Conférence extraordinaire du Parti communiste réunionnais

Planter les arbres du développement durable du pays

Route des Tamarins : cinquante arbres pour un cinquantenaire

27 janvier 2009

La conférence extraordinaire du Parti communiste réunionnais a été lancée par un acte symbolique au bord de la route des Tamarins : la plantation de 50 arbres pour célébrer les 50 ans du parti. Réalisé par des congressistes désignés par les sections, cet acte rappelle combien le développement durable est une bataille portée par le PCR. Et pour la première fois à La Réunion, une délégation d’un parti politique a planté des arbres.

En 1972 à Stockholm, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement proclamait le droit « à un environnement de qualité permettant de vivre dans la dignité et le bien-être ». Cette conférence allait déboucher sur la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), ainsi que sur la création des ministères de l’Environnement. L’année précédant cette impulsion mondiale, le nouveau Conseil municipal du Port, sous la Direction de Paul Vergès, vote une délibération fondatrice concernant l’aménagement de la cité. C’est à partir de cette décision prise en décembre 1971 qu’allait être lancée la plantation de 500.000 arbres dans la cité maritime.

Un contenu politique à un concept

Ce projet a pu être réalisé grâce à de grandes premières pour notre pays : création d’une pépinière municipale, réalisation d’un parc boisé, mobilisation des écoliers pour que chacun plante un arbre...
Parallèlement à ces actions immédiates, le Parti communiste réunionnais donnait un contenu politique au droit à l’environnement. Adopté en 1975, soit trois ans après la Conférence de Stockholm, le Plan de survie traduisait le fruit d’une longue réflexion sur les conditions de réalisation de l’autonomie énergétique, condition du développement du pays. 12 ans avant la publication du Rapport Bruntland, qui définit le développement durable, et 17 ans avant le Sommet de la Terre à Rio, les orientations inscrites dans le Plan de survie ont pour conséquence de prôner la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Outre la promotion des énergies renouvelables, ces orientations se situent dans la continuité des thèses adoptées les 17 et 18 mai 1959 lors du congrès fondateur du PCR. En effet, la rupture avec les relations commerciales issues de la période coloniale signifie la remise en cause d’une structure économique où la majorité des importations vient d’Europe, c’est-à-dire de 10.000 kilomètres.
Cette rupture se traduit d’une part par la relance de la production locale, et d’autre part par l’ouverture de notre île sur son environnement régional pour son approvisionnement en produits importés. Cela veut donc dire moins de frais de transport, et moins d’émissions de gaz à effet de serre que le maintien du principe du commerce quasi-exclusif entre une ancienne colonie et son ancienne métropole.

Des effets encore dans 50 ans

Dans la continuité de ses luttes, et prenant rendez-vous avec l’avenir, le Parti communiste réunionnais a donc lancé sa conférence extraordinaire par une action qu’aucun autre parti n’a jamais fait à La Réunion : la plantation de 50 arbres.
À travers cet acte, le PCR contribue à un vaste plan de reboisement autour de la route des Tamarins, et il envoie un signal à toute l’opinion : allons planter des arbres pour le développement durable du pays.
D’ici la mise en service de la route, 500.000 arbres doivent être plantés. Ce sont cinq mois de travail intense, mais dont les effets se feront encore ressentir dans cinquante ans, quand ces arbres auront atteint leur pleine maturité. Sachant qu’un arbre peut vivre au moins un siècle, ils vont donc pendant toute cette période, contribuer à la diminution des gaz à effet de serre dans l’atmosphère en absorbant le gaz carbonique nécessaire à leur croissance. Et dans le même temps, ces arbres redonneront à une partie de La Réunion le visage qu’elle avait avant d’être exploitée par le régime colonial.
Pour ces raisons, ce 24 janvier 2009 marquera une nouvelle étape dans la lutte pour le développement durable de La Réunion.

Manuel Marchal


Trois questions à Mme Chevalier et Mme Alastor, La Rivière

Deux militantes de la Rivière indiquent quels étaient leurs attentes envers la conférence extraordinaire du PCR, ainsi que les questions qui leur semblent les plus urgentes.

« Nou néna une petite pension de 400 euros, lé dur de finir le mois »

Pourquoi êtes-vous présentes aujourd’hui à la Conférence extraordinaire du PCR ?

- Nou lé la aujourd’hui pour participer, nout tout ensemb, à la conférence du PCR. Nou soutien not parti, lé donc normal que nou lé la. Lé important pou nou de suivre notre parti. Nou lé derrière le PCR depuis Raymond Vergès, Lepervenche, et nos enfants lé comme nou aussi et y changera pas.

Qu’attendez-vous d’un parti comme le PCR ?

- Nou attend que le mieux de not parti, que zot y améliore not vie de tous les jours. Y faut zot y fait tout ce que zot la dit. Par exemple, nou lé d’accord pour le découpage de la Rivière, comme sa la Rivière nora son propre budget. Nou veut que zot y bouge pour les petites retraites, pour baisser un peu les mutuelles, les frais de docteur, d’hôpital, etc... Nou néna une petite pension de 400 euros, lé dur de finir le mois. En plus, depuis que Sarkozy lé la place, y arrête pas supprime beaucoup de choses. Lu augmente son salaire et lu baisse le salaire des plus pauvres. Nou veut que not parti y bataille contre tout sa.

Dans le climat actuel de crise économique, qu’est-ce qui vous inquiète le plus ?

- Aujourd’hui, nou lé plutôt résigné pou not sort à nou, mais pour les jeunes, lé vraiment inquiétant. Nou, nou néna not tite retraite la misère, et nou essaye vivre avec, mais band jeunes là, plus y sava et plus sera difficile pou zot.

 Propos recueillis par SP 

Parti communiste réunionnais PCR6ème Congrès du PCR

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