Le projet de développement de l’Alliance

Propositions pour la biodiversité et la culture

Deux piliers du développement durable de La Réunion du million d’habitants

4 mars 2010

S’appuyer sur les atouts de La Réunion pour faire face aux défis à venir, tels que le changement climatique et les bouleversements économiques. Outre le niveau de formation de sa jeunesse, La Réunion peut compter sur deux autres atouts incomparables : sa diversité naturelle et culturelle.

La biodiversité

La liste de l’Alliance propose de préserver et valoriser le patrimoine culturel réunionnais, et la biodiversité de l’île. La Réunion peut apporter à la recherche scientifique et humaine, au niveau national, européen et mondial.
La diversité naturelle des organismes vivants de La Réunion est vulnérable et demande des mesures urgentes de préservation. Notre île est aussi un réservoir de biodiversité très important, résultat des politiques menées. Cela explique pourquoi l’UICN (Union internationale pour la conservation de la Nature) a organisé en partenariat avec la Région une conférence internationale à La Réunion sur le thème de la biodiversité et des changements climatiques. Intitulée “L’Union européenne et l’Outre-mer : Stratégies face au changement climatique et à la perte de biodiversité”, cette conférence s’était conclue le 11 juillet 2008 par le "Message de La Réunion", qui 18 mois avant la conférence de Copenhague posait la problématique de l’impact du changement climatique sur la biodiversité.
À cette occasion, Paul Vergès, tête de liste de l’Alliance, avait souligné l’urgence de la mise en place d’une politique environnementale pouvant répondre aux impératifs climatiques et à la protection de l’environnement insulaire.
Dans le domaine de la biodiversité, les atouts majeurs de La Réunion sont le Parc national et la Réserve marine. Ces deux infrastructures ont été impulsées par la Région, présidée par Paul Vergès.
Elles pourront être valorisées par la création d’emplois et d’activités, notamment avec un futur service d’intérêt public dans l’environnement proposé par l’Alliance.
L’Alliance souhaite également que le projet Net-Biome constitue l’outil principal dans la protection de l’environnement. Le projet Net-Biome doit « mutualiser les moyens de l’ensemble des îles », en réunissant les sept îles des Régions Ultrapériphériques Européennes (RUP), mais également associer les autres régions insulaires qui souffrent des mêmes handicaps géographiques que La Réunion.
Cela passe également par l’établissement de l’Agenda 21, issu de la conférence de Rio de 1992, qui met en place des débats publics et développe des partenariats, ainsi que « la réalisation d’un programme opérationnel d’actions visant à garantir le développement durable ».
Le développement de l’enseignement de la biodiversité de la faune et la flore de l’île est programmé avec l’ouverture du lycée forestier à l’Entre-Deux. La biodiversité de La Réunion concerne également la culture, car elle découle de trois siècles et demi de peuplement venu d’Asie, Afrique et Europe, qui ont transformé l’île.


La culture

Le peuplement unique de La Réunion débouche sur une culture unique au monde. Le cours de l’Histoire de l’île met en évidence la naissance de la culture réunionnaise, fondée à partir de l’esclavagisme et le colonialisme. Cette rencontre permet de créer les conditions de l’égalité des cultures, avec la création de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise.
Voici un peu plus de 10 ans, Marie-Claude Tijbaou et Paul Vergès ont lancé “L’appel de Nouméa pour la diversité culturelle : oui à l’universel, non à l’uniformité”, pour la sauvegarde de la diversité culturelle et contre l’uniformité appauvrissante, la reconnaissance et l’expression des cultures dites minoritaires, et pour que la mondialisation du marché n’étouffe pas la dimension universelle de toute culture humaine. Cet appel correspond parfaitement aux objectifs de la MCUR.

En plus d’apporter des réponses aux Réunionnais sur leur identité et culture, la Maison des Civlisations et de l’Unité Réunionnaise va exposer au monde les atouts des migrations africaines, asiatiques et européennes qu’a connus La Réunion. Pour quelles raisons ? Parce que dans un monde où les bouleversements économiques et les changements climatiques vont remodeler la planète, La Réunion est, par sa diversité culturelle, la réponse aux grandes questions migratoires que se pose le monde.

Les Réunionnais sont parvenus après des siècles de colonisation à créer une langue qui leur est propre, issue du mélange des cultures, et ont bâti avec leurs outils (à la main même) un chemin de fer et un port en quelques années.
Ce génie réunionnais n’est pas enseigné à La Réunion, mais il a bien existé. La Réunion est parvenue à se développer par elle-même, avec sa mixité culturelle et ses grands défis, elle est donc à même de résoudre les problèmes à venir, notamment avec la politique des élus sur l’environnement et la mise en place de la MCUR.


L’appel de Nouméa pour la diversité culturelle : Oui à l’universel, non à l’uniformité

Voici le texte de l’Appel lancé à Nouméa par Marie-Claude Tjibaou et Paul Vergès, le 18 novembre 1999.

La diversité qui fait la richesse de la culture humaine au-delà des frontières et à travers les siècles, est menacée. A l’heure, en effet,de la " mondialisation " du marché et des échanges, l’uniformisation d’une production de masse et des modes de vie, de plus en plus soumise aux contraintes de ce marché, menace les expressions multiples de la créativité humaine. L’ordre économique mondial qui se met en place porte en lui une police de la pensée et de la création.



De tous temps, la diversité culturelle a été constamment soumise à la barbarie des pouvoirs conquérants. Des œuvres lentement et mûrement réfléchies ont cessé de faire sens et de faire vivre des peuples : les Amérindiens décimés comme les Tasmaniens disparus, les royaumes africains dissous par la traite, le Codex mexicain détruit au XVIème siècle, Samarkand pillé par Gengis Khan au XlIIème siècle et tant d’autres cultures et civilisations effacées à jamais. La conquête de territoires dans le passé, laisse la place à la conquête des esprits. Sous des formes différentes, le contrôle des marchés dans tous les domaines, secrète aujourd’hui les mêmes maux : la domination du plus fort et la négation des cultures soumises ou dites minoritaires.



Le déplorer ne suffit pas. Le renoncement vaut certes acceptation mais le repli sur soi ne saurait empêcher le mouvement de " mondialisation ". Par contre, la finalité et la forme des échanges sont à changer radicalement.



A la violence de l’uniformité mortifère, nous opposons la vitalité de la création continue et diversifiée. Nous devons échanger non des marchandises équivalentes mais du sens, dans la différenciation entre soi et l’autre. Si nous consommions tous la même chose, nous tomberions dans la morne répétition et l’abolition même de l’échange.



Nous ne nous résignons pas aux logiques de destruction tant des espèces végétales et animales que des créations mêmes de l’homme. Car c’est l’humanité qui en est appauvrie.



Prédateur impitoyable de la nature, l’homme a commis en ce siècle des atteintes à l’environnement d’une ampleur inédite. Il a désormais les moyens de la mettre en péril partout.



En juin 1992, la Conférence de Rio en appelait à la Communauté internationale pour sauvegarder la biodiversité nécessaire à la survie de la planète. Cette prise de conscience constitue une reconnaissance de la responsabilité de l’espèce humaine. A l’échelle planétaire, une avancée considérable dans l’histoire de l’humanité, un acte réel de civilisation.



C’est pourquoi, nous lançons aujourd’hui un appel pour que le pas accompli à Rio soit prolongé par un sursaut collectif identique afin de sauvegarder la diversité culturelle, création continue depuis des millénaires. La revendication " d’exception culturelle " et le refus d’un monde uniforme et standardisé manifestent, dans certains pays, la légitime défense du droit à une expression, à une créativité et à un mode de vie propre. Cette exigence doit s’appliquer à tous, partout où existent des foyers de création, aussi réduits soient-ils. Les cultures dites minoritaires, égales aux autres et toujours vivantes, ne doivent pas être oubliées. Leurs peuples proclament le droit de partager avec le monde une expression originale constitutive du patrimoine commun de l’humanité.



Nous lançons donc un appel :

- pour la sauvegarde de la diversité culturelle et contre l’uniformité appauvrissante,


- pour la reconnaissance et l’expression des cultures dites minoritaires,


- pour que la mondialisation du marché n’étouffe pas la dimension universelle de toute culture humaine.



La culture unique est la mort de toute culture.

Oui à l’universel, non à l’uniformité.

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