Plusieurs années d’épargnes dépensées immédiatement

Premières annonces d’un budget de pillage de la Région Réunion

15 avril 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

L’ordre nouveau selon le nouveau président UMP, c’est avant tout la transformation de la Région en source de distribution clientéliste. Un pillage organisé à des fins électorales, qui a déjà commencé.

Didier Robert a dévoilé les mesures qu’il allait mettre en œuvre pour satisfaire quelques unes des innombrables promesses qu’il a formulées au cours de la campagne électorale. Sans surprise, les services de la Région ont annoncé que les fonds utilisés proviendront de démantèlement des grands projets engagés au cours de la mandature précédente.
Ce que ne disent pas les services communication de Didier Robert, c’est qu’il n’y aura qu’une "tournée générale" : une fois dépensés, les fonds ne seront plus là, seuls demeureront la précarité et l’aide distribuée au compte-goutte, selon le bon vouloir des politiciens au pouvoir.

Dilapidation de l’argent de la MCUR

La Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR) devait ancrer la conscience de soi au sein du peuple réunionnais. Au lieu de cela, les fonds qui ont été patiemment constitués pour son édification au cours des précédents exercices régionaux serviront à financer des distributions éphémères… qui ne pourront être reproduites.
Sur les 81 millions de dépenses d’ores et déjà annoncées au nouveau budget, 67 millions seront pris sur les moyens destinés à ce grand projet. Cet argent servira à financer les quelques 40.000 billets d’avion promis à bas prix, ainsi que les ordinateurs portables que Didier Robert s’est engagé à fournir à chaque lycéen. Une distribution post-électorale qui pourrait bien être la première et la dernière, car les fonds issus de l’épargne régionale ne réapparaîtront pas dans les caisses par miracle.
Il y a fort à parier que les générations qui suivront l’élection de Didier Robert n’auront pas droit à l’ordinateur, et que la source de billets bon marché se tarira définitivement une fois les moyens épuisés. En revanche, ce détournement de l’argent de la culture vers une continuité territoriale bricolée est une excellente nouvelle pour l’État, à qui incombe normalement cette mission. Grâce à Didier Robert, le gouvernement UMP pourra réaliser de belles économies aux dépens des finances régionales.

Le clientélisme au pouvoir

En filigrane, cette première annonce la véritable nature de la « gouvernance » que met en œuvre Didier Robert : une enfilade de dépenses ponctuelles et démagogiques au prix de la construction et du développement à long terme, qui visent, sur les quatre ans à venir, à fidéliser une clientèle électorale… et à préparer l’échéance de 2014.
De surcroît, il y a de fortes probabilités pour que ces distributions créent des postes de dépenses supplémentaires. Ceux-ci ne pourront être alimentés à leur tour que par des fonds qu’il faudra bien puiser dans les biens collectifs. A terme, cette politique fondée sur la dilapidation des ressources de l’institution régionale pourrait en prime enclencher la spirale du déficit.

Geoffroy Géraud-Legros

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