Les vieilles idées de Michel Debré assumées par le Conseil régional qui les diffuse dans les lycées et les médiathèques

PCR = « projet séparatiste » : message de la Région Réunion aux lycéens

26 septembre 2018, par Manuel Marchal

Un panneau d’une exposition de la Région Réunion destinée aux lycées de La Réunion tente de faire entrer dans la tête des jeunes un mensonge visant à discréditer le Parti communiste réunionnais, et cela sans que le PCR ne puisse avoir la possibilité de répondre. Ce procédé n’est pas sans rappeler la méthode du pouvoir quand le PCR était interdit de télévision et de radio, et ses idées présentées sous forme mensongère pour faire croire que voter pour le PCR, c’était voter pour le « séparatisme ».

Voici ce qui est écrit sur un panneau d’exposition de la Région Réunion sur le maloya, intitulé « La mise en l’air du maloya », et destiné à être présenté dans les lycées et les médiathèques, premier paragraphe :

« Consécutivement à la départementalisation de l’île (1946), un remodelage des représentations identitaires se met en œuvre. Celles-ci sont prises en étau par la scène politique insulaire qui voie (sic) s’affronter les tenants de l’affiliation à la République française, et ceux qui, comme Paul Vergès, fondateur du PCR, rêvent d’une « autonomie démocratique et populaire ».
Cette bipolarisation battra son plein jusqu’en 1982, date à laquelle la régionalisation devient effective et entérine l’abandon du projet séparatiste ».

Un tel discours rappelle les mensonges proférés à longueur d’années par Michel Debré et ses complices pour combattre les Réunionnais qui résistaient à la répression, et en particulier le PCR. Il s’agissait de faire croire que le projet du Parti communiste réunionnais était « séparatiste », alors qu’en réalité, l’autonomie est un statut possible au sein de la République française. C’est d’ailleurs ce statut qui est celui notamment de la Kanaky et de la Polynésie. D’ailleurs, déféré devant la Cour de sûreté de l’État en raison du mot d’ordre d’autonomie, Paul Vergès a été relaxé car le juge n’a pu que constater que l’autonomie signifiait bien le maintien dans la République française.

Qu’a causé ce mensonge ?

C’est sur la base de ce mensonge que s’organisait toute la répression qui a conduit à l’assassinat de plusieurs militants communistes, à la fraude électorale généralisée organisée par l’État, à l’exil forcé en France de Réunionnais parce qu’ils étaient communistes ou sympathisants, à la mise en prison de Réunionnais parce qu’ils étaient communistes. C’est parce que le PCR a réussi à rassembler autour de la cause du respect des droits humains que cette violence soutenue par les institutions a reculé, et que les Réunionnais ont pu conquérir le respect du droit de vote, du pluralisme de leurs opinions, et de leurs pratiques culturelles. Les « ultras » ont finalement dû s’avouer vaincus, ce qui a permis à la langue créole et au maloya de connaître le développement que nous connaissons aujourd’hui. Mais cette défaite idéologique de la frange la plus réactionnaire de la société réunionnaise est-elle admise par tous ?

Manipulation scandaleuse

Nous sommes pourtant en 2018, et force est de constater que les vieilles idées de Michel Debré ont la vie dure, et sont assumées par le Conseil régional. Cette collectivité va même jusqu’à utiliser la compétence qui lui permet d’intervenir dans les lycées pour diffuser cette idéologie d’arrière-garde auprès de ceux qui voteront quelques années plus tard.
Les anti-communistes viscéraux veulent-ils donner la preuve que le projet de responsabilité du PCR inspire une grande crainte chez tous ceux qui refusent le développement de La Réunion, car il s’oppose à la sauvegarde de leurs intérêts de classe ? En tout cas, comme aux heures les plus dures de la répression, un procédé analogue est utilisé : discréditer le PCR sans qu’il puisse avoir la possibilité de réagir.
Or cette fois, ce sont les lycéens qui sont la cible de cette propagande ce qui rend le procédé d’autant plus scandaleux. Car le but est clair : leur donner une image mensongère du PCR afin que dans quelques années, quand ils auront le droit de vote, ils ne prendront même pas la peine de consulter son programme.

M.M.

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Messages

  • Il faut se dire aussi que les soit-disants zarboutans de ce maloya que le PCR à fait sortir du fait noir donnent en ce moment une piètre image de ce qui étaient leurs convictions politiques de l’époque. Tous ces pseudos zarboutans ont préssé le citron " PCR" et aujourd’hui que celui çi n’a plus de jus, ils sont culs et chemise avec les grands komandeurs de la droite locale. Le PCR s’est fait rouler dans la farine par ces soit disants contestataires et chanteurs engagés. Quand on voit des figures du maloya sortis de la merde par ce parti du peuple se faire prendre en photo avec le président LR 974 ou encore bras dessus bras dessous avec le président de région , alors là je me dis que je ne suis pas peu fier d’avoir porté les couleurs du FN ne serait-ce que pour ça je sais au moins que je ne me suis jamais renié et encore moins laissé acheter par qui que ce soit.

  • Salut à vous
    Tout d’abord, il faut se souvenir de l’époque Du combat de la famille Verges.
    Raymond le père, Paul le fils.
    La Réunion ne s’appellait pas ainsi. dénommée indifféremment "les mascareignes",puis, île bourbon, sa situation financière, sanitaire et sociale, est alarmante. La compagnie Des indes qui dirigeait l’île, en employant les
    Gouverneurs, avec l’aval du Roy de France, ne voulait pas s’investir pour le peuple. Ce
    Sont des gens comme la famille Verges, qui ont secoué
    Le cocotier. Remerçions ces combattants Reunionnais et ne baissons pas les bras.


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