Endiguement des ravines, suppression des radiers, retenues collinaires et service d’intérêt public dans l’environnement

Propositions des communistes pour adapter Saint-Pierre aux tempêtes tropicales

15 mars 2018, par Manuel Marchal

La section PCR de Saint-Pierre et l’opposition municipale ont tenu hier une conférence de presse afin de présenter leurs propositions issues de l’analyse des causes des graves dégâts subis dans la commune à la suite du passage de la tempête Berguitta près des côtes et de celui à 300 kilomètres de La Réunion du cyclone Dumazile. Ses propositions seront diffusées dans un tract distribué à la population et portées au Conseil municipal de Saint-Pierre par Nazir Vally.

Nazir Vally, Ghislaine Cataye, Mathieu Raffini et Gaëlle Antoine.

La section PCR de Saint-Pierre et l’opposition municipale ont tiré hier publiquement les enseignements de la succession d’intempéries qui ont touché la capitale du Sud ces dernières semaines. Ghilsaine Cataye rappelle que le cumul des précipitations causé par tous ces phénomènes depuis le début de l’année a pu atteindre 3 mètres par endroit à La Réunion.

Nazir Vally a tout d’abord rappelé que les dégâts des eaux étaient les plus importants. Les personnes et les biens ont été touchés, notamment à Bassin-Plat. Des entreprises ont perdu beaucoup. Le conseiller municipal a pris l’exemple de celle située en face du lui de la conférence de presse, inondée par la crue de la rivière d’Abord consécutive aux pluies de Berguitta. Nazir Vally a aussi noté que les canalisations à la Ravine des Cabris ne sont plus opérationnelles, d’où des inondations.

Pour éviter les dégâts des eaux, Nazir Vally a proposé l’endiguement des ravines avec une priorité pour les quartiers de Bassin-Plat et de Terre-Sainte à cause de la puissance du débit de la rivière d’Abord. Il a également souligné la nécessité d’un dispositif d’alerte en amont pour prévenir la population de l’arrivée prochaine de la crue. Ces priorités seront portées dans l’opposition municipale à Saint-Pierre.

Sécuriser les franchissements de ravine

Mathieu Raffini est revenu sur le problème des routes. Il a rappelé que le radier de Bassin-Plat est toujours submergé à chaque montée des eaux. D’où un besoin d’améliorer les infrastructures routières pour mettre en sécurité la population, en particulier les plus précaires qui sont les premiers touchés en cas d’intempérie. Pour ceux d’entre eux qui ont un travail se pose en effet la question du risque à prendre pour aller travailler afin de ne pas perdre une journée de salaire.

Au cours de ces intempéries, la population saint-pierroise est piégée, car la circulation aux entrées de la ville est fortement perturbée à cause de la submersion des radiers de la Ravine-Blanche et de la rivière d’Abord. Pour y remédier, le PCR propose la transformation de ces radiers en ponts. Il demande aussi de relancer les projets du pont sur le Bras de Cilaos et du contournement de Bassin-Plat. De plus, es départementales qui desservent Montvert doivent être modernisées. Ce sont des mesures d’urgence.

La section PCR appelle l’ensemble des acteurs publics à se saisir de ces urgences et à y mettre les moyens nécessaires. La contournante du Tampon vers Bellevue, qui correspond à moins de 5.000 véhicules/jour pour 600 millions d’euros présentée par la région, doit-elle passer avant ces projets ? Pour le PCR, il est donc nécessaire d’assurer la modernisation des infrastructures en tenant compte du changement climatique.

Créer des retenues collinaires

Gaëlle Antoine a posé le problème de l’alimentation en eau. Saint-Pierre dépend du Bras de la Plaine et de la nappe phréatique. Concernant le captage, il est vulnérable aux risques d’effondrement, et à chaque forte pluie, la pollution par la boue oblige à le fermer. La nappe phréatique est quant à elle soumise aux effets du changement climatique : c’est la montée des eaux et le risque de contamination de la nappe par l’eau de mer. La sécheresse pèse dans le Sud, avec un déficit hydrique depuis 2011. La nappe de Saint-Pierre n’était en effet pas rechargée après Berguitta. Elle est trop utilisée.

Pour préserver la ressource et anticiper les besoins, la section PCR de Saint-Pierre propose de créer des retenues d’eau collinaires. Elles serviraient notamment à l’irrigation.

Mathieu Raffini ajoute que malheureusement, l’eau potable n’est pas suffisamment une priorité. Les précaires sont les premières victimes car ils n’ont pas les moyens d’acheter de l’eau en bouteille. Il a également rappelé que tout près de La Réunion, en Afrique du Sud, l’eau est rationnée au Cap en raison de la sécheresse.

Un service d’intérêt public dans l’environnement

Ghislaine Cataye conclut en évoquant les Assises du développement. Tout l’aménagement doit être revu. Des mesures spécifiques à La Réunion doivent être prises. Rivières et ravines doivent être entretenues en permanence. D’où l’idée de créer un grand service dans l’environnement. Une partie des travailleurs embauchés dans ce secteur pourraient être affecté à cette tâche. « La balle est dans le camp des décideurs », souligne-t-elle.

Mathieu Raffini a rappelé qu’une des conséquences de la suppression des emplois aidés, est la disparition des emplois verts. Il n’y aura alors plus de personnel pour s’occuper de l’entretien des ravines. D’où la pertinence d’une proposition visant à créer des emplois pérennes pour ce travail essentiel

Un tract résumera les revendications exposées à la conférence de presse et sera distribué pour informer la population. Ces propositions seront aussi portées au Conseil municipal par Nazir Vally.

M.M.

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