Manifestation de jeunes réprimée à Saint-Denis

Quand des transporteurs barraient La Réunion dans l’impunité la plus totale

22 septembre 2015

Hier, des jeunes ont manifesté. Pour se faire entendre, ils ont barré la route à Saint-Denis. Certains commentateurs criaient à la manipulation, à la prise en otage et à la répression. Force est de constater que des transporteurs qui ont fait la même chose en 2008 et en 2009 ont été bien mieux traités. Aujourd’hui, ils transportent même des galets pour le compte du projet de la route en mer.

En novembre 2008 et en juin 2009, des transporteurs ont bloqué La Réunion et la Région en toute impunité.

Avec les maigres moyens dont ils disposent, des jeunes ont choisi hier de manifester. Ils ont fait obstacle avec leurs corps pour stopper le flux de circulation entre Saint-Denis et l’Est. Aussitôt, c’était l’embouteillage général dans Saint-Denis avec des répercussions dans la région Nord.

En novembre 2008 et en juillet 2009, d’autres manifestants ont utilisé le même procédé. Mais les choses étaient beaucoup plus simples pour eux en novembre 2008. Ils suffisaient qu’ils mettent des camions en travers de la route pour bloquer La Réunion.

Plusieurs jours de paralysie totale

Des forces de police ont alors été envoyées sur les barrages. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elles n’avaient pas pour mission de faire dégager les bloqueurs et de les verbaliser. Elles étaient là pour éviter les affrontements entre les quelques patrons transporteurs présents sur les barrages et les milliers d’automobilistes pris dans les embouteillages.

Ces blocages se sont prolongés pendant plusieurs jours. Une délégation de transporteurs avait été reçue à la Préfecture. Devant les caméras de RFO, le chef de la bande avait annoncé qu’il allait organiser le blocus de la Région Réunion avec des camions. À ses côtés, le préfet ne condamnait pas cette décision. Quelques instants plus tard, le siège était mis devant une institution de la République. Il a duré plusieurs jours.

La Région assiégée à deux reprises

Le mois de juillet suivant, les mêmes patrons ont remis le siège devant la Région Réunion. Ces faits sont très graves, car ce n’est pas une route qui était bloquée, mais une institution de la République élue au suffrage universel.

À ce jour, les auteurs de ces faits très graves n’ont pas été en prison. Ils n’ont, semble-t-il, pas été exclus de concourir dans l’obtention des marchés publics. Et aujourd’hui, plusieurs des meneurs de barrage transportent des galets pour le compte du projet de la nouvelle route du littoral.

Les jeunes manifestants d’hier auront-ils droit au même traitement ?

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