« Dans la cinquième circonscription, Sainte-Suzanne est la seule commune de gauche à soutenir les idées progressistes et sociales », remarque Daniel Alamélou, troisième adjoint à la Mairie de Sainte-Suzanne. Quoi de plus logique donc que de soutenir Pierre Vergès pour les Législatives, candidat du PCR bien décidé à porter les préoccupations des Réunionnais à l’Assemblée Nationale. Hier soir, Maurice Gironcel, et deux de ses adjoints, Aline Hoarau et Daniel Alamélou, animaient un meeting au Bocage devant une centaines de personnes. « Vous êtes des acteurs importants sur le terrain car vous êtes en mesure d’informer les citoyens et faire comprendre les enjeux à venir pour notre île », a déclaré Daniel Alamélou, en ouvrant le meeting.

En finir avec le sectarisme : un député pour tous les Réunionnais

Sainte-Suzanne n’est pas satisfaite du travail accompli par le député sortant UMP de la cinquième circonscription. Si les projets ont pu avancer, c’est grâce à la commune, à l’État et au Conseil Régional. Or, souligne Daniel Alamélou, « un député travaille pour l’ensemble de la population, il n’y a pas que trois communes qui comptent, à savoir Saint-Benoît, Bras-Panon et Saint-André ou les seuls dossiers de la CIREST ». Cette élection est l’occasion de mettre fin à ces pratiques qui ne datent pas d’hier. Pour Maurice Gironcel, Sainte-Suzanne n’a jamais bénéficié de la réserve parlementaire du député sortant, soit un budget de 250.000 à 300.000 euros destiné à financer des projets dans la circonscription. « A l’époque de Virapoullé, c’était pareil. Sainte-Suzanne n’a jamais eu droit à cette réserve. Il a fallu attendre que Claude Hoarau soit élu député de la circonscription pour en disposer ». Aujourd’hui, le maire de Sainte-Suzanne attend un député qui ne soit plus sectaire, qui soit présent pour toutes les communes de sa circonscription, et plus largement pour La Réunion. « Je n’ai jamais reçu Bertho Audifax dans ma commune, précise t-il, et je n’ai reçu à ce jour qu’un seul courrier de sa part, adressé le 16 mai dernier, donc peu avant les élections pour rappeler qu’en 2002 nous l’avons élu député et que nous avons soutenu tous les maires de droite, en partageant le souci d’améliorer le quotidien des administrés » !

Des mesures adaptées à la situation spécifique de l’île

A l’Assemblée Nationale, les militants de Sainte-Suzanne attendent l’expression d’une parole forte pour l’emploi, le logement, l’éducation, l’aménagement du territoire. A situations spécifiques, mesures spécifiques. « 75.000 familles Rmistes à La Réunion, c’est 10 fois plus qu’en métropole, 45.000 personnes à l’Assedic, 25.000 demandes de logement, des salaires plus bas qu’en métropole : en moyenne 780 euros par mois pour un ouvrier qualifié, 966 euros pour un employé qualifié, 551 euros pour un retraité... » Maurice Gironcel énumère les spécificités de La Réunion. « Les emplois aidés ont été supprimés. Nous en avions 60.000 par an en 1999, il n’y en a plus que 15.000 aujourd’hui. On propose le RSA, équivalent au Revenu Minimum d’Activité de Virapoullé, à nos Rmistes. Mais ce n’est pas de complément de revenu dont ils ont besoin, plutôt de véritables emplois qu’il est possible de créer dans le domaine de l’environnement et de l’aide à la personne ». Autre préoccupation pour les militants : le chômage des jeunes. Comment accepter que des jeunes diplômés se retrouvent sans emploi, après souvent le sacrifice ces parents pour leur réussite scolaire ? Pierre Vergès a participé à l’élaboration de la plate-forme de l’Alliance et défendra les propositions en mesure de répondre aux préoccupations des Réunionnais. « Favoriser l’embauche des jeunes Réunionnais dans la fonction publique, l’éducation nationale, les hôpitaux... Nous l’avons fait dans le passé quand nous étions en manque d’instituteurs, pourquoi ne serait-ce plus possible ? », s’interroge Maurice Gironcel. Pour Aline Hoarau, adjointe aux affaires sociales et scolaires, l’éducation doit devenir une priorité. « Il nous faut enfin un député qui ose dire que nous avons besoin d’enseignants qui maîtrisent la langue créole, notre tremplin, et qui demande une politique volontariste de recrutement des personnels ». Pour les militants, La Réunion a besoin d’un député qui puisse voter une “dérogation” pour le département ; afin de mettre en oeuvre des mesures adaptées.
A cela doit s’ajouter le respect de la plate-forme de l’Alliance, que le président à signé avant d’être élu. Pierre Vergès qui a accompagné la plate-forme saura en être le garant. Comme Huguette Bello, seule députée à avoir défendu les vrais problèmes de La Réunion à l’Assemblée, les militants de Sainte-Suzanne croient que Pierre Vergès pourra tenir tête au gouvernement pour continuer sur la voie du développement. La couleur du bulletin de vote du candidat, souligne Aline Hoarau, est d’ailleurs le vert, couleur de l’espoir pour la cinquième circonscription...

Edith Poulbassia

Carnet de campagne

Pierre Vergès sur le terrain

A cinq jours du premier tour, les militants de l’Est et Pierre Vergès continuent à rencontrer la population, dans les différents quartiers de la cinquième circonscription. Chaque matin, les militants s’occupent de la distribution de tracts, l’après-midi, ils diffusent les engagements du candidat grâce à la voiture-sono. Hier, Pierre Vergès était sur le terrain, à la rencontre des associations de femmes à Sainte-Marie, pour discuter du tram-train à Sainte-Suzanne, avec les commerçants, entrepreneurs et planteurs à Saint-André, avec des jeunes à Saint-Benoît. Et le constat est le même, d’après Gilbert Ramin : « On sent une vraie sympathie pour le candidat Pierre Vergès. Je suis étonné de voir le salut des jeunes femmes, des jeunes garçons et même des plus âgés qui l’accueillent avec le sourire, poursuit Gilbert Ramin, de la section PCR de l’Est. Je n’avais pas vu ça depuis 35 ans, lorsque Paul Vergès venait à Saint-Benoît. Les gens connaissent Pierre pour le travail qu’il a fait dans l’Est avec le Conseil Régional : la quatre voies, le CNR de Bras-Fusil, plus belle salle de spectacle de l’Est, la population de Sainte-Anne aura un lycée pour ses enfants, les gens peuvent citer plein d’exemples comme ça. Ce qui vaut à Pierre une grande sympathie. C’est aussi le seul qui a un programme valable et les gens le savent. J’ai fait du porte-à-porte avec Pierre et partout, à Bras-Panon, Saint-André, et même la Plaine-des-Palmistes et Salazie, c’est le même constat : on l’accueille les bras ouverts ».

E. P.