La Réunion concernée par les phénomènes planétaires

Protéger les Réunionnais : l’avenir se décide maintenant

1er décembre 2016, par Manuel Marchal

Dans le monde, la démographie et les changements climatiques se conjuguent. Ces deux phénomènes sont à l’origine d’importants déplacements de population. Chaque année en moyenne depuis 2008, plus de 26 millions de personnes deviennent des réfugiés climatiques. Ce phénomène n’épargne pas notre région et va concerner notre île à cause de la montée du niveau de la mer.

Comme à Saint-Denis, de nombreux Réunionnais vivent près du littoral. Quel avenir avec la montée du niveau de la mer ?

Selon l’Observatoire des situations de déplacement interne, plus de 19 millions de personnes ont dû quitter leur maison en 2014 à cause de phénomènes climatiques extrêmes. En 7 ans, plus de 184 millions de personnes ont été concernées, soit une moyenne de plus de 26 millions de réfugiés climatiques par an.

Actuellement, l’Asie est le continent le plus touché avec 87 % des déplacés en 2014. Notre région est également concernée. À cause des sécheresses et des fortes pluies, près de 1,8 million de personnes ont dû trouver asile ailleurs. Il est d’ailleurs à noter que la situation dans le Sud de Madagascar est une urgence absolue pour l’ONU. Avec la répétition de ce phénomène, des personnes seront contraintes de quitter leur foyer.

Avec l’accélération du réchauffement climatique et l’augmentation de la population mondiale, l’ONU prévoit 250 millions de réfugiés climatiques dans 50 ans si aucune mesure n’est prise. C’est ce que risque de connaître notre jeunesse.

Où construire pour 150.000 habitants ?

Croissance démographique et changement climatique sont des phénomènes planétaires. Ils concernent aussi La Réunion. Au cours des 20 prochaines années, la population de La Réunion va approcher le million d’habitants. Ce sont des logements et des infrastructures à prévoir pour 150.000 habitants supplémentaires. Or, il manque déjà près de 30.000 logements sociaux, et des dizaines de milliers de familles vivent dans un logement insalubre. Répondre à ce défi considérable impose de mener une nouvelle politique. En effet, tout ce qui s’est fait au cours des 70 dernières n’a pas permis de garantir à tous les Réunionnais le droit à un logement décent.

Le changement climatique a pour conséquence la hausse du niveau de la mer. Les villes du littoral sont donc particulièrement concernées, or c’est là que se concentre la majorité de la population de La Réunion. Cela suppose donc de réaliser des infrastructures pour protéger la population, ou la reloger si des quartiers ne sont plus habitables à cause de la montée des eaux.

Aménageons les zones à mi-hauteur

Si l’évolution de la démographie et les effets du changement climatique ne sont pas anticipés dès maintenant, alors La Réunion aura aussi des réfugiés climatiques. C’est une responsabilité considérable qui pèse sur les épaules des décideurs actuels pour que la situation des générations futures ne devienne pas intenable.

Paul Vergès avait montré la voie avec la route des Tamarins. C’est le premier maillon d’une route de moyenne altitude faisant le tour de l’île. L’objectif est de créer les conditions pour le développement de villes nouvelles à mi-hauteur. Pour continuer ce projet, des choix sont nécessaires car les investissements sont importants. Mais relever ce défi est aussi une opportunité. La construction de la route de moyenne altitude et des nouveaux quartiers qu’elle desservira permettra de créer des milliers d’emplois durables.

Mais les décisions actuelles vont malheureusement à l’encontre de la protection de la population. Le seul projet de ville nouvelle se situe sur le littoral, dans la plaine de Cambaie. Et le seul projet de route nouvelle est celui d’une route en mer qui concentre l’essentiel des investissements publics à La Réunion.

Pour que les Réunionnais ne soient pas des réfugiés climatiques, l’urgence d’une nouvelle politique s’impose.

M.M.

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