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Conférence de presse du PCR
3 septembre 2004
’La Réunion des impasses’, tel est le thème de la conférence de presse qu’a tenue hier matin le Parti communiste réunionnais (PCR). Un échange avec les journalistes pour souligner les chemins pour l’instant sans issues du développement de notre île. Des impasses qui imposent une réflexion commune afin d’aboutir à des solutions.
Élie Hoarau, Claude Hoarau et Pierre Vergès ont revisité l’actualité récente, à commencer par la décision du Conseil constitutionnel de ne plus reconnaître nos retards, ni nos spécificités. "Quelle interprétation l’Europe va-t-elle faire de cette décision d’une institution de l’État français ?", s’inquiète Élie Hoarau, en ajoutant : "c’est extrêmement grave ; le président du Conseil régional de Guyane indique qu’il a basé tout son projet de développement sur le plan de rattrapage. Maintenant que le Conseil constitutionnel a éliminé cet argument phare, il pose de nouveau la question de l’autonomie de la Guyane".
De son côté, le PCR réaffirme la nécessité d’adapter les lois à La Réunion : "c’est nous, Réunionnais, qui devons déterminer ce qui est bon pour notre pays. Mais l’amendement Virapoullé a écarté les Réunionnais. Si bien qu’aujourd’hui c’est le Parlement qui doit adapter. Le Conseil constitutionnel s’empare de la question et c’est finalement lui qui est déterminant, c’est-à-dire que les élus ne sont même plus consultés". Nous voici donc sans aucun pouvoir décisionnel.
À ce premier principe d’adaptation, remis en cause, s’ajoute un deuxième, celui du rattrapage du retard. Un principe écarté par le Conseil constitutionnel, qui estime que rien ne justifie une prise en charge spécifique de La Réunion : ni la démographie, ni les retards, ni le chômage. Voici donc deux premières impasses dans lesquelles La Réunion est bloquée.
Élie Hoarau aborde une autre impasse, celle de l’Organisation communautaire du marché (OCM) du sucre. "Depuis une dizaine d’années, il y a eu de multiples tentatives de l’Union européenne de remettre en cause l’OCM sucre", rappelle-t-il ; "à chaque fois on a pu empêcher cette remise en cause, aujourd’hui il semble que c’est inéluctable. Nous avons une Commission européenne qui nous fait craindre le pire pour l’avenir, la remplaçante de M. Fishler est très libérale. Elle avait déjà pour objectif de rendre l’OCM conforme à l’Organisation mondiale du commerce dès 2005".
Dans ce chemin qui se ferme devant elle, La Réunion est prise par le temps : "Sauver la canne est une nécessité qui demande le temps de la recherche, le temps de l’étude des marchés" indique le secrétaire général du PCR. Temps qui nous fait défaut.
Autre impasse : la circulation. "Lors de l’inauguration du nouveau tronçon du Boulevard Sud, les présidents des deux collectivités et le préfet se rejoignent pour dire que le tout-automobile nous conduit à une impasse", note Élie Hoarau.
La solution du Transport Collectif en Site Propre (TCSP) est confrontée à un problème de financement, l’État se retirant du projet. S’ajoutent à cet empêchement de taille les problèmes de la réalisation des réserves foncières nécessaires.
"Ce genre de problème risque d’hypothéquer des réalisations indispensables", regrette Élie Hoarau, "le TCSP comme la construction se heurtent au problème du foncier".
Même inquiétude du PCR en ce qui concerne le domaine énergétique : la situation internationale pèse sur le coût de la production d’électricité, et le changement de statut d’EDF fait planer des doutes sur la poursuite de la péréquation nationale qui fixe le prix de l’électricité. Pourtant, et c’est l’évidence même, "la maîtrise de l’énergie est essentielle au développement durable".
Se positionnant contre le concept de préférence régionale (voir encadré) , Élie Hoarau pose la question suivante : "Comment trouver des solutions, garder le caractère d’une île ouverte et accueillante, avec comme objectif de garder la cohésion sociale pour pouvoir construire le développement durable de La Réunion ?"
Concernant le problème de la suppression d’un millier de CES, dénoncé par le Collectif emplois en danger, il affirme qu’"on ne peut pas se passer des emplois aidés, c’est une étape intermédiaire indispensable".
Ainsi, quel que soit l’élément d’actualité, il démontre que "au bout du compte on est en situation d’impasse, de retard. Depuis 1981, nous avions annoncé que si les obstacles au développement n’étaient pas levés, on serait dans une impasse. S’il y avait eu un réel développement à La Réunion, si on avait laissé aux Réunionnais le soin de proposer eux-mêmes ce qui est bon pour leur île, on ne serait pas dans ces impasses".
Ceci dit, il estime qu’en ces temps de pause électorale, "c’est le moment propice pour lancer un grand débat sur la manière de sortir de ces impasses". Tous les domaines étant liés, il réclame un débat global, où chacun se doit de faire partager ses propositions pour trouver une solution d’avenir.
L’exemple du rassemblement de tous les acteurs de la filière canne, qui est en alerte rouge, montre qu’il est possible d’ouvrir une grande concertation, "une discussion pour des ébauches de solutions pour que les problèmes trouvent un aboutissement heureux".
Cette concertation doit mener une réflexion, dans laquelle la convention tripartite État-Usiniers-Planteurs, le futur Schéma d’aménagement régional, le futur DOCUP, le Contrat de plan État-Région, le futur POSÉIDOM, les négociations avec l’OMC et les relations avec les pays ACP, soient pensés en cohérence. Tous ces points devront être défendus par les Réunionnais dans un avenir proche.
Élie Hoarau insiste : il faut globaliser, "trouver quelles orientations mettre en œuvre pour les années qui viennent, il en va de l’avenir de La Réunion et de notre cohésion sociale".
Comment atteindre cette cohésion ? En faisant participer tous les Réunionnais à un projet commun.
Claude Hoarau regrette pour sa part que "les trois autres DOM ont le droit de proposer l’adaptation de la loi, mais nous non. Alors que le Conseil constitutionnel reconnaît que, parmi tous, nous aurions pu être les seuls à accéder au rattrapage des TOS, on ne peut pas déroger à cause de l’amendement Virapoullé. On ne mesure pas le mal fait par ce parlementaire à La Réunion".
Et de rajouter : "Si aujourd’hui le Conseil constitutionnel estime que notre région ne souffre pas de contraintes particulières, il peut dire demain que les régimes spécifiques d’exonérations de charges ne sont pas constitutionnels".
Eiffel
Non au concept de “préférence régionale”
Pierre Vergès l’a affirmé fortement hier : "Le PCR est contre la préférence régionale". Une fois ceci posé, "il ne faut pas se voiler la face". Non à ce concept car "ce qu’on exprime aujourd’hui vis-à-vis des Métropolitains risque de s’étendre par la suite aux Comoriens et aux Mahorais. C’est le rejet de l’infâme, du barbare".
Ce dossier relève bien selon lui d’un "problème de politique de développement". Et "il ne faut pas attiser les braises". Par contre, estime-t-il, "il est plus que temps que l’on pose le problème, tout en dépassionnant le débat : qui est Réunionnais ?"
Pour Claude Hoarau : "Le PCR ne peut pas faire le choix de sacraliser un slogan que certains peuvent utiliser pour allumer de grands feux. À la question “qui est Réunionnais ?”, cela ne relève pas de la naissance, ce serait une ignominie. Est Réunionnais celui qui a ses intérêts matériels et moraux à La Réunion".
Le PCR veut "distinguer les causes qui provoquent ce débat, du débat lui-même". Cette position n’exonère pas la nécessité de prendre à bras-le-corps la problématique. Ainsi, Claude Hoarau ajoute : "Si des chefs d’entreprises prennent, dans notre contexte, des décisions injustes, celles-là même qui créent débat, le problème doit se régler au sein de ces entreprises mais ne peut pas être généralisé. Nous ne pouvons pas déclarer qu’il faut systématiquement donner la préférence aux Réunionnais. Ce serait la porte ouverte à de multiples dérives ; pourquoi pas une préférence communale ?"
C’est une question de principe, comme le déclare Élie Hoarau : "Notre combat se résume à mettre en œuvre les conditions pour créer plus d’emplois, pour qu’il n’y ait pas un fossé qui s’élargisse entre les deux mondes et pour la cohésion de notre société. Comment s’est elle construite ? Comment évolue-t-elle, sinon par des apports successifs ?"
Pour lui, la résurgence du débat sur la préférence régionale est due au taux de chômage le plus élevé de la République (35% et plus encore dans certaines villes), qui frappe des jeunes de plus en plus diplômés. Il relève une inadéquation du système de formation avec les besoins et préconise une Conférence permanente de l’emploi pour faire constamment le bilan des besoins et adapter les formations. S’ajoute à cela le fait que de nombreux Réunionnais travaillant en Métropole attendent impatiemment leur retour dans leur île. C’est donc à ces causes qu’il faut remédier.
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