Retour sur le débat télévisé invitant les 12 têtes de listes aux Européennes

Ian Brossat révélation de la campagne des Européennes

12 avril 2019

Julie Pontalba est la candidate du PCR sur la liste PCF aux élections européennes, « Pour une Europe des gens contre l’Europe de l’argent ». Elle est en 6e position, c’est-à-dire la 3e femme. Cette liste est conduite par Ian Brossat, adjoint au maire de Paris en charge du logement. Le premier rendez-vous médiatique important pour le co-listier de Julie Pontalba se tenait la semaine dernière. Le 4 avril avait lieu sur France2 le premier débat télévisé où les 12 têtes de liste aux élections européennes étaient invitées. Pour de nombreux observateurs, Ian Brossat, tête de liste « Pour une Europe des gens contre l’Europe de l’argent », s’est révélé au cours de cette confrontation, apparaissant notamment comme le candidat progressiste le plus crédible. Voici quelques extraits de ses interventions :

Lassana Bathily.

« J’assume l’accueil des réfugiés »
J’assume l’accueil des réfugiés et quand j’entends toute cette série de discours qui consiste à parler de ces hommes, de ces femmes, de ces mômes comme si c’était des animaux, c’est profondément honteux. Je dis oui à l’accueil car c’est notre dignité d’Européen d’être capables d’accueillir ces hommes et ces femmes qui crèvent chez eux.
J’ai en face de fois un homme, il s’appelle Lassana Bathily, c’est le héros de l’Hypercacher. Quand il est arrivé en France, il avait 16 ans, il n’avait pas de papiers. Il a obtenu sa régularisation parce qu’il y a eu des associations qui se sont battues avec lui. Il s’est révélé au moment de l’attentat de l’Hypercacher. Je suis très fier d’avoir un compatriote comme lui. Il est né au Mali, il a grandi au Mali et il est aussi français que nous.
J’en ai ras-le-bol de cette manière de stigmatiser les migrants en permanence, c’est honteux. Quand je vous entends Mme Loiseau (tête de liste LREM – NDLR) vous féliciter d’avoir divisé par dix le nombre de migrants, vous devriez regarder vos pompes. Pendant ce temps là, des migrants sont morts, 2000 en 2018 dans la Méditerranée à cause de votre politique parce que vous n’avez pas voulu accueillir l’Aquarius. Si c’est pour vous un motif de fierté, on ne doit pas avoir les mêmes valeurs.

Ian Brossat, tête de liste PCF aux Européennes.

Deux raisons pour voter pour la liste PCF
Première raison : « le Parti communiste est la seule force de gauche à avoir rejeté tous ces traités européens ultralibéraux, parce que nous avons perçu très tôt l’ADN de cette Union européenne qui vise à mettre en concurrence tous les travailleurs entre eux au lieu de leur permettre de vivre dignement.
Deuxième raison : « nous sommes la seule liste composée à 50 % d’ouvriers, d’employés, soit la proportion qui existe dans la société française. En deuxième position sur ma liste, il y a Marie-Hélène Bourlard, elle est ouvrière. Si vous l’élisez le 26 mai prochain, elle sera la première femme ouvrière à faire son entrée au Parlement européen ».

Pas d’Europe sociale sans changer les traités européens
« En abordant cette question à l’heure-là (minuit-NDLR), la première conséquence est que les personnes concernées sont déjà couchées car elles travaillent demain matin. C’est bien dommage car depuis 4 mois, le mouvement des gilets jaunes a montré que ce qui intéresse les Français, ce sont les questions des salaires et du pouvoir d’achat.
On ne peut pas continuer à nous faire croire que l’on va faire l’Europe sociale avec des traités qui sont des traités libéraux. On a des traités européens qui gravent dans le marbre le principe de la concurrence libre et non faussée. »
Ian Brossat donne l’exemple du remplacement de rames de métro et de RER par la Région Ile de France. En se rendant dans l’usine Alstom de Valenciennes, le candidat communiste s’attendait à trouver une ambiance joyeuse suite à ce projet. Mais les rames seront produites en République tchèque et en Pologne. Nos impôts devraient financer des emplois en France. Je serai favorable à une clause de distance dans les marchés publics.

La Banque centrale européenne doit financer la transition énergétique
« La pollution est un crime. Ce sont 50000 morts par an en France, et 600000 par an en Europe, et il faut désigner le bon coupable, mais on ne désigne pas le bon coupable. On explique en permanence que le responsable de la pollution c’est l’ouvrier qui va utiliser sa voiture, obligé de l’utiliser pour se rendre sur son lieu de travail parce qu’on a coupé sa petite ligne de train. Mais il n’est pas coupable. On s’aperçoit aujourd’hui que les ménages les plus riches polluent 40 fois plus que les ménages les plus pauvres. Et les ménages les plus pauvres sont proportionnellement 4 fois plus taxés sur leur revenu que les plus riches. Donc c’est honteux.
Ceux qui polluent le plus sont les plus riches et les multinationales, ceux qu’on fait payer ce sont les ménages modestes. On a à la fois une politique qui est inefficace sur le plan environnemental, et qui est profondément injuste sur le plan social.
D’abord il faut une autre fiscalité écologique. Il n’est pas normal que l’on ait le même taux de TVA sur les billets d’avion et sur le train alors que le train pollue 40 fois moins que l’avion. Un aller-retour Paris-New York, c’est l’équivalent d’un an de chauffage en termes d’émission de gaz à effet de serre. Il faut dissuader d’utiliser l’avion. Il faut une TVA beaucoup plus élevée sur l’avion et une TVA à 0 % sur le train. Il faudrait obtenir cela auprès de l’Union européenne.
Il faut par ailleurs un grand plan pour réaliser notre transition énergétique, rénovation énergétique des bâtiments, plan d’investissement dans le ferroviaire. On finance par la Banque centrale européenne. La BCE a versé depuis 10 ans 3000 milliards d’euros aux banques sans condition. Cet argent là serait beaucoup plus utile à financer la transition énergétique. »

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