Le PCR invité à présenter son analyse lors du 20e anniversaire de la Révolution cubaine, extrait de Témoignages du 20 janvier 1979
« Paul Vergès rencontre Fidel Castro »
30 novembre 2016
En 1978, une délégation de jeunes Réunionnais conduite par Ary Yée Chong Tchi Kan avait participé au Festival mondial de la jeunesse à la Havane à Cuba. Quelques mois plus tard, c’est une délégation du Parti communiste réunionnais qui répondait à une invitation du Parti communiste cubain à l’occasion du 20e anniversaire de la Révolution cubaine célébré le 2 janvier 1959. Le compte-rendu de cette mission a fait l’objet d’une série d’articles dans plusieurs numéros de Témoignages de janvier 1959. Voici un extrait d’un article publié le 21 janvier 1979 qui rappelle que l’analyse de Paul Vergès et du PCR était d’un grand intérêt pour les dirigeants cubains.
« A la demande de la direction du Parti Communiste Cubain, notre camarade Paul Vergès donna une conférence devant les cadres et journalistes cubains sur la situation dans la région de l’Océan Indien, telle que l’analyse notre Parti. De nombreuses questions furent posées. Notre analyse sur un « Océan Indien, Zone de Paix » est celle de nos camarades cubains. Paul Vergès fut également longuement interviewé par des journalistes de l’organe central du Parti Communiste Cubain « GRANMA » et de l’agence « Prensa latina » (agence de presse cubaine d’Amérique latine).
Le camarade Fidel Castro avait manifesté le désir de rencontrer notre camarade Paul Vergès, mais ses activités à cette époque (déplacement dans les provinces) rendaient difficile le rendez-vous. L’après-midi de notre départ, grand branle-bas chez nos accompagnatrices : Paul Vergès est attendu par le camarade Fidel Castro.
Dans son bureau du Comité Central, Fidel nous accueille simplement. L’entretien sera long et chaleureux. Il a porté sur un échange de vues sur la situation dans nos pays et le renforcement des relations fraternelles entre nos deux partis.
La révolution permanente
La Révolution à Cuba est permanente. Car construire un pays, changer les mentalités, faire face au blocus américain, aux difficultés de tous ordres dans un pays relativement petit, voué à la monoculture, c’est une révolution ; et la révolution, c’est la vie bouillonnante, faite de travail, de joie et aussi parfois de douleur.
Cuba pour nous c’est une réalité vivante. Ce sont tous les camarades et amis rencontrés, dirigeants et simples travailleurs.
Cuba, c’est Magdalena, militante du Parti de longue date, ancienne dirigeante de la jeunesse, notre accompagnatrice ; et c’est Mayra, notre interprète qui est de la génération de la Révolution.
Cuba, ce sont tous ces visages croisés dans la rue, à l’usine, à la campagne. C’est cette foule le soir dans les cafés de La Havane ou sur le Malécon (le front de mer) bavardant jusque tard dans la nuit, profitant de la fraîcheur du soir.
Cuba c’est un peuple vivant avec ses joies, ses peines, la fierté de ce qui s’est accompli, l’espoir dans ce qui se fera.
Un peuple prend en mains ses responsabilités
A Cuba, tout le monde travaille, il n’y a plus de chômage. Tout le monde peut étudier, profiter des loisirs, à la plage et dans les Hôtels construits par les riches.
A Cuba, il n’y a plus d’enfants traînant dans les rues. Les petits cireurs de chaussures, les petits mendiants ont disparu.
Les enfants sont rois. En bonne santé, à l’école, dans les centres de vacances ou dans leur famille où leurs parents ne connaissent plus la peur du lendemain.
Les femmes ont droit au travail, à la parole, à la liberté. Un Code de la famille les protège, elles et leurs enfants.
Cuba, exemple en Amérique latine de ce que peut faire un peuple qui prend en mains ses responsabilités. C’est pour nous une raison supplémentaire de confiance dans notre propre victoire un jour.
Extrait de Témoignages du 21 janvier 1979