Incendie de nos forêts

Propositions du PCR pour sauvegarder l’inscription de La Réunion au Patrimoine mondial

2 novembre 2011

Le PCR s’alarme des conséquences de choix politiques erronés pour combattre le feu et fait des propositions pour la sauvegarde du Parc National et notre inscription au patrimoine mondial de l’Humanité.

Lundi après midi, au cours d’une conférence de presse, Yvan Dejean, Maurice Gironcel, Fabrice Hoarau et Ary Yee Chong Tchi kan se sont alarmés des conséquences de cet incendie exceptionnel sur l’avenir du Parc National et notre inscription au patrimoine mondial de l’Humanité. Le refus d’utiliser le DASH 8 est une faute politique impardonnable du gouvernement UMP et de son représentant ici, Didier Robert. Revue de détails avec le PCR.

2% du territoire classé déjà brûlé.

Lundi, le feu avait déjà brûlé 2.700 hectares dans le Parc National et dans un espace qui vient d’être reconnu patrimoine mondial qui couvre 105.000 hectares. Cela correspond à plus de 2% du territoire classé. Imaginez la réaction des autorités parisiennes si cet incendie s’était produit en France, s’est interrogé d’emblée Yvan Dejean ?
Pour sûr, on aurait utilisé des moyens aériens conséquents et une force de frappe exceptionnelle. La demande insistante du DASH 8 par les Réunionnais est conforme avec l’expérience concluante de cet appareil l’an dernier où le feu avait ravagé 700 hectares, soient, en 12 jours, une superficie 4 fois moindre que maintenant. À cette époque, la préfecture avait publié des communiqués [1] pour exalter les performances de l’appareil. Les acteurs étant les mêmes qu’il y a 12 mois, on comprend l’exaspération des Réunionnais devant la prolifération de mensonges [2].

Un choix stratégique tragique

Au moment de la conférence de presse du PCR, Paris était loin d’avoir annoncé le déblocage de moyens supplémentaire. Toujours pas de Dash 8 lundi, or ce refus d’utiliser cet avion relève donc de la responsabilité politique du gouvernement UMP et de ses représentants localement. Quelles que soient les raisons de cette décision politique [3], ce refus a conduit au choix stratégique d’éteindre le feu à la main, pour l’essentiel.
C’est une décision fatale qui a déjà détruit 2.700 hectares en 6 jours, car on ne maîtrise ni le vent et ni le relief. Le PCR s’est fait porte-parole d’une opinion publique désabusée qui ne comprend pas ce refus. Pour Maurice Gironcel, les autorités ont sous-estimé la puissance des éléments ; les dégâts sont donc considérables dans une zone réputée sensible et au cœur d’un site classé. S’il salue la venue des renforts extérieurs, il constate néanmoins que c’est très tard [4].
L’annonce du préfet sur la présence en nombre de « spécialistes de feu tactique [5] » a fait réagir Ary Yee Chong Tchi kan qui a annoncé que l’objectif des autorités politiques est d’organiser des contre-feux pour étouffer la progression de l’incendie. Ainsi, elles ont décidé de sacrifier une zone de 700 hectares supplémentaires s’étendant du Bras Cannot, dans les hauts de Saint Paul jusqu’à la Chaloupe. Croisons les doigts pour que le vent souffle dans la bonne direction…

Avant un troisième cas

Fabrice Hoarau rappelait la nécessité que le gouvernement envoie plus que jamais le DASH 8. Ce dernier a encore tardé 36 heures avant d’annoncer l’arrivée des moyens tant attendus.
Le PCR exige que l’État prenne en charge la totalité des dépenses occasionnées par le SDIS et les Collectivités locales, conséquences des choix du gouvernement. Il demande que les zones touchées soient déclarées sinistrées pour permettre d’indemniser les victimes de ces décisions erronées [6].
Enfin, il invite à tirer les leçons de ce qui se passe pour anticiper un troisième cas toujours possible. Il s’agit de former des jeunes Réunionnais aguerris à la lutte contre les feux de montagne. Cela évitera l’apport coûteux de moyens extérieurs. Il a rappelé que depuis la publication du "Plan de survie", en 1975, le PCR propose de construire des retenues collinaires en nombre et en volume, disséminées partout, pour éviter de longs trajets aux camions-citernes des pompiers [7]. Cela est possible dans le cadre de la création d’un grand service public de l’Environnement réclamé par le PCR et l’Alliance depuis bien longtemps.

Le PCR craint que toute l’énergie dépensée pour acquérir le statut de Parc National des Hauts et obtenir la reconnaissance mondiale de nos sites pittoresques ne finisse par une remise en cause qui serait la conséquence directe de choix politiques UMP erronés. La France fait actuellement la démonstration qu’elle ne possède pas les moyens de sa politique [8] !

Correspondant

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