Les vœux de la présidente du Conseil général à la presse

Pour Nassimah Dindar, « l’essentiel c’est bien de mutualiser et optimiser »

31 janvier 2013

Hier matin, la présidente du Conseil général a invité les journalistes à la Villa du Département, rue de Paris à Saint-Denis, pour leur faire part de ses vœux pour l’année 2013. Nassimah Dindar était entourée par plusieurs conseillers généraux de la majorité, en particulier le vice-président Roland Robert. Nous publions ci-après de larges extraits de son discours, avec des inter-titres de ’Témoignages’.

« (…) 2012 a été une année bien réelle, une année de tous les chocs ! Non pas le choc virtuel de compétitivité qu’on nous avait promis, mais le choc bien réel des émeutes de février 2012 contre la vie chère, le choc de la pénurie des contrats aidés et des emplois verts, le choc des violences intrafamiliales à outrance, le choc de l’instabilité normative qui tue nos entreprises, et sans oublier le choc fiscal qui asphyxie les familles.

Cet état de choc permanent, exacerbé par la course à l’immédiateté dictée par les nouvelles formes de communication, a tendance à nous abasourdir et à nous éloigner de l’essentiel.

C’est pourquoi j’ai voulu marquer aujourd’hui une pause avec vous (…) pour reprendre la main sur notre temps et échanger sur ce que nous voulons réellement pour notre pays.

2013, l’année de tous les dangers

Ceci est d’autant plus nécessaire que 2013 s’annonce comme l’année de tous les dangers, pour reprendre l’expression que j’avais utilisée à l’occasion de la dernière séance plénière.

Revenons donc à l’essentiel : dans quelle société voulons-nous vivre ? et quelle société voulons-nous léguer à nos enfants ? Quelle Réunion pour demain ?

Pouvons-nous regarder en spectateur notre société perdre ses valeurs et passer progressivement d’une société “centripète” — c’est-à-dire qui parvenait à intégrer et à remédier aux difficultés des plus faibles — à une société “centrifuge” qui exclut et qui marginalise ?

Plus 10% de chômage en France en un an. Plus de 150.000 Réunionnais à la recherche d’un emploi. Plus de 10.000 emplois détruits dans le BTP. Plus de 90.000 bénéficiaires de RSA.

Un pare-choc et un moteur

Je ne peux pas en tout cas pas l’accepter ! Et c’est pour cela que je me bats et que je continuerai à me battre en 2013 pour que le Conseil général puisse agir pleinement à la fois comme un pare-choc pour les Réunionnais, mais aussi comme un moteur pour La Réunion.

Je ne veux pas d’un Conseil général qui soit une simple caisse sociale, qui ne servirait qu’à payer le RSA, l’APA, ou encore la PCH sans offrir à leurs bénéficiaires des perspectives d’avenir.

Je ne veux pas non plus d’un Conseil général qui sous prétexte de compétences essentiellement sociales ne soit pas partie prenante du développement économique.

En 2013, plus que jamais je m’évertuerai à faire en sorte que tous nos pare-chocs sociaux alimentent le moteur économique.

Solidarité sociale et économique

Arrêtons d’opposer social et économique, les deux sont indissociables et en période de crise, ils se complètent et sont l’un comme l’autre indispensables.

Je pourrai vous citer quantité d’exemples qui montrent cette

imbrication de la solidarité sociale et de la solidarité économique :
- Avec notre dispositif d’amélioration de l’habitat, nous injectons 25 millions en faveur des artisans du bâtiment ;
- Avec le Pass Loisirs, nous permettons l’épanouissement social et culturel de plus de 10.000 Réunionnais porteurs de handicaps ou en perte d’autonomie, mais nous soutenons dans le même temps l’activité de 132 prestataires de services ;
- Dans le même esprit, nos aides au transport bénéficient certes aux étudiants, aux personnes âgées ou handicapées, mais aussi par ricochet aux taxiteurs et aux réseaux de bus...

Un modèle à bout de souffle

Je l’ai dit et répété à de nombreuses reprises (…) : notre modèle de développement est arrivé à bout de souffle. Mais au-delà du constat, il nous faut tous passer à l’action et trouver de nouveaux relais de croissance, tester des solutions originales. Faire preuve d’imagination et innover, mais sans pour autant faire table rase du passé.

En somme, nous devons être des développeurs pour notre île. Et cela commence par un nouveau pari sur les Hauts. (…) Le second pari que je veux tenir en 2013 : celui de la jeunesse (…). (voir encadré)

Les gramoun

Je n’oublie pas nos gramoun : notre île est jeune, mais elle vieillit à la fois. En 2020, nous compterons plus de 200.000 Réunionnais ayant plus de 60 ans. Nous devons continuer à nous battre pour répondre aux besoins de cette population, fidèles à l’esprit de solidarité réunionnaise qu’ils ont su nous transmettre.

Nous ne pourrons mener à bien ces projets sans un minimum de justice sociale. Cette soif de justice, je l’ai transcrite dans mon budget en exigeant de l’État le versement de 13 millions d’euros sur le fonds d’aide exceptionnel de 170 millions.

Il ne s’agit pas de demander l’aumône. Le Réunionnais n’est pas misérabiliste. Il ne quémande pas et ne se met pas à genoux ! Mais en tant que Réunionnaise, je demande simplement au Gouvernement ce qui est dû à La Réunion et aux Réunionnais.

L’essentiel

(…) Le métier d’élu n’est pas facile : nous devons avoir le courage de se présenter au suffrage de la population et nous sommes soumis à son jugement permanent et à ses attentes récurrentes, mais légitimes. Nous devons avoir le courage des évaluations de politiques publiques que nous initions : par exemple le contrôle des satellites qui est une réalité au Conseil général depuis 2010, avec la mise en place d’une Direction dédiée (DPEC) ; cela nous expose au risque de faire des mécontents, mais c’est une obligation pour nous élus et nous l’assumons. Et cela mérite, je pense, le respect.

(…) L’essentiel n’est pas à quel parti j’appartiens. L’essentiel n’est pas quel mandat je brigue. L’essentiel c’est bien de mutualiser et optimiser. L’expérience menée actuellement au niveau du COST pour le renforcement de notre attractivité touristique le prouve ; le défi du plan des déchets ou encore de notre syndicat mixte des transports l’exige. Mutualiser et optimiser. Voilà notre vrai leitmotiv pour 2013. Car je suis convaincue que ce n’est que dans la cohésion que nous pourrons enfin mener des projets cohérents (…) ».

L’esprit de responsabilité de la jeunesse

« La jeunesse n’est pas un alibi. Elle est un atout pour notre île.

Mais encore faut-il ne pas lui promettre le bout du tunnel pour le lendemain ! Encore faut-il ne pas la maintenir en dépendance en lui offrant des contrats aidés sans horizon ou en lui proposant de toucher 483 par mois sans lui dire où on veut la mener !

Pensons-nous que l’ambition de notre jeunesse est de vivoter, de passer d’allocation en allocation, de survivre plutôt que de vivre ? Ne peut-on pas mieux utiliser ces sommes allouées aux moins de 25 ans et les optimiser pour les former et leur offrir un avenir professionnel ?

Pourquoi ne pas miser que ce qui a déjà prouvé son efficacité ? Le Conseil général a été la première collectivité à ouvrir ses portes aux contrats d’apprentissage et nous en avons plus de 240 aujourd’hui en activité avec des perspectives d’insertion réelle.

J’ai davantage d’ambition pour les jeunes Réunionnais. Et les jeunes Réunionnais sont porteurs de davantage d’ambition pour eux-mêmes. Je crois en leurs talents et en leur esprit de responsabilité. (…) »

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Messages

  • Jeunesse !Jeunesse !
    Ah ! Jeunesse te voila devant le scene . Le President de La Republique l a dit : priorite a la jeunesse. Madame Le Presidente du Conseil general vient elle aussi dans ses voeux de clamer la priorite : c est la jeunesse.
    Enfin ! Enfin ! Nos Grandes dirigeantes, nos Grands dirigeants viennent de decouvrir que tu existes . Mais avant, alors Tu etais ou ? Oui tu etais ou ?
    il a fallu qu a La Reunion tu t exprimes pour qu enfin Nassinah DINDAR decouvre le jour des voeux que tu es la , bien la.
    Un conseil : continues a t exprimer .Continues de dire que tu en as marre que l on te traite plus bas que terre . Continues a exiger des vrais emplois. Continues a dire a ces elues, elus qui te decouvrent aujourd hui que toi tu connais la vie de galere, la vie de misere . Continues sans cesse a clamer que tu veux vivre dignement a La REUNION dans ton Pei .
    Jeune : tu es mon avenir . Je compte sur toi comme tu peux compter sur nous qui savons que ces discours ne sont que des mensonges .
    Jeunes DOBOUT ! Alon ! don la main ansanm !

  • Et pendant ce temps des voeux ...
    Oui pendant ce temps Madame La Presidente du Conseil General avec ses elues, elus continuent de faire partir des Jeunes compatriotes Reunionnais et Reunionnaises de leur terre natale pour laisser la place a celles et ceux qui nous viennent d ailleurs.
    Ces jeunes compatriotes a qui ces elues, ces elus et le C.N.A.R.M. promettent le bonheur et qui voient au premier virage le chemin de la misere, le chemin de la galere en Metropole.
    Quand ces elues, ces elus doivent t elles, doivent t ils comprendre que nous sommes responsables de l avenir que nous OFFRONS a notre jeunesse Reunionnaise.Oui responsables et coupables.
    Jamais ! Jamais !je voudrai qu un jeune puisse me dire un jour : si je suis en Metropole et que je suis dans la galere, dans la ;misere c est toi le responsable . Tu as prefere laisser la place a des femmes et des hommes qui ne sont pas nees, nes sur notre terre , qui ne sont pas Reunionnaise, qui ne sont pas Reunionnais, et NOUS , et NOUS NOUS faire vivre dans ce pays ou tu es accueilli comme un etranger. Oui en Metropole tu es considere comme une etrangere, comme un etranger si tu as la peau noire. Cette couleur NOIRE, la couleur du desespoir.
    Aret ! aret ! san zot politk migration.


Témoignages - 80e année


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