aspirations profondes pour les aider à être toujours davantage des acteurs de leur Histoire.
Et tout d’abord, il invite chacun à prendre conscience de l’importance de la démarche personnelle entreprise le 28 mars par 135.706 Réunionnaises et Réunionnais, qui ont quitté leur maison pour aller couler le même bulletin de vote : celui de l’Alliance. Et nous ajouterons : un même bulletin avec en tête de liste le nom de Paul Vergès.

19 communes sur 24

C’est la première fois dans toute l’Histoire de La Réunion que dans un tel scrutin une liste obtient autant de suffrages. En notant aussi qu’entre les deux tours, c’est la liste de l’Alliance qui a gagné le plus de voix. Signe que les électeurs ont vu clairement où est leur intérêt et celui de La Réunion.
Et Paul Vergès d’énumérer les 19 communes sur 24 où l’Alliance est arrivée en tête, tandis que la liste PS/Verts était devant l’Alliance dans trois communes et celle de l’UMP dans deux communes : La Plaine des Palmistes et Saint-Paul, de 480 voix seulement.
Le président de la Région rappelait aussi, comme Christophe Payet, que si les dirigeants de la fédération socialiste avaient accepté les propositions d’union faites par l’Alliance bien avant le premier tour ainsi que les directives du Parti socialiste à Paris, il n’y aurait eu qu’un seul tour et une victoire dès le 21 mars. Quoi qu’il en soit, le 28 mars, l’Alliance et le PS/Verts ont obtenu plus de deux cent mille voix contre la politique du gouvernement Raffarin.

"Et maintenant, que faut-il faire ?"

Paul Vergès évoque également l’importance des succès aux élections cantonales : "Les électeurs ont vu tellement clair qu’ils ont infligé de sévères défaites aux parlementaires qui ont soutenu envers et contre tout les réformes anti-sociales du gouvernement Raffarin : Bertho Audifax à Saint-Benoît, Jean-Paul Virapoullé à Saint-André, René-Paul Victoria à Saint-Denis, André Thien-Ah-Koon au Tampon ont été largement battus aux Régionales et ont vu leurs adjoints battus dans les cantons renouvelables".
En définitive, c’est un message très clair et massif qui a été délivré par le peuple de La Réunion : il a dit non à la politique menée depuis deux ans par le gouvernement.
"Et maintenant, que faut-il faire ?" demande Paul Vergès, en soulignant que les Réunionnais viennent de constituer le plus grand rassemblement depuis celui de 1945, qui a débouché sur le vote de la loi Vergès-Lépervanche faisant sortir La Réunion du statut officiel de colonie pour la transformer en département. Un rassemblement victorieux de l’électorat réunionnais mais également de partis politiques différents et d’acteurs de la société civile.

Rendre cette union encore plus forte et plus large

D’où l’idée centrale de Paul Vergès : il s’agit à présent de rendre cette union des Réunionnais encore plus forte et plus large pour amplifier le mouvement de résistance aux politiques conservatrices et le rassemblement autour d’un projet de développement durable.
"La lutte sera longue et difficile. Il faut toujours dire la vérité au peuple", rappelle Paul Vergès qui inscrit cette dynamique réunionnaise dans "le même mouvement qui porte le peuple de France et les peuples des autres régions d’outre-mer".
En effet, en métropole, 21 Régions sur 22 sont à présent dirigées par les forces de progrès, tous les ministres candidats aux régionales ont été battus. En Martinique, la Région et le Département sont dirigés par l’opposition au gouvernement ; c’est la même chose en Guadeloupe et en Guyane ; et l’on sait les victoires remportées par les forces de progrès à La Réunion.

"Une situation nouvelle"

"La situation est donc totalement nouvelle par rapport à ce qu’elle était il y a trois ans et il y a encore quelques semaines, explique Paul Vergès. Pendant toute la campagne électorale, les soutiens à Raffarin nous ont dit que ces élections n’avaient rien à voir avec la politique du gouvernement. Et aujourd’hui, après que l’on a remis les mêmes au gouvernement, on enregistre les premiers succès : la suppression de l’allocation spécifique de solidarité pour les chômeurs est suspendue, le vote de la loi de décentralisation est reporté, comme l’ont demandé jeudi les élus de l’opposition au Conseil général et vendredi les élus de la majorité à la Région, la majorité au Département refusant le débat et l’opposition au Conseil régional ne participant pas au vote".
Paul Vergès ajoute : "Il faut renforcer la lutte pour que le gouvernement comprenne que le peuple réunionnais est debout et résiste".

"Une nouvelle étape de notre Histoire"

Après avoir ironisé sur le sénateur-maire de Saint-André ridiculisé par la reconduction de Brigitte Girardin à son poste de ministre de l’Outre-mer, le président de la Région revient au thème essentiel de son allocution : "L’Alliance doit continuer pour construire l’avenir de La Réunion et elle doit s’élargir encore. Beaucoup de Réunionnais de bonne volonté sont prêts à l’aider. Il faut consolider l’Alliance et l’organiser dans les 24 communes de l’île en appliquant ses principes : unir le maximum de Réunionnais autour d’un projet de développement durable en respectant chaque composante de l’Alliance afin de bâtir un avenir plus sûr et plus juste pour tous, en particulier pour les jeunes. C’est ainsi que nous devons nous préparer à une nouvelle étape de notre Histoire, en particulier lors des prochaines échéances électorales".
Et Paul Vergès de conclure, longuement applaudi : "La victoire de l’Alliance et son organisation doivent redonner l’espoir et la confiance à tout notre peuple pour marcher vers le développement durable du pays".

L. B.