Demain à Sainte-Suzanne

Propositions du PCR pour l’avenir de La Réunion

21 février 2015

Le Parti communiste réunionnais donne rendez-vous demain à Sainte-Suzanne pour présenter ses propositions en vue d’un grand débat de toutes les personnes concernées pour construire l’avenir de La Réunion.

Lors de son dernier congrès en 2013, le PCR avait fait de la lutte contre l’apartheid social un de ses mots d’ordre principaux. (photo Toniox)

La situation sociale de La Réunion est exceptionnelle.
Voici ce qu’écrit l’INSEE dans une étude publiée en 2013 en collaboration avec le Conseil général :

« Avec 343 000 personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté monétaire, La Réunion est un département hors norme. Il faut le comparer à des territoires deux à trois fois plus peuplés ou regrouper plusieurs départements de même taille pour retrouver un nombre de pauvres aussi élevé.

L’absence d’emplois et des revenus d’activité insuffisants expliquent principalement cette situation. Elle a pour conséquence un recours massif aux minima sociaux qui couvrent 150 000 foyers et 240 000 personnes. La précarité touche plus particulièrement les personnes âgées et les jeunes : 40 % des plus de 65 ans et la moitié des moins de 20 ans sont pauvres. Pour les plus âgés, la faiblesse des revenus s’accompagne d’une entrée en dépendance plus précoce que dans l’Hexagone, dès 50-59 ans contre 70-79 ans.

Malgré cette forte précarité, les problématiques de l’enfance en danger et du handicap se posent dans des termes proches de la situation métropolitaine, confirmant ainsi que la question monétaire n’explique pas tout.

Cependant, l’importance du niveau de la pauvreté représente un véritable défi à relever en matière d’action sociale à La Réunion. Ce niveau de pauvreté ne laisse aucune marge de manœuvres aux collectivités privées d’une partie des aides de l’état lesquelles ne pourront se retourner vers cette population pauvre pour équilibrer leur compte. »

Pauvreté et inégalité

Cela se traduit de la manière suivante :

- la moitié de la population vit en dessous ou aux environ du seuil de pauvreté ;
- le taux de chômage approche de 30 %, il dépasse 50 % chez les jeunes ;
- le nombre d’illettrés dépasse 100.000, près d’un Réunionnais sur sept sont touchés ;
- le niveau de salaire le plus faible des 10 % les plus riches est 5,3 fois supérieur au plafond des 10 % les plus pauvres.

Des décisions politiques

Cette situation d’inégalité et de grande pauvreté n’est pas le fruit du hasard ou le résultat de l’impact d’une crise internationale. Elle découle surtout des décisions politiques prises depuis l’abolition du statut colonial en 1946, et qui ont eu les conséquences suivantes :

- réduction considérable de l’agriculture et de l’industrie, point de départ du chômage de masse : avant les accords de 1969, plus de 24.000 planteurs livraient leur canne à plus de 10 usines. L’an dernier, seulement 2.700 planteurs ont eu droit à l’aide à la production pour livrer 2 usines ;
- suppression du chemin de fer dans le but d’affaiblir la puissance des syndicats et d’ouvrir la voie aux importateurs de pétrole et d’automobiles. C’est un autre point de départ du chômage de masse, car le chemin de fer était le premier employeur de La Réunion ;
- création par des transferts publics d’une classe sociale aux revenus suffisants pour acheter très chers les produits importés de France. Cette transformation radicale permit de favoriser un mode de consommation occidental qui amena l’arrivée du monopole de la grande distribution ;
- transfert massif de la jeunesse réunionnaise en France pour casser le mouvement progressiste et apporter une main d’oeuvre indispensable à la création de richesses supplémentaires ;
- organisation de la répression de toute forme de contestation. Ce fut notamment la fraude électorale généralisée, l’emprisonnement des militants communistes, l’interdiction de la liberté de la presse et les saisies de Témoignages.

Comment redresser La Réunion ?

Dans les années 1990, au moment où les Réunionnais obtiennent enfin l’égalité promise au 1er janvier 1947 par la loi du 19 mars 1946, le pays a raté le virage du développement. Il n’est plus possible dans les structures actuelles. Le système n’arrive pas à contrecarrer la hausse du chômage et de la pauvreté.

Demain à Sainte-Suzanne, le Parti communiste réunionnais va rendre publiques ses propositions pour l’avenir du pays. Elles sont une contribution à un débat indispensable à notre société : comment redresser La Réunion ?

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