Comité interministériel Outre-mer

Quand le gouvernement planche, sans nous, sur nos problèmes, ou quand la montagne accouche d’une souris

20 juillet 2023, par Georges Gauvin

Mes amis, aujourd’hui nous avons en France un président et un gouvernement qui ne font plus confiance aux élus, aux partis, aux syndicats et qui pensent qu’eux seuls peuvent régler les problèmes des gens même si ces gens-là vivent à des milliers de kilomètres de leurs têtes pensantes. Personnellement j’aurais naturellement tendance à penser cela comme une impossibilité.

Pour moi, un gouvernement si bien constitué soit-il avec les meilleurs cerveaux que l’on puisse imaginer, avec les meilleures intentions du monde, n’est pas apte à lui-seul, sans le concours des gens intéressés au premier chef, de solutionner les problèmes qui se posent d’un point de vue économique, social ou autre.

Depuis des années et des années nous avons vu se succéder des présidents, des chefs de gouvernement, des ministres, sans trouver en eux, dans leurs discours et dans leurs décisions autre chose que de l’à peu prés si bien qu’aujourd’hui les problèmes les plus cruciaux sont les mêmes qui se posaient il y a dix, vingt, trente années ou plus sans que ces problèmes n’aient été pris à bras-le-corps afin d’y apporter les solutions qui conviennent..

Je me suis souvent demandé quel était le diagnostic fait par le gouvernement ou par le ou les ministres compétents pour en arriver aux batteries de solutions proposées. Je ne parle même pas des bilans faits ou non faits, pour déterminer les résultats obtenus et l’efficacité des mesures prises par rapport aux problèmes rencontrés dans les pays d’outre-mer.

En ce qui nous concerne, nous Réunionnais et pour les populations d’outre-mer en général, il y a plus grave et cela tient du déni : déni du caractère néo-colonial sous lequel nous vivons, déni de l’exploitation capitaliste, déni enfin de l’échec prévisible des plans adoptés.

On a appris hier qu’un groupe de ministres s’était réuni à Paris pour adopter un plan de lutte contre les problèmes qui se posent outre-mer. On parle de 72 mesures décidées en vue de régler les problèmes d’outre-mer. Loin de moi l’idée de rejeter en bloc les mesures décidées mais comme le diagnostic de départ est faussé ou inexistant les mesures aussi nombreuses qu’elles soient ne sauraient produire que les effets des pansements sur une jambe de bois.

Ce que nous souhaitons d’après moi et cela concerne l’opinion réunionnaise c’est l’adoption d’un plan de développement par les Réunionnais et pour les Réunionnais. On en est loin pour la bonne raison que l’on a débattu sans les Réunionnais-et les citoyens d’outre-mer, des mesures à prendre et par conséquent les dés étant pipés dès le départ, il est logique que la montagne accouche d’une souris.

A bon entendeur salut !

Georges Gauvin
Réunionnais autochtone

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