L’Alliance crée les conditions de la rupture avec période coloniale

Paul Vergès propose à La Réunion un projet sur 15 ans

10 février 2010, par Manuel Marchal

Un million d’habitants dans 15 ans, c’est une réalité que personne ne peut remettre en cause, mais elle est pourtant curieusement absente des propos tenus par les listes concurrentes de l’Alliance. Pour préparer cette échéance, Paul Vergès a présenté hier une innovation dans la politique. La mise en œuvre du programme est placée au centre de la succession des échéances électorales. À cela s’ajoute l’application d’un mot d’ordre lancé par l’Alliance des jeunes pour la formation et l’emploi à La Réunion : un élu, un mandat, une indemnité. C’est le lancement du renouvellement de la direction politique de La Réunion avec en point de mire l’arrivée aux responsabilités de la génération qui aura la responsabilité de réussir le développement durable.

« Nous appuyons à 100% l’appel de l’Alliance de la jeunesse réunionnaise pour la formation et l’emploi à La Réunion : un élu, un mandat, une indemnité. Il faut que cette volonté des jeunes soit faite, faisons confiance aux jeunes ».
À l’occasion de l’annonce de sa candidature hier, Paul Vergès a fait un tour d’horizon du début de la campagne des régionales. Il a aussi présenté ce qui sera sans doute la principale nouveauté de la campagne des régionales : commencer à construire une pratique politique en rupture avec la période coloniale.
Le plein soutien à la revendication des jeunes signifie que tous ceux qui participeront à la liste qui sera dévoilée demain s’engagent à ne pas solliciter le renouvellement de l’éventuel mandat dont ils ont aujourd’hui la charge. Autrement dit, au terme d’une période de transition allant de 2010 à 2014, tous les conseillers régionaux n’auront qu’un seul mandat. Cet engagement s’appliquera aussi dans les autres scrutins : cantonales de 2011, législatives de 2012, municipales de 2014 et les suivants. C’est le début d’un renouvellement total de la pratique politique à La Réunion lié à une réalité : dans quinze ans, La Réunion aura 1 million d’habitants, connaîtra l’intégration au marché unique mondial et aura une jeunesse encore mieux formée qu’aujourd’hui. Le pays aura donc un tout autre visage, et il ne pourra plus s’administrer en fonction d’une pratique issue d’une époque où La Réunion avait quatre fois moins d’habitants, n’était intégrée qu’à la France puis à l’Europe, et avait un niveau de formation bien plus faible.

Pas de 2ème syndicat de maires

Outre cette décision de refuser le cumul des mandats et des indemnités, Paul Vergès appelle à ne pas faire de la Région un « deuxième syndicat des communes ». « On ne fait pas une liste avec une représentation de notabilité » : c’est un deuxième élément de la rupture avec la période coloniale.
La liste ne sera donc pas composée en fonction des communes, mais en fonction des dossiers à défendre. Ce ne sera pas une addition de notabilités, mais un rassemblement de compétences en cohérence avec les objectifs du programme pour le développement durable de La Réunion du million d’habitants. Ainsi, un groupe de candidats aura la responsabilité de travailler sur les énergies renouvelables, un autre groupe aura pour mission de faciliter la création au plus vite du Centre hospitalier universitaire. Chacun sera donc intégré dans un groupe de travail qui dépassera la Région.

Le calendrier du projet prime sur le calendrier électoral

Car l’autre aspect de l’innovation de l’Alliance présentée hier par Paul Vergès, c’est que tous ceux qui s’engagent dans l’Alliance ne le font pas par rapport à une élection, mais par rapport à un projet.
Ce projet se déploie dans un contexte marqué par d’importants rendez-vous : discussions sur l’avenir de l’octroi de mer, du marché sucrier européen, du budget de la politique régionale européenne, des arbitrages liés à la volonté de Paris de diminuer de 5 points en trois ans le déficit public… (voir en page 5). Un aspect de l’innovation introduite par l’Alliance, c’est de « programmer dans le temps l’appel des compétences par rapport à ces différents rendez-vous ».
C’est donc par rapport aux compétences de chacun, et en fonction de l’interlocuteur principal de La Réunion sur les dossiers à faire avancer que s’opérera le choix des candidats dans les futures élections. Autrement dit, c’est le calendrier du projet réunionnais qui prime sur un calendrier électoral qui n’est pas fixé par les Réunionnais. Les élections deviennent alors l’occasion de renforcer le projet.
Ces élections régionales seront le point de départ de l’application de cette stratégie. L’Alliance crée les conditions de la prise de responsabilité de la génération des Réunionnais qui aura la responsabilité de réussir le développement durable de La Réunion du million d’habitants.
C’est là aussi que se situe le changement fondamental que l’Alliance apporte dans la pratique politique réunionnaise.

Manuel Marchal

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