La dégradation de la note de la France accélère une crise générale

Que proposons-nous pour sortir La Réunion de la crise ?

19 janvier 2012, par Manuel Marchal

Deux jours après l’appel d’Élie Hoarau à un grand débat sur l’avenir de La Réunion, la crise s’est encore accélérée. En France, les grandes entreprises publiques subissent les effets de la sanction de la politique de Sarkozy par Standard & Poor’s, tandis que des collectivités n’ont plus d’argent pour financer des investissements. Il est illusoire de croire que notre pays est épargné. Les Réunionnais doivent être informés et doivent avoir en main tous les éléments pour rechercher ensemble une issue à la crise.

Cinq jours après la dégradation de la France par Standard & Poors, la situation a radicalement changé. Le lendemain, c’est le Fonds européen de stabilité financière soutenu par tous les pays de la zone euro qui a été également dégradé d’un cran par l’agence. La sanction de la politique de Sarkozy concerne donc désormais toute l’Europe.
La perte du triple A lance en France une réaction en chaine. Tout est en train de s’effondrer comme un château de cartes.
Puisque les entreprises publiques et les collectivités ne peuvent être mieux notées que l’État dont elles dépendent, elles ont vu aussi leur évaluation perdre un cran. C’est le cas de la SNCF, d’EDF, de REDF, de Réseau ferré de France, de l’UNEDIC, des Hôpitaux de Paris et aussi des Aéroports de Paris.

En France, les collectivités en difficultés

En France, la situation des collectivités est déjà très tendue. Non seulement les Conseils généraux se recentrent uniquement sur leurs attributions et diminuent les subventions aux associations, mais en plus ils sont obligés de reporter des projets d’infrastructures relevant pourtant de leurs compétences.
"Les Echos" d’hier signalent que le Conseil général du Calvados a annulé 3 chantiers de 2x2 voies. L’achèvement du contournement de Tours est reporté par le Conseil général d’Indre et Loire. Le chantier de la déviation d’Avignon est remis en question par deux Conseils généraux.
Selon le quotidien économique, les routes sont la dernière variable d’ajustement pour les Conseils généraux s’ils ne veulent pas réduire le budget de l’action sociale, du transport scolaire ou de l’éducation.

Et à La Réunion ?

À La Réunion, la perte du triple A par la France et ses conséquences sont traitées dans la discrétion par certains médias. Relation de cause à effet ? Il n’y a en effet qu’à la Région Réunion où l’argent coule à flot, une exception dans toute la République sans doute. Des sommes folles sont gaspillées en placards publicitaires ou dans des actions relevant de la compétence de l’État, comme les subventions aux billets d’avion. Conséquence de ces dépenses, la Région Réunion est devenue le principal annonceur publicitaire au troisième trimestre 2011.
Nous vivons pourtant dans un pays où la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et où le chômage ne cesse d’augmenter, avec plus de 150.000 demandeurs d’emploi. C’est donc une société encore plus fragile qu’en France qui va être frappée de plein fouet par les effets de la dégradation de la note de l’État.
Après la perte des grands chantiers, c’est donc une nouvelle accélération de la crise. C’est aussi la confirmation de l’impasse d’un modèle, et donc de la nécessité de lancer le débat le plus large possible pour rechercher d’autres solutions pour La Réunion.

 Manuel Marchal 

Crise financière Elie Hoarau

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