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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
TOS précaires, à l’Université aussi...
10 mars 2006
À 44 ans, A. P dit n’avoir connu depuis 15 ans que des emplois précaires, après un premier emploi stable qu’elle quitte à regret en 91 : licenciements économiques dans la petite entreprise privée qui lui avait donné son premier poste. Elle veut continuer à travailler et nous demande de respecter son anonymat. En difficulté dans sa famille, elle doit faire face plus ou moins seule à l’éducation de 2 enfants adolescents, un fils lycéen, une fille collégienne.
Lorsqu’elle rencontre “Témoignages”, fin janvier 2006, ce n’est pas pour raconter sa vie ou pleurer sur ses malheurs. Juste dire sa révolte : "Je suis la 4ème d’une famille de 6 enfants. J’ai été la première à travailler dans ma famille, à 20 ans. Je n’ai jamais voulu du RMI. Et à 44 ans, j’en suis encore à ramasser des miettes de contrats précaires". La révolte au bord des larmes, elle dit avoir été "jetée" de son dernier emploi et ne comprend pas "comment il se fait qu’en 2006, l’administration fonctionne encore comme cela".
Lorsqu’elle arrive à l’Université en 2000 sur un poste de Contrat emploi solidarité (6 mois), espère-t-elle pouvoir se former en travaillant et consolider son emploi ? Son contrat est renouvelé, une première fois 6 mois, une deuxième fois 1 an. Elle semble donner satisfaction mais reste vacataire ou contractuelle pendant 3 ans, sur un statut assez fluctuant (voir encadré sur la formation des vacataires) .
De juin 2002 à août 2005, elle travaille au total 1 an, 9 mois et quelques jours, dans une alternance de vacations payées par l’Université et de Contrats à durée déterminée payés par l’État.
Ces emplois précaires sont soumis aux mêmes pressions à l’Université que leurs voisins du Rectorat, par exemple, où un syndicat dénonçait récemment la “volatilité” de 98 TOS précaires, "rayés des listes".
À l’Université aussi, un certain nombre d’agents précaires ont, comme cette jeune femme, du souci à se faire. Ne serait-ce qu’en raison des 16 postes d’agents titulaires - dont 7 IATOSS - attribués à l’Université par le ministère pour 2006 : bonne nouvelle pour les titulaires... et autant de contractuels en moins. Concrètement, A.P remplaçait, sur une vacation, un titulaire en cessation progressive d’activité (CPA) dont le poste de magasinier à la bibliothèque universitaire (B.U) a été supprimé.
"Nous devons être en cohérence avec ce que demande le ministère, qui en ce moment donne la priorité à la recherche". Ainsi parle la nouvelle directrice des ressources humaines (DRH), Georgette Levy Fo-Siong, en expliquant que l’Université a demandé les postes qu’elle estimait avoir des chances d’obtenir. En clair : plutôt en “catégorie A” qu’en “catégorie C”. Cohérence, toujours, avec les projets de développement de la B.U, en “interne” - sur les campus - mais aussi en “externe” avec la Technopole.
Interrogé, le président de l’Université considère que la situation n’est simple pour personne. "Un contractuel qu’on renouvelle, c’est du temps gagné sur les complications d’un changement. Ceci dit, notre objectif n’est pas de créer de l’emploi pour créer de l’emploi. Nous ne sommes pas là pour faire du social mais pour répondre à une mission d’enseignement et de recherche", explique Serge Svizzero, en admettant l’éventualité d’une "erreur humaine, toujours possible" dans la gestion d’une sortie d’emploi.
En quoi un poste de directeur est-il moins "social" qu’un poste d’ouvrier ?
"Passeport alimentaire"
De fin août à décembre, A.P dit être restée sans ressource : les ASSEDIC n’ont envoyé qu’en décembre, à l’Université, les Attestations mensuelles d’actualisation (AMA) indispensables au paiement, par l’ancien employeur, des indemnités de chômage. Ce fait est confirmé par la DRH de l’Université, qui se souvient d’un contact téléphonique un peu âpre avec les ASSEDIC, sur le cas de la jeune femme, à qui ils réclamaient le reversement d’une allocation de solidarité "indûment perçue". Les chômeurs gagnent beaucoup trop, c’est bien connu !... "La personne des ASSEDIC a eu le sentiment qu’on cherchait à les contrôler... Ils n’aiment pas cela", dit Georgette Levy Fo-Siong, qui plaide "non fautive" pour l’Université. "C’est à titre dérogatoire et exceptionnellement sur mon intervention que j’ai obtenu du TPG, fin janvier, un paiement (effectif début février - NDLR) pour la période du 1er au 15 novembre et du 1er au 31 décembre", explique la DRH.
Cela arrive après 3 mois, mais pour l’administration, c’est un "acompte"...
L’erreur humaine, par définition, peut être partout. Ceux qui “trinquent”, en bout de chaîne, ce sont les vacataires, qu’ils aient ou non leur part dans “l’erreur”. Et tout le monde accepte cela dans une indifférence totale. La jeune femme s’est retrouvée orientée par une assistante sociale vers une boutique de solidarité (EPI) de l’Est, où elle réside. "On nous donne un passeport alimentaire, avec un “numéro de passeport” et moins de 10 euros pour s’approvisionner. Cela m’a fait penser à la période de la dernière guerre, au blocus... Mais nous sommes en paix et c’est totalement humiliant", dit la jeune femme en ravalant ses larmes.
En janvier, parce qu’elle est allée parler une première fois à une journaliste du “JIR”, elle a eu droit à une leçon de morale d’une dame patronnesse de l’EPI de Saint-Benoît.
Ce que dit l’histoire de cette jeune femme - et de tous ceux et celles qui, comme elle, sont dans une extrême précarité - c’est que la société réunionnaise de ce début du 21ème siècle, parfois décrite comme dynamique et en plein développement, demande encore aux plus faibles de ramasser les miettes et de se taire. Ce qu’il faut refuser absolument. Au nom du droit de chacun à progresser et à se former toute sa vie.
P. David
Vacataires, contractuels et formation professionnelle
La Fonction publique dans ses œuvres
À l’Université, tant la directrice des ressources humaines que la directrice de la bibliothèque universitaire oscillent entre compréhension et réserve. L’administration ne sait que parler règles : “Délai de carence”, “règle du service fait”, “règle de décalage”, “règle du concours”... (d’entrée dans la Fonction publique).
En même temps, à l’Université comme partout, les postes sont en nombre insuffisant et les places mises aux concours (magasinier en chef ou assistant de bibliothèque, par exemple) ne permettent pas de faire face aux besoins. L’année dernière, 2.500 candidats ont passé le concours externe pour... 11 postes et en interne, ils étaient environ 600 candidats pour 6 postes.
La bibliothèque universitaire, que dirige Anne-Marie Blanc, a reçu un poste d’assistant bibliothécaire. Conséquence, on “mutualise” les magasiniers et un projet de “monitoring étudiant” est en préparation, suivant un texte de 1992 qui importe en France un système américain : payer des étudiants des “cacahuètes” pour ne pas avoir à créer les postes adéquats. C’est très tendance.
Pourtant, la formation des personnels est une réalité à la bibliothèque universitaire, pour permettre aux différentes catégories de se présenter aux concours. "Depuis 2 ans, un jeune passé par toute la filière, a pris en charge la formation des agents pour les concours de magasinier en chef", explique la directrice de la B.U, pour qui ces formations "contribuent à élever le niveau général, même chez ceux qui ne sont pas reçus". Mais s’il n’y a pas de poste...?
Parallèlement, l’Association des bibliothécaires de France (ABF) a proposé un examen au personnel non titulaire pour faciliter l’accès à la Fonction publique territoriale.
La jeune vacataire, qui était alors en remplacement sur un poste éjectable, a passé cet examen et a été reçue 1ère du département.
Ce qui ne suffit pas à régler la question de la recherche d’emploi, sur un “marché” dont la tendance lourde est de sous-employer et sous-payer les salariés.
P. D
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