Son nom ne nous est pas inconnu. Élisabeth Ponoma oeuvre depuis quinze ans dans le milieu culturel, notamment en tant que chargée de mission aux côtés du Président Paul Vergès à la Région. Cette fois, elle s’est décidée à faire ses premiers pas dans la politique, en se présentant aux Législatives dans la cinquième circonscription avec Pierre Vergès. « Je travaille depuis quinze ans dans le milieu culturel, raconte Elisabeth Ponama, pour fédérer les forces vives de la culture à La Réunion. Cette candidature s’insère dans la continuité d’un combat et d’un engagement politique familial. Je suis une proche collaboratrice du Président Vergès et j’apprécie son travail. J’ai pris conscience aujourd’hui qu’il fallait prendre à mon compte les réalités de mon pays ».

La parité, complément essentiel de la campagne législative

La suppléante de Pierre Vergès veut ainsi marquer la présence des femmes dans l’action politique et montrer « qu’il est important que les femmes aient confiance en elles, que l’épanouissement personnel ne passe pas seulement par la famille mais aussi l’activité syndicale, professionnelle ou l’engagement politique ». Comme le souligne Pierre Vergès, dans sa campagne pour les législatives, la démarche est aussi importante que le programme, et donc « la parité est le complément essentiel de cette campagne ». Le candidat à la députation ajoute que cela aurait été « une caricature complète » s’il avait choisi un suppléant au lieu d’une suppléante. Pour lui, il faut clairement créer un dispositif qui rende aux femmes le statut politique, et les élections législatives doivent déjà y contribuer.
Pierre Vergès cite ainsi les différentes volontés exprimées en faveur de la parité, mais qui ne trouvent pas encore d’écho dans la réalité, notamment à La Réunion, chez les candidats UMP et PS de la cinquième circonscription. « Le 7 mars 2007, Jacques Chirac a affirmé sa volonté de rendre la parité réelle grâce aux scrutins uninominaux ; le 12 avril 2007 Nicolas Sarkozy a promis d’étendre l’obligation de parité là où elle n’existe pas encore ; Ségolène Royal a émis le souhait de voir autant d’hommes que de femmes candidats pour être député titulaire ou suppléant ». Bertho Audifax, également candidat dans la cinquième circonscription, avait estimé que la proposition de loi du 24 juillet 2002 avait le mérite de tenir compte de la parité, en exigeant que le candidat et son suppléant ne soient pas du même sexe. Or, le député sortant a choisi Stéphane Fouasin comme suppléant. Quant à Jean-Claude Fruteau, fait remarquer Pierre Vergès, c’est Emmanuel Carouapin qui fait office de suppléant. Deux beaux exemples de respect de la parité.

« Je ne suis ni un alibi, ni une caution »

Elisabeth Ponama est donc suppléante, mais elle le précise, au-delà de son statut de femme elle veut être un réel acteur de la vie politique à La Réunion, loin d’être un alibi ou une caution pour la candidature de Pierre Vergès. Elle a ainsi présenté la vision de La Réunion de demain et de la région Est qu’elle veut porter avec Pierre Vergès. Pour elle, « l’Est doit concourir au développement de l’île », et non plus subir, parce que cette région a des atouts qui n’ont pas été valorisés. Le programme issu de la plate-forme de l’Alliance, qui est une démarche globale de projet pour La Réunion peut selon elle garantir le développement de la région Est.
Elisabeth Ponama souhaite valoriser les idées humanistes, les idées de progrès et de développement durable. « Nous mènerons, affirme la suppléante de Pierre Vergès, un combat contre l’exclusion, car chacun a droit à un projet digne, et c’est surtout vrai dans l’Est, à la liberté de se projeter dans son avenir. Je pense en particulier au chômage des femmes, au manque de valorisation du gisement d’emploi qu’est la culture. Nos jeunes ont des formations en musique traditionnelle, nous avons des professeurs en danses indiennes qui ne sont pas reconnu et que ne peuvent pas accéder à la fonction publique... ».
Autre grande priorité pour Elisabeth Ponama, la proposition d’une loi pour éradiquer l’illettrisme, en faire une priorité nationale comme l’emploi ou le logement. En cas de succès à cette élection, une chose est sûre, Pierre Vergès et Elisabeth Ponama travailleront ensemble pour faire « transparaître l’âme réunionnaise dans tous les grands projets, en associant les gens et faire en sorte qu’ils se sentent concernés ». Un blog devrait être créé pour permettre aux citoyens d’intervenir, d’y exposer leurs problèmes. Pour ces élections, le candidat et la suppléante se définissent comme un « binome complémentaire », où le dialogue doit toujours prôner, pour défendre au mieux les intérêts de la Réunion.

Edith Poulbassia

Une femme représentative des Réunionnaises

À la présentation de la suppléante Elisabeth Ponama, était présent un comité de soutien exclusivement féminin. Des femmes, pour la plupart militantes, citoyennes de la région Est, et enchantées par le choix de la suppléante. Il y a celles qui connaissaient déjà Elisabeth Ponama, et celles qui l’on récemment découverte, mais un même sentiment se dégage : « c’est une femme qui a une grande aisance relationnelle, c’est une femme de terrain ».
Pour les quatre militantes du PCR, Sylvie Mouniata (de Sainte-Suzanne), Marie-Paule Turpin (de Bras-Panon), Françoise Gercara (de Saint-André), et Aline Hoarau (de Sainte-Suzanne), Elisabeth Ponama est une femme représentative des Réunionnaises et Réunionnais, une femme d’action qui a longtemps agi dans l’ombre. Avec Pierre Vergès, qui est disponible, qui ne cumule pas les fonctions, elle défendra les intérêts de La Réunion. « Pierre Vergès est le seul garant des propositions de la plate-forme. Sa candidature à la fonction de député s’inscrit dans cet engagement pour défendre la plate-forme, défendre les financements des grands projets », ajoute Sylvie Mouniata.
Pour la région Est, ces femmes veulent en finir avec les décennies de retard de développement. « Faut-il attendre le changement des maires pour pouvoir appliquer les propositions de l’Alliance, dont le tram-train ? S’interroge une militante. Les élus actuels ne sont pas disposés à accepter le progrès puisque c’est le camp adverse qui le propose. Pourtant, le tram-train correspond à un grand besoin pour l’Est ». Selon elles, le potentiel de l’Est est largement sous exploité, ne prenant pour exemple que le secteur touristique. « Nous avons de beaux paysages comme à Salazie, à la Plaine-des-Palmistes, il y a de belles balades à faire, et pourtant ce n’est pas assez valorisé ».
Quant au député sortant Bertho Audifax, elles regrettent qu’il n’ait pas été assez présent dans les autres communes que Saint-Benoît (dont il est maire), pour « l’appel à projet et distribuer la réserve parlementaire. » Pour ces militantes, entre député et maire, il faut choisir pour un travail efficace en faveur de la population.

E. P.

« La Réunion a besoin de l’Est »

On ne l’entend pas souvent dire par les élus. Et pourtant, La Réunion a besoin de l’Est. Pierre Vergès et Elisabeth Ponama l’affirment dans leur campagne. « L’Est apporte beaucoup à La Réunion, l’Est a des atouts », malgré son retard sur de nombreux points par rapport aux autres régions. Une liste non exhaustive montre que l’Est contribue au développement de l’île, grâce à l’aéroport de Gillot, la centrale hydro-électrique de la rivière de l’Est, l’usine et la centrale bagasse-charbon de Bois-Rouge, l’eau de basculement pour les communes de l’Ouest, les riches terres agricoles.
Pour son développement économique, l’Est peut compter sur ses compétences agricoles et agroalimentaires, le pôle bois, la filière énergie (bagasse, éoliennes), l’essor du secteur de la santé, l’abondance de l’eau, sa qualité environnementale et son cadre de vie, ses liaisons avec la région Sud et Nord, son potentiel touristique, son patrimoine culturel, et le dynamisme de sa population. Ce sont ces atouts que Pierre Vergès et Elisabeth Ponama veulent développer.

E. P.