
Lo monde zordi lé pi parèye sèk yèr ! lo monde la shanjé !
20 mé, sanmI rèss in monde pou rokonstruir. Mézami, ni vé ni vé pa, lo monde la shanjé. Li sar pi zamé konm lo monde nou la konu dann passé. Dovan in (…)
Conséquence d’un néocolonialisme à l’origine du chômage de masse, de la pauvreté et de la vie chère
26 avril 2022
Près de 40 % d’abstention, près de 10 % de votes blancs et nuls, et l’extrême droite dépasse 32 % des inscrits pour près de 60 % des suffrages exprimés : tel fut le message des électeurs réunionnais au second tour de l’élection présidentielle. Ce résultat ne peut s’expliquer par le seul rejet de la politique du gouvernement de ces 5 dernières années, c’est tout un système qui doit être remis en cause à la suite de ce tsunami politique. Depuis sa création, le Parti communiste réunionnais milite pour remettre en cause ce système et cette gouvernance : la création d’une Conférence territoriale élargie où sera élaboré un projet réunionnais.
Le message des Réunionnais au second tour de la présidentielle est très clair : 40 % d’abstention, plus de 9 % de votes blancs ou nuls, 32 % des inscrits qui votent pour un parti d’extrême droite et 22 % des inscrits pour le président sortant. A La Réunion, l’extrême droite, en pourcentage, a réalisé un score nettement plus élevé qu’en France : plus de 59% des suffrages exprimés.
Sur le plan des suffrages exprimés, le pourcentage de l’extrême droite atteint presque 70 % en Guadeloupe, alors qu’à la Guyane, à la Martinique et à Mayotte, son score est voisin de celui obtenu à La Réunion. La différence est une abstention plus forte dans ces départements : la majorité des électeurs a refusé de voter.
Ce résultat ne peut s’expliquer par le seul rejet de la politique du gouvernement de ces 5 dernières années. La situation sociale dans ces départements et notamment à La Réunion est dramatique. A La Réunion, près de 40 % de la population survivait sous le seuil de pauvreté avant la crise COVID, Pôle emploi dénombre 180.000 travailleurs à la recherche d’un emploi, le mal-logement touche plus de 100.000 personnes tandis que le coût de la vie est si cher que l’État verse à ses agents titulaires une « prime de vie chère » égale à 53 % du salaire, tandis que le SMIC, les retraites, les bourses des étudiants et les prestations sociales sont les mêmes qu’en France. Le chômage de masse fait qu’une grande partie de la population réunionnaise dépend de revenus minimums.
Cette situation n’a pas été provoquée par le premier mandat d’Emmanuel Macron à la présidence de la République. Déjà en 1974, une étude du Conseil général constatait que 25 % des travailleurs étaient des chômeurs. C’est une crise structurelle, elle découle d’une gouvernance.
Depuis le 19 mars 1946, La Réunion est un département. C’était une revendication du mouvement social pour mettre fin à la misère coloniale. L’application de la loi fut dévoyée. A la place de l’égalité, les Réunionnais eurent droit au néocolonialisme. Paris maintient la paix sociale à coup de contrats aidés et d’aides sociales pour avoir la garantie d’une importante base dans l’hémisphère Sud. Ceci a pour conséquence d’importants transferts publics. Cet argent venu de France et d’Europe est ensuite consommé en grande partie dans des filiales d’entreprises souvent françaises. La Réunion permet donc de transformer de l’argent public en profits privés rapatriés ensuite principalement en France. Difficile dans ces conditions d’envisager le développement d’un pays. Les relations commerciales essentiellement tournées vers l’Europe accentuent la crise, comme le soulignent les conséquences de la guerre en Ukraine sur les importations à La Réunion.
Ce néocolonialisme a une structure politique : l’essentiel se décide à Paris et les adaptations de la loi à nos contraintes spécifiques ne peuvent se faire qu’à Paris. Dans ce système, les Réunionnais ne peuvent s’appuyer que sur des messagers qui doivent obtenir du gouvernement ou de la majorité de l’Assemblée nationale un soutien aux revendications. Ce système n’a manifestement pas permis d’améliorer la situation comme le souligne le résultat du second tour de la présidentielle. La défiance ne concerne pas seulement les parlementaires chargés de transmettre les messages, mais l’ensemble de la classe politique : la quasi-totalité des parlementaires, des maires, les présidents des collectivités avaient appelé à voter Macron au second tour, ou tout du moins à faire barrage à l’extrême droite. Au final, l’extrême droite réalise un score historiquement élevé à La Réunion, avec près de 20 points de plus qu’en France. C’est un tsunami politique qui vient de frapper notre île. Cette crise de confiance entre la population et ses élus n’est pas une fatalité, elle est la conséquence du néocolonialisme.
Depuis sa création, le Parti communiste réunionnais milite pour remettre en cause ce système et cette gouvernance. Il propose de placer les Réunionnais au centre de toute politique. Le PCR revendique la création d’une Conférence territoriale élargie où sera élaboré un projet réunionnais. C’est à l’État qu’il reviendra d’accompagner ce projet en adaptant la loi en fonction des besoins exprimés par les Réunionnais, et en accompagnant financièrement le projet.
Le message des Réunionnais est clair : ils ne veulent plus de ce système. Qui d’autres que les Réunionnais sont-ils les mieux placés pour concevoir et appliquer les mesures nécessaires pour sortir enfin le pays du néocolonialisme responsable du chômage, de la pauvreté et de la vie chère ?
M.M.
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