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PCR : « l’intervention armée en Tchécoslovaquie est une tragique erreur »

20 août 2018, par Manuel Marchal

Dans la nuit du 20 au 21 août 1968, des armées du Pacte de Varsovie ont envahi la Tchécoslovaquie pour empêcher l’application des réformes décidées par le Parti communiste tchécoslovaque. Le PCR avait alors pris position contre cette invasion, estimant qu’elle serait lourde de conséquences pour l’avenir du communisme dans le monde, estimant que les principes de la souveraineté, de l’égalité et de la non-ingérence dans les affaires d’un parti étaient violées.

Cela fait 50 ans qu’a débuté l’invasion de la Tchécoslovaquie par les armées du Pacte de Varsovie. En une journée, elles s’étaient rendue maîtres du pays. L’objectif était de s’opposer aux réformes lancées par le Parti communiste tchécoslovaque. Ce dernier défendait l’idée d’un « socialisme au visage humain » et avait traduit cette orientation par la garantie de la liberté d’opinion, et des changements dans l’organisation économique.

Cette invasion aboutit au renversement de la direction du PCT, et à l’application d’une politique qui ne correspondait pas à celle que les Tchécoslovaques avaient choisi.

Au moment de cet événement, une délégation du PCR était en route pour Moscou afin de participer à une rencontre du mouvement communiste international. Paul Vergès a alors demandé à Julien Ramin de revenir d’urgence à La Réunion afin de convoquer une réunion extraordinaire du Comité central du PCR.

A l’issue de cette rencontre, le PCR avait publié un communiqué condamnant l’invasion de la Tchécoslovaquie. Voici un extrait de ce document :

« Le Comité central du Parti communiste réunionnais exprime son inquiétude devant l’entrée des forces armées de certains pays socialistes en Tchécoslovaquie et désapprouve une telle action.
Il est évident qu’à l’occasion du développement de la situation dans ce pays, certains éléments anti-socialistes ont manifesté une grande activité et que les impérialistes pouvaient espérer les utiliser dans leur intérêt. (…)
Certes, chaque Parti communiste est comptable de sa politique et des conséquences de celle-ci pour les intérêts généraux du socialisme, devant sa classe ouvrière et son peuple, devant les autres partis communistes, devant la classe ouvrière internationale et devant les autres peuples.
Cela était vrai pour le Parti communiste de Tchécoslovaquie, mais cela est vrai pour tous les partis communistes, sans exception, du mouvement communiste international.
Et l’initiative de certains pays socialistes, de tenter de régler, suivant leur point de vue, par l’entrée de leur troupe les problèmes posés par l’évolution de la situation en Tchécoslovaquie constitue une tragique erreur dont les conséquences immédiates et plus lointaines risquent d’être considérables pour tous les Partis communistes et pour tout le mouvement communiste international.
Cela renforce les courants anti-communistes et donne des arguments à la propagande impérialiste. (…)
Au nom du respect de la souveraineté et de l’égalité de tous les Partis communistes, et de la non-ingérence dans les affaires intérieures de chaque parti, ce sont ces principes mêmes qui sont violés (...) »

Ce communiqué rappelle un principe fondamental : ne pas s’ingérer dans les affaires d’un autre parti. Et c’est fort de ce principe que la délégation réunionnaise a fait part de son point de vue à la conférence internationale des partis communistes organisée en pleine Guerre froide. Cette position reposait sur une analyse, elle s’est traduite dans une ligne qui a été respectée par les autres membres de la conférence des Partis communistes.

Voilà de quoi méditer lorsque l’on se rappelle de quelle manière le PCR a fait l’objet d’attaques ces dernières années, quand d’autres partis ont cherché à l’affaiblir en retournant plusieurs de ses cadres.

M.M.

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