Crise en Europe

PSA : l’intervention de l’État préconisée

19 juillet 2012, par Céline Tabou

Après les annonces de François Hollande, le 14 juillet, destinées à rassurer les salariés de PSA Peugeot, les déclarations des syndicats à la sortie de leur rencontre avec Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, mardi 17 juillet, n’ont pas eu les effets escomptés.

L’objectif pour les syndicalistes d’inciter l’État à faire pression sur PSA Peugeot. Pour le leader de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, « l’État ne peut pas tout faire », mais il dispose de « moyens de pression ».
Plus modéré, la CFDT a indiqué à travers sont délégué central, Ricardo Madeira, que « pour PSA, le chiffre de 8.000 nous paraît énorme. Il faut voir ce que l’État peut faire. Il faut essayer de conserver le maximum d’emplois. Nous attendons d’abord qu’ils étudient toute la filière automobile, car effectivement, PSA est impacté aujourd’hui, mais il est aussi l’un des moteurs dans la métallurgie en terme de sous-traitance ». En effet, au-delà des 8.000 emplois salariés par PSA Peugeot, les intérimaires pourraient eux aussi perdre leur emploi.
Les différentes déclarations de relocalisation, de pression ou encore les discussions autour de la fermeture ou non de l’usine d’Aulnay-Sous-Bois n’augurent « aucune illusion ». « PSA est un grand groupe privé. Déjà, ils (l’État-NDLR) n’ont rien pu faire chez Renault et l’ont laissé délocaliser la production. Dans l’immédiat, l’important est de négocier de bonnes conditions de reclassement et d’accompagnement », a déclaré Tania Sussest, déléguée du Syndicat indépendant de l’automobile (SIA), majoritaire à PSA-Aulnay.
A contrario, la CGT se montre plus ferme et ne veut pas entendre parler de fermeture à Aulnay (3.000 salariés). « Il faut maintenir cette usine », a attesté mardi 17 juillet, le secrétaire général Bernard Thibault, afin d’avoir un plan d’aide à la filière industrielle « à la hauteur ».

Après PSA, l’usine Doux

À la sortie du Comité central d’entreprise à Châteaulin, les syndicats du groupe volailler Doux, en redressement judiciaire début juin, ont annoncé « 1.500 licenciements minimum ». Avec ou sans plan de redressement, « il y aura de la casse sociale ». « Il y a aujourd’hui entre 1.500 et 2.000 salariés qui vont perdre leur emploi », a expliqué la déléguée centrale syndicale Force ouvrière, Nadine Hourmant. « Il faut mettre un plan d’accompagnement des salariés. Ils vont être licenciés avec le minimum légal du licenciement économique. Certains salariés, pour 20 ans de boîte, ça va représenter même pas 10.000 euros. On demande des offres avec de meilleurs accompagnements (pour le départ) des salariés », a-t-elle ajouté.
Dans cette affaire, l’État a assuré son soutien pour « un projet soutiendra un projet durable, répondant à une logique du donnant/donnant. Il n’y aura pas d’argent public sans effort de chacun des partenaires. C’est ce que j’appelle "l’effort juste" », a indiqué Guillaume Garot, ministre délégué à l’Agroalimentaire. Pour l’heure, la situation de l’industrie en France va en s’aggravant, de nombreuses sociétés françaises ont annoncé au lendemain de l’élection présidentielle, la mise en place de plans sociaux. La politique économique de Nicolas Sarkozy, mainte fois pointée du doigt voit aujourd’hui ses conséquences sur l’économie du pays.

Céline Tabou

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