Succès du rassemblement du Collectif des fonctionnaires ultramarins à la Plaine Saint-Denis en France

Pour le droit des Réunionnais de travailler à La Réunion

25 février 2013

Hier aux Docks de Saint-Denis, dans la région parisienne, a été accueilli le second rassemblement du Collectif des fonctionnaires ultramarins. Ces jeunes Réunionnais sont fonctionnaires dans la Police, mais parce que les règles de mutation ont changé depuis leur entrée en service, ils n’ont plus la possibilité de rentrer au pays. Ils demandent le retour à l’ancien système, ancienneté de la demande, afin qu’ils puissent avoir le droit de travailler dans leur pays. Cette demande est très largement soutenue, le rassemblement s’est amplifié depuis le premier qui s’est tenu en septembre dernier à Vincennes.

Quand des jeunes Réunionnais sont entrés par concours dans la Police nationale, il leur était possible de rentrer au pays au bout de plusieurs années. Le critère prioritaire pris en compte était l’ancienneté de la demande de mutation vers La Réunion. Pour accélérer la concrétisation du souhait de mutation, ces jeunes ont décidé de servir en Ile-de-France, dans les secteurs les plus difficiles. Mais l’État employeur a changé les termes du contrat. C’est désormais l’ancienneté administrative qui compte, ce qui place les Réunionnais dans l’impossibilité de rentrer. Sur les 39 dernières mutations de fonctionnaire de police vers La Réunion, une seule a concerné un agent originaire de notre île.

Pour combattre cette injustice s’est créé le Collectif des fonctionnaires ultra-marins. Il a manifesté à La Réunion devant la Préfecture, puis a tenu son premier rassemblement en France. C’était à Vincennes, en septembre dernier.

Le deuxième avait lieu hier, aux Docks de Saint-Denis près de Paris. Force est de constater que le Collectif s’est étoffé. Le public était bien plus nombreux, et invitation était lancée en direction des principaux syndicats.

Des parlementaires réunionnais étaient présents ou représentés : Paul Vergès, Younous Omarjee, Ericka Bareigts, Thierry Robert, Monique Orphé et Jacqueline Farreyrol. À noter aussi la participation de Jean-Jacob Bicep, député des Verts au Parlement européen, et membre de l’émigration antillaise en France, et celle d’Aimé Técher, au nom du collectif d’émigrés réunionnais "Oubli pa nou". L’absence de Patrick Lebreton, ni présent, ni représenté, a suscité l’étonnement. Le président de la République a en effet annoncé qu’une mission sur l’emploi des Réunionnais à La Réunion doit lui être confiée, ce qu’a confirmé Najat Vallaud-Belkacem, Porte-parole du gouvernement, samedi à Saint-Denis.

Les intervenants ont unanimement soutenu la revendication du Collectif, qui demande le retour de la règle de la priorité à l’ancienneté de la demande.

La mobilisation continue, pour que les discriminations cessent, et que les termes du contrat entre les jeunes Réunionnais et leur employeur soient respectés.

Message de Paul Vergès

Que l’État réponde favorablement à cette demande légitime

Voici le message adressé par Paul Vergès au rassemblement du Collectif des fonctionnaires ultramarins, avec des intertitres de "Témoignages".

La question de la mutation des fonctionnaires de police réunionnais pour leur pays natal est un problème significatif.

Elle s’inscrit dans la problématique globale de l’emploi à La Réunion et plus particulièrement de l’accès des Réunionnaises et des Réunionnais à des emplois dans leur pays.

Elle revêt une acuité toute particulière, au vu du taux de chômage que connaît La Réunion : 60% des jeunes de moins de 25 ans sont privés d’emploi. Cette absence de perspective d’avenir a entraîné les événements de ces dernières semaines.

Dans le secteur public, des postes sont régulièrement ouverts. Il y a là des possibilités d’emplois pour les Réunionnaises et les Réunionnais. Or, ces emplois leur échappent.

Rétablir un des éléments du contrat moral

Il faut donc exiger que la priorité soit accordée aux Réunionnaises et aux Réunionnais pour ces postes, tant pour ceux qui sont sans emploi à La Réunion que celles et ceux partis en France hexagonale dans le cadre de leur emploi et qui veulent revenir travailler dans leur île.

Dans certains secteurs de la fonction publique — notamment dans l’Éducation nationale — existe un système permettant un retour plus rapide des enseignants, par une bonification du nombre de points obtenus. Un système équivalent avait été mis en place pour les fonctionnaires de police ultramarins : la demande de mutation prenant en compte l’antériorité de celle-ci. Le dispositif a été suspendu, sans concertation.

Il convient donc de rétablir celui-ci dans les plus brefs délais. Ce n’est que justice. C’est une exigence légitime, sur laquelle on ne peut transiger, et qui était l’un des éléments du contrat moral passé entre vous et l’autorité de tutelle.

Consensus pour une demande légitime

Il s’agit là d’une réponse juridique, preuve que des solutions juridiques existent. Mais cela devient une question politique, dès lors que ce qui est possible juridiquement n’est pas mis en place par celles et ceux qui sont aux responsabilités.

Il est bien évident que cette question du retour au pays, pour les fonctionnaires que vous êtes, et au-delà, pour l’ensemble des fonctionnaires, fait l’objet, à La Réunion, d’un consensus.

Dès lors, on peut se poser la question : pourquoi la volonté de la quasi-totalité des élus réunionnais ne trouve-t-elle pas un écho favorable auprès de l’État ?

On ne peut imaginer que l’État ne puisse répondre favorablement à cette demande légitime, qu’il ne tienne aucun compte de la volonté des élus réunionnais, et de l’ensemble de la population réunionnaise.

On ne peut pas non plus imaginer que l’État ne tienne pas compte des drames familiaux qui se jouent, des situations personnelles extrêmement difficiles que vous vivez.
Message de Younous Omarjee



« Quand il y a une volonté politique, on trouve les solutions juridiques »

Le député de l’Alliance des Outre-mer au Parlement européen a participé hier au rassemblement du Collectif des fonctionnaires ultramarins.

Younous Omarjee a déclaré que c’était pour lui un devoir d’être ici, « c’est le résultat du travail du collectif » qui œuvre pour faire prendre conscience de la situation.

Aux membres du collectif, Younous Omarjee a dit que leurs revendications sont justes, et c’est pour cela qu’elles rencontrent l’assentiment des élus, et un soutien de la population. Ces revendications sont un combat pour l’intérêt général, il pose les questions du droit des Réunionnais à travailler au pays, et du sens de la mobilité, a-t-il dit.

Le député a souligné que « le contrat moral n’est pas respecté. Le provisoire est devenu définitif avec toute la souffrance que cela amène » . Tout le monde a pris conscience de cette souffrance.

Beaucoup ont postulé en Île-de-France, sur les postes les plus difficiles, pour pouvoir rentrer. Ils sont aujourd’hui bloqués, a rappelé Younous Omarjee.

« Quand il y a une volonté politique, on trouve les solutions juridiques » , a affirmé le parlementaire, « il ne faut pas se laisser embrouiller par des réponses administratives ».

« C’est un problème politique qui doit trouver une solution politique » , a poursuivi l’élu réunionnais. Lors de son intervention, il a indiqué que l’article 73 de la Constitution permet de donner satisfaction à la revendication du Collectif. Il a aussi expliqué qu’au niveau européen, l’article 349 du Traité permet les plus grandes adaptations.

« Personne ne demande de passe-droit, tout le monde demande des droits. Il faut beaucoup plus de transparence » , a déclaré Younous Omarjee. L’objectif est une évolution pour aller vers plus d’égalité et moins de discrimination à l’égard des Ultramarins.

En conclusion, le député au Parlement européen a demandé de maintenir la pression. « On n’imagine pas que le gouvernement ne donne pas satisfaction à une revendication unanime » .

Dans le débat qui a suivi, le parlementaire a conclu sur la nécessité de créer à La Réunion des postes qui correspondent aux besoins en sécurité. Dans ce secteur, notre île est en déficit.

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Messages

  • TEGO a lu , c’est la bouteille encre . Un ancien Dput gaulliste avait prdit que la REUNION ne pourra supporter plus de 500 Milles habitants alors kwa faire ? TEGO pense que la sur-rmunration des fonctionnaires des outre-mer soit mis dans la discussion , l’le a 360 Mille habitants de trop , Michel ROCARD , socialiste , l’a dit " on ne pas accepter toute la misre du monde " les allocations verses par l’tat ne doit pas tre un acquis par l’assistanat , il faut arrter de parler dans le dsert de Bkabo 2 virages Hel’ Bourg dans Sal’ ZIE !

  • Que fait on pour les Runionnais qui travaillent dans les collectivits territoriales et qui eux aussi rament pour rentrer, puisqu’ils doivent EUX MME trouver leur poste ? L c’est de l’ingalit de la fonction publique dont il faudrait parler....


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