Dans trois jours, la conclusion de la conférence économique et sociale à Paris

Qu’attendent les 7 députés pour sauver le RSTA et la prime COSPAR ?

La rupture, c’est maintenant

7 décembre 2012, par Manuel Marchal

D’ici lundi prochain, les députés de La Réunion auront-ils réussi à obtenir l’engagement du gouvernement pour le maintien du RSTA et de la prime COSPAR ? Si jamais le gouvernement n’annonce pas lundi ce maintien, les 7 députés auront-ils la dignité de se lever et de quitter la conférence économique et sociale en claquant la porte ? Jusqu’à présent, ces élus n’ont pas agi pour sauver la prime de vie chère de 150 euros versée aux plus bas salaires. Devant un tel scandale en préparation, ils ne peuvent rester silencieux.

Nous sommes à trois jours du rendez-vous fixé par le gouvernement pour rendre les conclusions de la conférence économique et sociale sur l’Outre-mer.

Cette conférence a été décentralisée dans les Outre-mer. À La Réunion, elle s’est étalée sur trois jours : les 29 et 30 octobre à la Chambre de métiers, deux journées d’ateliers préparatoires, et le rendu le 14 novembre à la Chambre de commerce.

La Réunion est le seul territoire où les parlementaires et les syndicats n’ont pas participé aux travaux. En effet, le 29 octobre, Paul Vergès est intervenu dès le début pour dénoncer la forme choisie par les organisateurs de l’événement. L’écrasante majorité des participants étaient des fonctionnaires ou des membres du patronat, et en quelques heures ils devaient s’entendre pour donner au gouvernement des propositions pour une feuille de route pour les 5 années à venir. La population n’était pas représentée, alors que c’est à La Réunion François Hollande a eu son meilleur score à la présidentielle. Le peuple qui a massivement voté pour le changement est exclu des débats. Après avoir publiquement pris la défense des intérêts de la population, Paul Vergès a quitté la conférence.

Absents à La Réunion, ils seront à Paris

Aucun des 10 autres parlementaires n’était présent ce 29 octobre. Cette absence allait se confirmer lors des autres séances, avec une participation bien timide d’une élue PS le jour du rendu à la Chambre de commerce.

Concernant les syndicats, ils ont décidé de ne plus participer aux travaux quand ils ont appris par voie de presse que le ministre des Outre-mer ne soutenait pas le maintien du RSTA et de la prime COSPAR.

Ainsi à La Réunion, aucune proposition des représentants des Réunionnais n’aura été adressée au gouvernement, et la question du RSTA et de la prime COSPAR est devenue la priorité.

Dans trois jours à Paris, le Premier ministre et le ministre des Outre-mer organisent une restitution solennelle des travaux. À cette occasion seront annoncées des mesures du gouvernement pour les Outre-mer. Comme il fallait s’y attendre, les parlementaires absents à La Réunion lors des travaux ne se font pas prier pour prendre l’avion pour Paris. Ils seront présents à une journée où l’ordre du jour ne prévoit aucune intervention de leur part.

Le précédent de la démission des députés PCR

Les 7 députés de La Réunion se disent tous membres de la majorité présidentielle. Ils sont au pied du mur. Aucun n’ignore les intentions du gouvernement vis-à-vis du RSTA et de la prime COSPAR. Au Sénat, elles ont été clairement dévoilées. En effet, Paul Vergès avait déposé un amendement demandant le maintien de la participation de l’État au financement de la prime COSPAR. Sur ordre du gouvernement, l’amendement a été rejeté par la majorité sénatoriale dominée par le PS. Voilà qui montre qu’en laissant faire le gouvernement, le maintien du RSTA et de la prime COSPAR est mal engagé.

Il reste donc trois jours aux députés pour montrer qu’ils sont capables de défendre les intérêts de la population qui les a élus. Ils sont dans la majorité, ils doivent donc être capables d’obtenir du gouvernement le maintien de la prime de vie chère de 150 euros accordée aux salariés les moins bien payés.

À supposer que le gouvernement refuse d’entendre raison, ils auront encore lundi la possibilité de tout faire basculer par un coup d’éclat : le départ de la conférence économique et sociale en claquant la porte.

En 1987, les deux députés du Parti communiste réunionnais avaient démissionné parce que le peuple réunionnais était méprisé par un texte de loi lui refusant l’égalité. Cette démission allait être le point de départ d’une bataille qui allait conduire à la victoire de l’égalité.

Ce que 2 députés réunionnais, alors dans l’opposition, ont réussi à faire, est-il hors de portée de 7 députés réunionnais, siégeant tous dans la majorité ?

Manuel Marchal

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Messages

  • C’est une bonne question. Qu’attendent les 7 députés pour être du côté des travailleuses Réunionnaises et des travailleurs Réunionnais.? Sauront-elles, sauront-ils se souvenir qu’elles, qu’ils ont été élues, élus pour un changement de vie ? Pour une vie meilleure matériellement . Pouvoir donner manger à nos marmays. Pouvoir soigner ses enfants .
    Mais voilà ...passé le moment des remerciements le soir de son élection..vite oubliées, oubliés celles et ceux qui ont vot pour VOUS.
    Faut pas laisser faire.
    Votre journal a raison de rapeller ces petits faits de tous les jours . Gagner dans la rue..banni dans les couloirs au sol de velours des assembles parlementaires. C’est vrai : le sol d’une rue n’est pas ce beau tapis des sols du Palais BOURBON.


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