CONFÉRENCE EXTRAORDINAIRE DU PCR DU 24 JANVIER

Pour le rassemblement des Réunionnais dans la continuité des luttes

Paul Vergès, président de la Région, un des fondateurs du PCR

26 janvier 2009, par Manuel Marchal

Le président de la Région a prononcé un discours appelant au rassemblement le plus large des Réunionnais afin de gagner la bataille de la responsabilité, en excluant tout sectarisme, dans la continuité de la lutte menée par les anciens.

Paul Vergès a rappelé que le PCR a été créé dans la continuité des luttes menées par ceux qui ont bataillé pour la transformation de La Réunion en département.

« La rencontre d’aujourd’hui est un grand acte politique », souligne le président de la Région, « des milliers de femmes et d’hommes prennent rendez-vous pour l’avenir que nous allons bâtir pour La Réunion ». « La présence des invités, avec leurs différences, montre qu’il est possible de se rassembler ».
Cette volonté de rassembler allait être le fil conducteur du discours de Paul Vergès, un des fondateurs du Parti communiste réunionnais. Une intervention au cours de laquelle le président de la Région a dressé un premier bilan d’un demi-siècle de luttes du Parti communiste réunionnais.
Il rappelle que le congrès de 1959 n’aurait pas été possible sans les luttes d’avant. Des luttes qui avaient débouché sur la concrétisation d’une initiative venue notamment de La Réunion : l’abolition du statut colonial et la transformation de La Réunion en département le 19 mars 1946. Ce 19 mars est « une date historique aussi importante que le 20 décembre », car elle marque une rupture avec le régime colonial.
« Il faut se rappeler la misère d’avant 1946, il y avait très peu de médecins, La Réunion sortait de la guerre où le nombre des décès était supérieur à celui des naissances », ajoute Paul Vergès.

« Ce que nous avons aujourd’hui, nous l’avons arraché »

Les militants qui ont mené ce combat se sont heurtés à ceux qui bénéficiaient du régime colonial. La loi du 19 mars 1946 « a donné les conditions de la lutte qui a abouti à l’égalité sociale en 1996 : une bataille de tous les instants, sur tous les plans ». Car l’abolition du statut colonial ne s’est pas traduit par l’application de l’égalité dès le 1er janvier 1947 comme le prévoyait la loi.
Le président de la Région rappelle que 1959, c’était la période où « la violence institutionnelle » avait fait chuter toutes les positions de pouvoir détenues par les progressistes. En créant le PCR, les militants devaient eux-mêmes définir leur programme. Cette transformation de fédération en parti s’est réalisée dans la continuité de la lutte : « Si nous n’avions pas eu le soutien des militants qui ont lutté pour l’abolition du statut colonial, il n’y aurait pas eu de congrès ». Et c’est un groupe de jeunes appuyé par des anciens de la bataille de 46 qui a créé le PCR.
Le PCR a lutté pour que les droits du 19 mars soient reconnus aux Réunionnais : les allocations familiales, le SMIC, les allocations pour les chômeurs... « ce que nous avons aujourd’hui, nous l’avons arraché. Ce sont 50 ans de luttes pour la dignité réunionnaise, l’égalité réunionnaise. Nou lé pa plis, nou lé pas moin, respèkt anou ».
« Nous avons imposé le respect du droit de vote des citoyens », rappelle Paul Vergès, « tout élu qui est élu aujourd’hui par le résultat et le sacrifice de 50 ans de luttes ». Le président de la Région revient également sur toutes les luttes qui ont été nécessaires pour le respect de l’identité réunionnaise : pour la reconnaissance du peuple réunionnais, issu de trois continents, et dont « l’identité est faite de tous ces apports inséparables » ; pour le respect du créole ; pour le maloya.

« L’heure de la responsabilité a sonné »

La génération précédente des fondateurs du PCR avait gagné le 19 mars, « nous devons être fiers de cet héritage, prêts à affronter l’avenir avec aujourd’hui une situation nouvelle », dit en substance Paul Vergès.
Cette situation nouvelle, c’est une île de 800.000 habitants aujourd’hui, la mondialisation, le changement climatique, le défi technologique et cette question : comment traverser la crise ?
La génération qui prendra la responsabilité au prochain congrès sera responsable des cinquante prochaines années, ajoute en substance le président de la Région. Cette période sera marquée par la conquête de l’autonomie énergétique : « nous avons 15 ans pour aller vers le développement durable, c’est chez nous que se trouvent les solutions ».
« L’heure de la responsabilité a sonné, vous avez devant vous une tâche », et Paul Vergès souhaite à ces futurs responsables « le succès que nous avons eu pendant 50 ans ». Et de préciser qu’il faut « voir comment au prochain congrès nous aurons la fusion des générations ».
Paul Vergès conclut en réaffirmant l’orientation idéologique : « Nous sommes pour l’union de tous dans le respect des différences. Un communiste sectaire est un anti-communiste »

M.M.


« Un sectaire est un anti-communiste »

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