Billet d’humeur

Quand Ibrahim Dindar lit “Témoignages”...

19 mai 2007

On ne le pensait pas si fidèle lecteur. Si Ibrahim Dindar lit “Témoignages” - et c’est mon postulat - on dirait même que c’est thérapeutique. Après notre article sur les dérives de ses partisans, qui arboraient ses slogans racistes à l’encontre de communautés mahoraises, malgaches, et comoriennes de l’île de La Réunion, “on” a ordonné de les gommer à la peinture blanche. Qui ? Ibrahim Dindar, dans l’hypothèse qu’il soit un fervent lecteur de notre journal.
C’était de toute façon la chose à faire. Enlever d’un monument public des messages affligeants, surtout à La Réunion, qui porte si bien son nom. Peut-être est-ce l’appel de Jamila qui a fait mouche, qui regrettait qu’un candidat de sa confession puisse s’abaisser à autant de mépris ? Ou bien, est-ce le fait d’un regard plus consciencieux sur la population réunionnaise ? Peut-être encore que le candidat de l’UCL s’est rendu compte que certains d’entre eux portaient la nationalité française et l’amour de La France ? Ou, lui a-t-on relu les pages de notre histoire ?
Notre île était colonie de “peuplement”, et sûrement nos ascendants esclaves venaient également des îles lunes du canal du Mozambique. Ils venaient, c’est un fait, de Madagascar et d’Afrique. Des travailleurs engagés aux conditions de vie similaire à ceux de l’esclave, nous venaient aussi d’Inde, de Chine, ou encore d’Afrique jusqu’au début du 20ème siècle. Bref ! Peut-être que le candidat a su revenir à son histoire.
Mais bon le mal est fait. Prôner une politique de l’immigration, répressive, devant des ouailles gobeurs de programme frontiste, ou laisser lire des propos racistes à des usagers de la route, c’est déjà vouloir conditionner l’électorat. On s’étonne par ailleurs que les autorités chargées de veiller au bon déroulé des élections législatives n’ont pas réagi. Mais bon, on peut se dire qu’Ibrahim Dindar a construit son programme législatif autour des discours de campagne, par ici d’un Jean-Marie Le Pen, par là d’un Nicolas Sarkozy, qui, il faut le dire, ont leur électorat à La Réunion. Mais bon, contentons-nous du palpable : les slogans haineux du rond-point de l’aéroport de Gillot ont été effacés. Merci qui ?

Willy Técher


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