Déclaration du PCR

Prix des carburants : le Préfet peut baisser d’au moins 20%

6 décembre 2008, par Risham Badroudine

Tirant les enseignements de la sortie de crise en Guyane, et de la condamnation de quatre compagnies pétrolières pour entente illicite, le Parti Communiste Réunionnais a publié hier une déclaration diffusée hier à la presse. Le PCR « réaffirme sa position de principe qui est de demander au préfet de prendre ses responsabilités et de fixer une nouvelle baisse des prix des carburants à La Réunion ».

Dans le conflit des carburants en Guyane, le PCR se félicite que l’union des Guyanais a permis à ces derniers de faire aboutir leur revendication face à l’Etat et aux pétroliers. La solidarité et l’unité d’action des élus, des socio-professionnels et de toute la population, ont permis de remporter la victoire. Tous les Guyanais viennent obtenir une baisse de 50 centimes des prix des carburants, sans qu’aucun prélèvement ne soit fait au détriment des investissements des collectivités locales.

Le déroulement et la sortie de crise en Guyane montrent qu’il appartient bien à l’Etat de fixer les prix des carburants et de les imposer aux pétroliers. En effet, les Guyanais ne sont pas tombés dans le piège de la diversion, aucun d’entre eux n’a jamais attaqué la Région pour demander aux collectivités de payer afin de protéger les bénéfices des compagnies pétrolières. Résultat : en Guyane, les pétroliers et l’Etat sont les seuls à financer la baisse de 50 centimes.
Devant la baisse de plus de 30% obtenue en Guyane et la baisse constante du prix du pétrole, le PCR tient à réaffirmer sa position de principe qui est de demander au préfet de prendre ses responsabilités et de fixer une nouvelle baisse des prix à La Réunion. Cette baisse ne peut être, comme en Guyane, que significative.
Par ailleurs, le PCR se félicite aussi de la décision du Conseil de la Concurrence de condamner 4 compagnies pétrolières à payer une amende de 41,1 millions d’euros pour entente illicite au détriment de la compagnie Air France sur l’escale de La Réunion. Dans son communiqué, le Conseil de la Concurrence stipule que les montants des amendes infligées aux différentes compagnies sont proportionnels à la gravité des pratiques et à l’importance du dommage à l’économie.
Ces condamnations et leurs montants montrent bien que les profits des compagnies pétrolières atteignent sûrement des sommets, et que celles-ci ont donc la capacité de répondre favorablement à la raisonnable demande de la population réunionnaise.
Par ailleurs, cette affaire révèle à nouveau qu’il existe une certaine opacité dans la fixation des prix des carburants. Le PCR réaffirme sa demande de transparence dans la formation des prix.
En conclusion, le PCR demande tout d’abord au préfet de fixer une nouvelle baisse des prix à hauteur de 20 à 25%, au lieu des 12% déjà obtenus.
Le PCR demande enfin que tous les acteurs locaux puissent participer à la commission d’expertise, missionnée par le gouvernement, qui doit faire toute la lumière sur la formation des prix, cela afin de permettre à la population d’être informée en toute transparence.


Mise en place d’une enquête sur la clarté des prix des carburants

Elus et sociaux professionnels partie prenante

Les élus de Guadeloupe ont demandé la mise en place d’une enquête diligentée par l’Etat afin de faire toute la clarté sur chacun des éléments de la structure des prix des carburants, en particulier le PNI, le Prix Normal d’Importation. Ils ont réclamé par ailleurs que les élus et les socioprofessionnels fassent pleinement partie de la mission chargée de cette enquête et que ses conclusions soient établies de manière contradictoire.
Les élus ont également demandé que le décret du 23 décembre 2003 qui fixe les conditions de révision des prix du carburant soit modifié afin que les collectivités, les socioprofessionnels et les associations de consommateurs soient consultés avant toute modification des prix.
Dans son discours à l’Assemblée plénière extraordinaire de la Région Guadeloupe, le président de la collectivité, Victorin Lurel, avait déploré que l’Etat, « en tant que régulateur, (...) directement interpellé par les élus de tout bord, par les socioprofessionnels et par le peuple », choisisse « de fragiliser les élus locaux et leurs collectivités en leur demandant une baisse de la taxe spéciale sur les carburants ».
De même en Guyane, les grands élus qui s’étaient rendus à Paris à la mi-octobre pour alerter le gouvernement ont demandé une expertise sur la composition du prix du fournisseur unique.
Rappelons qu’actuellement, c’est l’Etat qui fixe les prix des carburants dans les DOM. C’est l’Etat et l’Etat seul qui discute avec les pétroliers pour déterminer le niveau des prix des carburants.

R.B

Lutter contre la vie chèreA la Une de l’actuParti communiste réunionnais PCRPrix des carburants

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus