Communiqué du PCR

Prix des carburants et octroi de mer : comment sortir de l’impasse annoncée après la décision irresponsable de la Région ?

21 mars 2012

Dans un communiqué, le Parti communiste réunionnais pointe du doigt la décision, sans concertation, de Didier Robert de « restituer l’intégralité des recettes de l’octroi de mer » des communes issues des carburants, ces recettes allant servir à obtenir une baisse de quelques centimes, et de leur verser ensuite des subventions pour compenser leurs pertes. Pour le PCR, cela est « une illustration flagrante de l’irresponsabilité de la Région et de la façon d’agir de son Président ».

« La question de l’augmentation des prix des carburants est au cœur des préoccupations, tant en métropole qu’outre-mer.

Tous les observateurs conviennent que la tendance à la hausse va se poursuivre compte tenu à la fois des éléments conjoncturels sur le marché du pétrole et de l’évolution à long terme qui se dessine avec une ressource qui va se raréfier.

Dans un contexte de crise où le pouvoir d’achat des ménages ne cesse de se dégrader, le prix des carburants est de plus en plus insupportable pour les foyers. Cela est d’autant plus vrai à La Réunion pour 2 raisons :

- d’une part, la grande majorité des familles ont des revenus modestes (1/3 de la population relève des minima sociaux, la majorité des travailleurs du secteur privés ont des salaires inférieurs à 1,4 SMIC), le revenu moyen à La Réunion (masquant de criantes inégalités) étant nettement inférieur à la métropole :

- d’autre part, les Réunionnais ne disposent pas de réelle alternative à l’automobile, aucun tram ou train n’existant à La Réunion contrairement aux régions et agglomérations en métropole.

Trouver des solutions pouvant contribuer à la baisse des prix des carburants (l’essence et le gaz) revêt une importance cruciale. Mais l’urgence d’une réponse ne doit pas compromettre des solutions durables, réalistes et concertées.

Un réflexe est souvent de se tourner vers la fiscalité : elle représente 60% du prix de l’essence en métropole, entre 30 et 45% à La Réunion.

Unilatéralement, la Région, par la voix de son Président, a proposé, sans aucune concertation préalable avec l’Association des maires ou les communes, de restituer l’intégralité des recettes de l’octroi de mer issues des carburants, et non seulement le surplus de recettes. A aucun moment les communes ont donné leur accord pour abandonner ces recettes qui sont essentielles à l’équilibre de leurs budgets.

On a là une illustration flagrante de l’irresponsabilité de la Région actuellement et de la façon d’agir de son Président : tout est dans les effets d’annonce, la communication et l’immédiat, sans aucune anticipation de l’avenir, même proche : il fallait absolument baisser les prix le 1er mars, mais que fait-on après et comment fera-t-on lors de la prochaine augmentation des prix du baril de pétrole ? Pire, le Président du Conseil régional décide seul, sans concertation, et exige des communes de le suivre dans une orientation qui mène à l’impasse. Mais il ne peut décider en lieu et place des communes !
Pour sortir de cette situation, le Président de Région a proposé aux communes de compenser intégralement leur abandon de recettes de l’octroi de mer par le biais de subventions. Pourquoi alors faire compliqué lorsque l’on peut faire simple : si, au final, c’est la Région qui doit supporter budgétairement les 30 millions, qu’elle le fasse directement au lieu de geler — en toute illégalité d’ailleurs — les recettes de l’octroi de mer affectées aux communes de par la loi, et de leur verser ensuite des subventions.

C’est sans doute la solution immédiate pour un problème immédiat : que la Région assume seule le coût de son engagement ; un engagement obligatoirement limité dans le temps. Mais ce faisant, elle ne règle rien sur le fond.

- d’abord, sur le plan des principes, il n’est pas normal que ce soit le contribuable qui fasse l’effort et subventionne les pétroliers alors que ni l’Etat, ni les pétroliers ne mettent la main à la poche.

- ensuite, il est extrêmement périlleux que la Région se positionne en jouant sur une fiscalité (l’octroi de mer) pourtant inférieure à la métropole comme « variable d’ajustement » des prix des carburants : comme le prix du baril de pétrole ne va cesser d’augmenter, que va faire la Région à la prochaine augmentation ? C’est ce scénario catastrophe qui va arriver le 1er janvier prochain pour le gaz dont le prix de la bouteille va obligatoirement augmenter… sauf si la Région et le Conseil général décident de reconduire leur subvention de 10 millions (5 chacun) aux pétroliers… !

Ce qui est certain, c’est que la fiscalité qui représente une part limitée des prix de l’essence à La Réunion n’est pas la solution.

La contribution des pétroliers — dont les maisons mères font des bénéfices mirobolants — et de l’État — au titre de la solidarité nationale — est indispensable pour atténuer les impacts de la hausse du prix du pétrole.

Seul un front uni des élus face à l’État et aux pétroliers peut faire prévaloir une telle orientation pour défendre les intérêts des collectivités et des consommateurs réunionnais, c’est-à-dire exactement l’inverse de ce que fait actuellement la Région en cherchant à violer la volonté et la liberté des communes. »

Le Bureau de Presse du PCR

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