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Proposition du PCR face à la gravité de la crise dans l’île hippocampe
25 mai 2016, par
« Le PCR demande à l’État français de rétablir l’ordre républicain dans un département français et de prendre toutes les initiatives nécessaires pour rapprocher Mayotte de ses îles sœurs ». Hier en conférence de presse, Maurice Gironcel et Ary Yée Chong Tchi Kan, co-sécrétaires généraux du Parti communiste réunionnais, ont donné la position de leur organisation sur la situation à Mayotte et ses répercussions à La Réunion.
« Ce que nous avions annoncé est arrivé », souligne Maurice Gironcel, « le gouvernement n’arrive pas à faire appliquer l’état de droit ». « Aucune solution de la part du gouvernement et des conséquences à La Réunion », poursuit-il.
Ary Yée Chong Tchi Kan précise la revendication principale du PCR : « le PCR demande à l’État français de rétablir l’ordre républicain dans un département français et de prendre toutes les initiatives nécessaires pour rapprocher Mayotte de ses îles sœurs ».
Il est revenu sur des événements extrêmement graves : maisons saccagées, personnes passées à tabac par des collectifs d’habitants faisant la chasse à des soi-disant étrangers. Ces derniers sont des Comoriens entrés à Mayotte régulièrement ou pas, ou des citoyens français.
« Ceux qui ont été pendant des siècles des compatriotes sont des “étrangers” » selon le message des médias. Et de rappeler que « quasiment un millier de personnes vivent dans la rue, regroupées sur la place de la République ».
Pour le PCR, le pire est à venir à Mayotte. « Ce sont des personnes sans défense abandonnées sur un territoire français ». À 10000 kilomètres, le gouvernement s’est enfin ému de la situation, constate le Parti. « François Hollande a qualifié la situation d’extrêmement préoccupante. Le PCR ne demande pas des réactions indignées, mais que François Hollande assume ses responsabilités de chef de l’État. Qui peut protéger la dignité de ses personnes si ce n’est le président de la République ? », a demandé Ary Yée Chong Tchi Kan.
Les événements font suite à des violences répétées créant un climat d’insécurité tel que 800 fonctionnaires ont demandé à quitter l’île. « François Hollande peut-il nous dire pourquoi 800 de ses employés veulent quitter l’île ? », a-t-il de nouveau interrogé, « il appartient au président de la République de rétablir l’ordre républicain dans un département français ».
François Hollande était à Mayotte il y a deux ans, Manuel Valls y était l’an dernier. Ils ne peuvent pas dire qu’ils sont pris au dépourvu, estime le PCR pour qui « le vrai scandale » est « la passivité du gouvernement ». « Si des faits pareils ce seraient passé en Corrèze, croyez-vous que le gouvernement aurait laissé faire ? », a précisé à juste titre Maurice Gironcel.
Pour le PCR, l’origine de la crise remonte au référendum du 22 décembre 1974, un scrutin d’autodétermination organisé par l’État français dans l’ensemble de l’archipel des Comores. L’écrasante majorité des électeurs avaient opté pour l’indépendance. Le résultat différent dans une partie du pays, l’île de Mayotte, avait offert à Valéry Giscard d’Estaing l’opportunité de détacher Mayotte du nouveau pays indépendant, au mépris du droit international.
Depuis 1975, le gouvernement a accentué l’isolement de Mayotte, rappelle le PCR. En 1995, le Premier ministre Edouard Balladur a établi une véritable frontière en exigeant un visa pour tout citoyen comorien désirant se rendre à Mayotte. Des entrées clandestines sont de plus en plus nombreuses et meurtrières. Au large de Mayotte, ce sont « des drames aussi massifs et poignants qu’en Méditerranée avec les réfugiés venus de la Syrie ». Or, ce drame se passe « sur un territoire français, où des milliers de personnes sont mortes en raison de cette politique néocoloniale ».
L’élément principal qui n’a pas été pris en compte par les gouvernements français est la question démographique. Dans les années 1950, Mayotte avait 15.000 habitants, 45.000 lors du référendum d’autodétermination en 1975 et aujourd’hui 240000, officiellement. D’après les perspectives de l’ONU, elle en comptera 500000 dans 30 ans, sur un sixième de la superficie de La Réunion. C’est comme si La Réunion avait 3 millions d’habitants en 2050.
« Avec la population actuelle, l’État n’arrive pas à régler les problèmes d’emploi, de logement de coût de la vie. On cherche des boucs-émissaires. Dans 30 ans que fait-on avec 500000 habitants ? », indique le PCR. « À La Réunion, pendant 70 ans l’objectif d’égalité n’a pas été atteint. Le gouvernement français parle d’égalité réelle. Pourra-t-il régler le problème de Mayotte en trois fois moins de temps qu’à La Réunion ? »
« Il faut cesser de vendre des illusions à des populations souvent en désespérance. Le gouvernement serait aveugle et irresponsable de ne pas voir les conséquences de ses actes passées et de son inaction. », a affirmé le co-secrétaire général du PCR.
« Tout ce qui se passe est le résultat de la politique des gouvernements qui se sont succédé depuis 1975 », précise Ary Yée Chong Tchi Kan. Cette politique a isolé Mayotte de ses voisins. « La départementalisation de Mayotte au 1er janvier 2014 a accentué cette distanciation en intégrant Mayotte dans la France. Cela rend plus difficile l’intégration de Mayotte dans son espace naturel et son environnement économique ».
« Laisser les affrontements entre les peuples frères est de nature à compromettre la coopération au sein de la COI. Est-ce ce que souhaite le gouvernement français ? », interroge le PCR qui interpelle les élus de La Réunion. Ces derniers ont réagi rapidement lors des Jeux des îles. Rappelons que pendant cette manifestation sportive, les athlètes mahorais avaient défilé sous le drapeau français en violation de la Charte adoptée à l’unanimité par les autorités sportives. Cette violation avait eu le soutien d’élus de La Réunion. Mais aujourd’hui face à la crise, ces derniers sont totalement dans le silence, d’autres se sont exprimés sans proposer de solution.
Pour le PCR, « les problèmes de voisinage doivent se régler entre voisins ». Il demande au gouvernement français d’arrêter la politique néocoloniale qui pousse à la division. Et d’ajouter que « nous nous battrons en solidarité avec ceux qui souffrent et nous dénoncerons le gouvernement français qui ne fait rien ».
Avec la mondialisation des échanges et les APE, l’intégration de Mayotte est nécessaire dans un but de co-développement durable et solidaire. Pour le PCR, « il n’y a pas d’autres solutions ». À la France de créer les conditions de réconciliation et de la paix « car c’est elle qui a créé le problème », a ajouté Ary Yée Chong Tchi Kan. Et de citer l’exemple de l’Afrique du Sud où la perspective de Nelson Mandela était de trouver une solution pour faire cesser les affrontements qui déchiraient le pays. Le PCR propose un co-développement, espace d’échange de biens et de personnes pour avancer. Il dit aussi qu’« il faut arrêter de mentir aux Mahorais » en leur promettant l’égalité réelle dans 25 ans alors qu’en 70 ans, La Réunion ne l’a pas eue.
Pour le PCR, ces événements auront des conséquences à La Réunion, car c’est le département français le plus proche de Mayotte. « Quand les Mahorais viendront à La Réunion, va-t-on dire que ce sont des étrangers ? Ce sont des Français », a rappelé Ary Yée Chong Tchi Kan, « comment La Réunion va-t-elle s’en sortir dans cette affaire, cela va nous péter à la figure ». « Quelles sont les relations entre les Grand-Comoriens, les Anjouanais, les Mohéliens et les Mahorais à La Réunion ? », poursuit le co-secrétaire général du PCR qui estime que « La Réunion va accueillir toutes les contradictions de la politique française dans la région ».
Le PCR appelle à réunir tout le monde pour chercher les moyens de trouver une solution à cette crise.
La situation à Mayotte montre bien que « nous sommes arrivés au bout d’un système », a ajouté Maurice Gironcel, « l’intégration a montré ses limites, il n’y a pas de solution dans l’état actuel ».
D’autant plus que les propos tenus par Ban Ki-moon lors de sa visite à Madagascar ce mois-ci ont rappelé combien le monde est en train de changer. Le secrétaire général de l’ONU a demandé à la France de discuter pour traiter le problème de la souveraineté des Îles éparses. Situées entre le Mozambique et Madagascar ainsi que dans l’océan Indien, ces territoires sont revendiqués par Madagascar. Ary Yée Chong Tchi Kan note que ni la France, ni les élus de La Réunion n’ont réagi aux propos du secrétaire général de l’ONU, alors que ce dernier a pourtant évoqué une question qui touche à la souveraineté d’un territoire de la République.
M.M.
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