Une résolution du Sénat pour donner un rôle décisif à la COI dans la perspective de Paris 2015

Pour « une nouvelle politique énergétique »

31 mai 2014, par Céline Tabou

Paul Vergès a rappelé que le siècle actuel est le plus important de l’Histoire, parce que « c’est la première fois dans l’Histoire du Monde que des forces politiques et des courants économiques agissent en même temps sur toute la Planète ». Des forces qui ont conduit à une détérioration progressive de la Planète, qui a atteint aujourd’hui son paroxysme, si aucune mesures communes à l’échelle du monde ne sont engagées rapidement.

Production d’énergie solaire sur le toit d’un lycée. Avant 2010, la Région Réunion avait lancé un plan pour arriver à l’autonomie énergétique en 2025. La résolution proposée par Paul Vergès vise à redonner aux îles un leadership perdu dans ce domaine.

Dans un tel contexte, les enjeux climatiques sont des défis pour l’ensemble des pays, comme l’ont expliqué et prouvé les derniers rapports internationaux sur le climat, dont le GIEC. La récente annonce de la fonte de la banquise dans l’Antarctique, située au pôle Sud, aura un impact dans l’île, car « La Réunion est dans l’Hémisphère sud et va connaitre les conséquences » a indiqué Paul Vergès.

L’importance de la conférence de Paris

Ces conséquences concernent tous les pays du Globe, elles découlent également de l’inertie des États n’ayant pas prit de mesures contraignantes face aux changements climatiques, auxquelles s’ajoute l’échec des négociations depuis le protocole de Kyoto de 1995. Raison pour lesquelles, « la conférence de Paris a une importance grande, car la situation est beaucoup plus grave que celle qui a conduit au protocole de Kyoto », a expliqué Paul Vergès.

« Tous les hommes et femmes politiques confrontés à ses responsabilités doit faire preuve de réflexion et d’initiative », a indiqué le sénateur qui a admis qu’il sera « difficile d’avancer un projet concret réalisable qui s’étend sur un siècle ».

« La Réunion a une situation idéale parce qu’elle est dans l’Océan indien. Le siècle qui s’annonce sera le siècle des espaces et océans. Ce sont les deux grands inconnus du siècle, d’une richesse considérable et qui ont un rôle essentiel dans les changements climatiques », a expliqué Paul Vergès.

Donner « un rôle décisif » à la COI

Le sénateur a évoqué la Commission de l’Océan Indien (COI), qui est « une alliance d’Etats » dans la zone, dont les pays ont signé des conventions avec l’ONERC (Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique) en lien avec le climat. Rappelant la présence de la France dans la COI, « par l’existence de La Réunion » et récemment de Mayotte, le sénateur a proposé « une initiative concrète » pour Paris 2015.

L’objectif est de donner « un rôle décisif » à la COI, afin qu’elle « prenne des décisions et élabore un projet sur un siècle sur la transition énergétique et le développement durable ». En effet, « les îles issues de l’empire colonial anglais et français » sont sur le plan énergétique moins développées que les pays européens. « On devra donc effacer la structure » de fonctionnement des territoires, car elle « a moins d’importance décisive qu’en Europe ».

Il s’agit de remplacer les énergies fossiles par les énergies renouvelables dans les territoires de la COI, dont la plupart bénéficient de richesses énergétiques comme le volcan, l’éolien, le solaire, l’hydraulique ou encore la biomasse et la géothermie. Ce projet doit « faire partie d’un tout, le développement durable, qui doit créer une activité économique et sociale dans les sociétés humaines en se réconciliant avec la nature ».

Une résolution proposée aux sénateurs

Le projet proposé par le sénateur se traduit par la rédaction d’une résolution « relative à une nouvelle politique énergétique et à un co-développement durable et solidaire dans l’Océan Indien ». A la veille du sommet des chefs d’État de la COI, le 26 juillet, Paul Vergès a tenu à présenter une proposition pouvant être présentée lors de cette réunion.

Cette résolution évoque trois problèmes centraux et concernant toutes les îles : la mer et les océans, l’énergie et la transition démographique. Ces problèmes peuvent devenir des atouts, par exemple « la question de la gouvernance des océans, la question de la gestion rationnelle et raisonnée des ressources halieutiques trouvent, dans l’Océan Indien, un champ d’application favorable » pour un développement durable des territoires.

Concernant l’énergie, il s’agit de mettre en pratique l’autonomie énergétique afin de réduire les coûts financiers, sécuriser les réseaux d’alimentation en énergie et limiter les importations d’énergie fossiles. Enfin, tous ces aspects doivent être associés à la transition démographique, qui concerne l’Asie, l’Afrique, l’Amérique latine et l’Océan Indien. Cette augmentation démographique impacte directement sur la vie des habitants et sur la Planète.

Paul Vergès a donc soumis aux sénateurs sa résolution « face à l’urgence du rendez-vous de 2015 et aux problèmes actuels ». Espérant l’adhésion de l’ensemble de ses homologues, ce dernier souhaiterait que « cette initiative suscite à nouveau l’unanimité au Sénat », comme ce fut le cas pour l’ONERC. Pour l’heure, la résolution a reçu un certain nombre de signatures de personnalités diverses, allant au delà du clivage politique.

Céline Tabou

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