Un an après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République

PCR : « besoin de nouveaux outils pour aller vers plus de responsabilité pour plus d’autonomie »

5 mai 2018, par Manuel Marchal

Cela fait un an qu’Emmanuel Macron a été élu président de la République. Hier lors d’une conférence de presse, le PCR représenté par Yvan Dejean, Juile Pontalba, Gilles Leperlier et Johnny Bacary-Lagrange a fait un bilan de cette première année de pouvoir, et a rappelé ses propositions pour faire face à une crise qui s’aggrave.

Yvan Dejean, Juile Pontalba, Gilles Leperlier et Johnny Bacary-Lagrange.

« Voici un an que les Français ont élu un nouveau président. Après la période des Cent-Jours, où le président profite de son état de grâce pour faire ses réformes, même les plus impopulaires », indique Julie Pontalba. Elle constate que le chef de l’État « est actuellement à l’épreuve du peuple et le peuple n’a cessé de faire part de sa colère. Les exemples ne manquent pas ». C’est ce que confirment les nombreuses mobilisations du mouvement social.

Faire face au présent et à l’avenir

Yvan Dejean ajoute qu’ « un an après, c’est la déception et l’insatisfaction est grandissante. Le corps social est attaqué par la politique du nouveau pouvoir, tous les secteurs sont mobilisés : travailleurs, étudiants, bénéficiaires des aides sociales ». Le PCR voit une remise en cause des droits acquis par la lutte et cela se traduit par une série de mesures : suppression des contrats aidés. Il était possible de faire autrement en globalisant les crédits pour la création de deux grands services. Suppression de l’APL accession qui pèse sur le BTP, hausse de la CSG qui pèse sur les retraites.

« La situation était déjà grave, depuis un an elle s’est aggravée. La réalité commande de voir que toutes les mesures du nouveau pouvoir s’appliquent à La Réunion du fait de notre intégration à un territoire situé à 10.000 kilomètres. Cette intégration mécanique est une voie sans issue », précise le porte-parole du PCR.

« Du point de vue du PCR, il faut aller vers plus de responsabilité pour plus d’autonomie », affirme Yvan Dejean. C’est pourquoi « les Assises des Outre-mer ne doivent pas être un « concours Lépine ». Elles doivent déboucher sur une nouvelle politique qui préserve les acquis obtenus par la lutte depuis 1946 et qui permette d’affronter les défis et les enjeux du présent, les urgences sociales, et de l’avenir. L’avenir, c’est la lutte contre le déréglement climatique, faire face à cette mondialisation et sa conséquence directe les accords de partenariat économique, l’avenir de la filière canne-sucre, et l’intégration dans notre zone géo-économique. Le PCR propose d’ « aller vers plus de responsabilité pour plus d’autonomie nécessite de nouveaux outils : un pouvoir législatif, normatif et réglementaire ».

Réviser la Constitution

La récente visite dans notre île d’une mission parlementaire chargée de l’étude comparative des statuts des collectivités d’outre-mer a permis au PCR de rappeler ces propositions dans ce domaine. La délégation du PCR était composée de Gilles Leperlier et Johnny Bacary-Lagrange. La mission parlementaire était composée des députés Henri-Julien Lafferrière et Jean-Hugues Ratenon. Gilles Leperlier rappelle qu’au cours de cet échange, le PCR a fait part du blocage institutionnel causé par « l’amendement Virapoullé », qui institue une disposition discriminatoire visant spécifiquement La Réunion dans la Constitution. Gilles Leperlier souligne qu’aucun des arguments évoqués à l’époque par l’ex-sénateur n’ont résisté à l’épreuve de la réalité. Ce dernier voulait notamment empêcher toute « dérive autonomiste », or les dispositions inscrites dans l’article 73 de la Constitution n’ont rien à voir avec l’autonomie. Cet amendement empêche les Réunionnais de proposer des lois adaptées selon le principe de l’habilitation préalable du gouvernement ou du Parlement.

Propositions du PCR

« Les restrictions discriminatoires imposées à l’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution sont contraires à nos besoins », précise Gilles Leperlier. Il rappelle les propositions du PCR :

- une collectivité territoriale dotées de pouvoirs élargis et un fonds de développement ;
- un plan de développement global et cohérent s’inscrivant dans la zone indianocéanique.

Force est de constater que les mots « différenciation », « changer de logiciel », « plus d’autonomie » sont de plus en plus entendus, constate le Parti communiste réunionnais pour qui c’est la preuve d’un constat partagé. Sur cette base, le PCR pense qu’il est possible que les Réunionnais s’entendent.
« Le préalable est la suppression de l’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution. Paul Vergès, Gélita Hoarau et Ericka Bareigts ont déposé des propositions de loi constitutionnelle dans ce sens », rappelle Gilles Leperlier. Cette suppression permettra des conditions d’habilitation plus souples, ce qui donnera les moyens aux Réunionnais d’élaborer une politique adaptée à leurs besoins.

M.M.

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