Une semaine après le coup d’arrêt donné aux projets réunionnais par l’UMP

Photovoltaïque : le Maroc prend la place de La Réunion

5 octobre 2010

Dans son édition du 1er octobre dernier, ’La Croix’ rend compte des projets du Maroc en matière d’énergies renouvelables. Le Maroc se donne les moyens d’être le laboratoire mondial de l’énergie solaire. C’est ce qui était prévu depuis plusieurs années à La Réunion avant que l’UMP Paris et son exécutant Didier Robert ne décident de casser la dynamique des énergies renouvelables à La Réunion. Voici cet article.

« Grâce au développement massif de l’éolien et du solaire, le pays qui importe actuellement 18% de son électricité d’Espagne compte exporter de l’électricité verte vers l’Europe d’ici à 2020.
« L’entreprise qui emportera l’appel d’offres de la centrale solaire de Ouarzazate deviendra la référence mondiale en matière d’énergie solaire. » Depuis deux ans, Philippe Lorec de la Direction générale de l’énergie et du climat du ministère français de l’Écologie œuvre au démarrage du plan solaire méditerranéen, l’un des chantiers prioritaires de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Or ce plan connaît un coup d’accélérateur tout à fait inattendu au Maroc, en passe de devenir un nouvel eldorado pour la jeune industrie de l’électricité solaire.
Près de deux cents industriels américains, allemands, espagnols ou japonais se sont rués aux portes du royaume. Les meilleurs d’entre eux seront pré-qualifiés début octobre pour concourir à l’appel d’offres en vue de construire la première tranche de la plus grande centrale solaire au monde : un site de 2500 hectares a été retenu au nord de Ouarzazate pour y installer la production de 500 mégawatts (MW). Il doit entrer en service en 2015 et représente un douzième de la puissance électrique totale du pays (1).
Trois autres sites similaires ont été sélectionnés pour totaliser 2000 MW d’ici à 2020. Le plan solaire marocain prévoit également de porter à 2000 MW la puissance éolienne et à 2200 MW le potentiel hydraulique, avec le soutien financier de l’État qui garantit l’équilibre économique des projets.
Pour alimenter une croissance économique de 5% par an et une demande en électricité en hausse de 7% par an, le Maroc compte multiplier par 2,5 ses capacités de production dans les dix ans pour les porter à 15000 MW, dont 42% d’énergies renouvelables.
« L’ambition solaire marocaine est unique au monde, estime l’ambassadeur de France au Maroc Bruno Joubert. La France a une vision datée du pays. Ses souks, ses bons hôtels, cette image ne correspond plus à la réalité, en trois ans le pays a basculé dans la modernité ». « On ne veut plus être les utilisateurs des technologies développées ailleurs : l’énergie est pour nous une opportunité pour devenir acteur d’une nouvelle économie », justifie Mohamed Yahya Zniber, secrétaire général du département de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement. Le Maroc, qui importe actuellement 97% de son énergie (18% de son électricité), dispose de gisements éoliens et de ressources solaires parmi les meilleures du monde. À Ouarzazate, les mesures d’ensoleillement sont supérieures de « 20% à 30% aux bons sites espagnols », argumente Mustapha Bakkoury, directeur de l’agence marocaine de l’énergie solaire, créée en mars dernier.
Ouarzazate devrait donc devenir le laboratoire mondial des meilleures technologies solaires. Le Maroc se voit même déjà exporter ses électrons verts vers l’Europe. Pour ce faire, la ministre de l’Énergie Amina Benkhadra a engagé mercredi son pays dans le consortium trans-green, le projet d’interconnexions électriques Nord-Sud pour faire circuler l’électricité des deux côtés de la Méditerranée ».

(1) 6150 MW de puissance installée provenant à 65% d’énergies fossiles, notamment le charbon, 33% d’hydraulique et 2% d’éolien.

Energies renouvelables

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Voilà ce qu’aurait dû dire Didier Robert et non l’inverse c-a-d provoquer la casse du photo-voltaïque et faire perdre la place de la Réunion face au Maroc dans l’énergie du Développement Durable.

    « On ne veut plus être les utilisateurs des technologies développées ailleurs : l’énergie est pour nous une opportunité pour devenir acteur d’une nouvelle économie ».


Témoignages - 80e année


+ Lus