Pour que l’Union européenne taxe les transactions financières plutôt que de faire subir un budget d’austérité

Plus de 8 jours de grève de la faim pour le député Pierre Larrouturou

5 novembre 2020

Cela faisait hier 8 jours que Pierre Larrouturou a entamé une grève de la faim au Parlement européen. Député de cette assemblée, il utilise ce moyen ultime pour protester contre le budget de l’Union européenne. Ami de la cause des Réunionnais, il était venu en 2018 tenir une conférence présentant son projet de taxer les transactions financières pour financer la transition énergétique à l’occasion. Initiée par le PCR, cette conférence visait à commémorer l’anniversaire de la naissance de Paul Vergès, elle fut organisée à l’Université de La Réunion par le SIDELEC. Voici un extrait du plaidoyer porté par son mouvement :

« L’avenir de l’Europe et notre niveau d’ambition pour la santé, le climat et l’emploi au cours des 7 prochaines années seront décidés dans les prochains jours. Si rien n’est fait, un budget indécent, largement insuffisant face à l’urgence sanitaire, climatique et sociale, sera adopté. Jusque 2027.

En introduisant de nouvelles « ressources propres » comme la taxe sur les transactions financières qui peut apporter plus de 50 milliards d’euros , l’UE dépendra beaucoup moins des budgets nationaux, pourra rembourser elle-même la dette contractée lors de la crise de Covid19 tout en finançant la transition écologique.

Lorsque vous avez acheté le téléphone ou l’ordinateur que vous utilisez actuellement, vous avez payé au moins 15,5 % de TVA. Et même pour les produits alimentaires de base, même les plus vulnérables d’entre nous doivent payer 5,5 % de TVA. Chacun doit payer 5,5 % de TVA pour contribuer à l’effort collectif. Mais pour ceux qui achètent des actions sur les marchés financiers, la taxe est actuellement de 0,0 %. Comment expliquer ce taux de 0,0 % ? Les actions et les obligations sont-elles encore plus essentielles à la vie que la nourriture ?
C’est pourquoi l’UE devrait financer son plan de relance par une taxe sur les transactions financières ! La proposition législative est prête. En taxant seulement 0,1 % d’actions et 0,01 % de produits dérivés et d’obligations, nous pourrions collecter chaque année plus de 50 milliards d’euros ! »

« Allemagne, Danemark, Pologne, Portugal, Italie, France… Des pays très différents semblent prêts à accepter cette proposition. Tous les pays de l’UE qui veulent rejoindre le groupe qui soutient la TTF auront une solution pour rembourser leur part de la dette commune. »

« Les États membres de l’UE ont engagé 4 600 milliards d’euros pour renflouer le secteur financier pendant la crise », a déclaré la Commission européenne le 28 septembre 2011. « Le secteur financier bénéficie d’un avantage fiscal d’environ 18 milliards d’euros par an grâce à l’exonération de la TVA sur les services financiers. Une nouvelle taxe sur le secteur financier garantirait que les institutions financières contribuent au coût de la reprise économique et découragerait les échanges commerciaux risqués et improductifs ».
« Même après Brexit et dans un contexte de crise, une petite taxe basée sur cette directive pourrait rapporter 57 milliards d’euros par an. 10 fois plus que la taxe numérique. La Commission européenne a déclaré que cette taxe peut être introduite en moins de 2 ans. »

A la Une de l’actuUnion européenneAccord de Paris sur le climat

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