Convention à Saint-Benoît

Pour une véritable capitale de l’Est

17 décembre 2004

Saint-Benoît souhaite mener une campagne de redynamisation de son centre-ville. Hier, La Région Réunion, l’État et la commune de Saint-Benoît s’engageaient mutuellement.

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"Rome ne s’est pas construite en un jour, Saint-Benoît non plus", déclarait le préfet Dominique Vian, avant la signature de la convention pour le Programme de revitalisation du centre-ville (PRCV) de Saint-Benoît. Cœur de l’Est, la ville "souhaite donner un sens à son avenir", répète Bertho Audifax, député-maire de Saint-Benoît.
Pour l’heure, le bilan n’est pas aussi positif qu’on pourrait le penser. Sous-préfecture de l’Est, elle compte 33.000 habitants, avec une croissance démographique forte de plus de 2,10% par an. Sur son territoire vivent 48% de chômeurs, 25% d’érémistes, une population jeune (48% a moins de 20 ans).
Il importe aujourd’hui "d’offrir de nouvelles conditions de vie aux habitants, participants et visiteurs de Saint-Benoît, réaménager la ville, rattraper les retards d’équipements, requalifier les zones urbaines déqualifiées et préparer Saint-Benoît à un développement durable et solidaire", indique Bertho Audifax.
Cela entre dans le cadre d’une politique active de construction, de réhabilitation et de prévention, que tiennent à soutenir l’État et le Conseil régional. Il faut revaloriser le centre-ville.
Le président Vergès rappelait le caractère historique de cette ville, et ses divers atouts, l’eau notamment. Fortement touchée par le chômage, elle pourrait porter des projets économiques novateurs, à caractère aquacole par exemple.
Même le préfet notait que "Saint-Benoît est un haut lieu de la gourmandise", avec ses bichiques, ses coquilles ... et ses indétrônables letchis, en reconnaissant volontiers que la ville doit bénéficier d’un soutien sans faille.

15,5 millions d’euros

Si la qualité des espaces publics demande une sérieuse réhabilitation, notamment en termes d’équipements des réseaux primaires (assainissements, eaux pluviales, NTIC, etc.), la ville de Saint-Benoît devrait mettre un point d’honneur à relancer l’habitat, développer les commerces, structurer les déplacements urbains.
Les premières interventions devraient avoir lieu en 2005, avec notamment la réfection du marché couvert, l’aménagement de la place du Butor, la requalification de la rue Amiral-Bouvet et de l’accès au site du stade, du Ludo Park et du marché.
Les rives droite et gauche de la ville, coupées par la rivière des Marsouins, devraient être réaménagées. Rive droite, la rue Lucien-Duchman devrait être requalifiée. À l’entrée Nord de Saint-Benoît, les terrains Thing-Léo et Cours Baulieu devraient être aménagés, avec la construction d’espaces administratifs et d’intelligence.
Paul Vergès soulignait avec humour que seule Saint-Benoît ne dispose pas de port, ou n’en a pas fait la demande. Le projet englobe la création d’un port.
Sainte-Anne n’est pas en reste. La ville, annonce le député-maire, compte y réaliser un lycée, une gendarmerie et un centre éducatif fermé. Le montant global prévisionnel des projets de renouvellement urbain s’élève à 15,5 millions d’euros, répartis sur 4 ans. L’enveloppe prévisionnelle PRCV est de 600.000 euros pour 2004.

Valorisation de la jeunesse par la formation

Saint-Benoît devrait accueillir un espace formation prochainement. Il est déjà annoncé que le centre de formation Sup Info et une école de management, sous la responsabilité de la Chambre de commerce et d’industrie, devraient s’installer dans la capitale de l’Est.
Sup Info, déjà installé dans la ville, bénéficiera de nouveaux locaux. Les technologies de l’information et de la communication constituent une voie prometteuse pour la création d’emplois : une aubaine pour Saint-Benoît, mais également pour la jeunesse réunionnaise, qui pourra se former dans des pôles d’excellence. Paul Vergès soulignait l’importance de former la jeunesse réunionnaise, pour les besoins du pays, mais aussi des pays de la zone.
Dominique Vian relevait quant à lui l’incohérence de l’embauche de personnes de l’extérieur, alors qu’il est possible de former des Réunionnais pour ces emplois. "Pourquoi aller chercher en Europe ce que nous sommes en capacité de former ici ?" dira-t-il.
Et pourquoi pas à Saint-Benoît ? Bertho Audifax invitait d’ailleurs le président Vergès à venir en visite officielle dans sa commune, notamment pour s’enquérir du plan formation que souhaite mener Saint-Benoît.


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