Les mesures urgentes et prioritaires

Reconnaissance de l’histoire réunionnaise

18 avril 2007

Date de promulgation de la loi Vergès-Lépervenche, le 19 mars 1946 abolit le statut colonial à La Réunion. La loi de départementalisation reconnaît aux Réunionnais les mêmes droits qu’aux citoyens de Métropole. C’est la consécration de l’égalité. Sur la base de cette loi, plusieurs décennies de luttes ont permis aux Réunionnais d’arracher des avancées leur permettant d’obtenir les mêmes droits sociaux qu’en Métropole. Dans les propositions qu’elle a présentées aux candidats à la Présidentielle, l’Alliance demande la reconnaissance du 19 mars comme jour férié et chômé.

La loi du 19 mars 1946 a permis d’arracher La Réunion à la misère coloniale, son application est le résultat de la lutte de plusieurs

L’Histoire de La Réunion a été marquée par deux évènements majeurs, porteurs de valeurs universelles, le 20 décembre 1848 (abolition de l’esclavage) et le 19 mars 1946 (abolition du statut colonial - loi de départementalisation).
Ces deux événements ont profondément changé la vie de la grande majorité de nos concitoyens. Le premier a fait de l’esclave un être dont les droits humains sont reconnus ; le second a visé à libérer la population de la misère coloniale. Si le 20 décembre est désormais fêté et célébré, il n’en est pas de même du 19 mars 1946.
Nous demandons que la République reconnaisse et commémore cette date en faisant du 19 mars un jour férié et chômé.
20 décembre 1848, proclamation de la Liberté ; 19 mars 1946, consécration de l’Egalité. Aujourd’hui, La Réunion aborde sereinement un nouveau cycle de son histoire, l’ère du développement et de la Responsabilité.


Paroles de Réunionnais

Sudel Fuma, Professeur des universités et Directeur de la Chaire UNESCO de l’université de La Réunion

« Le 19 mars peut être un jour férié »

Je pense que le 19 mars peut être un jour férié. 1946 est une année importante dans l’histoire réunionnaise. Il faut voir le changement d’ère. La Réunion passait alors de l’ère de la colonisation à l’ère de la responsabilisation, et aujourd’hui notamment avec la décentralisation. Il importe de passer par la reconnaissance de l’Histoire, c’est une étape importante. La reconnaissance du fait créole participe à la transcendance des cultures en présence. C’est le miracle créole. Par contre, il faut faire attention d’aller dans le sens de l’ethnicisation, un danger que l’on retrouve à Maurice. Nous, nous pouvons compter sur la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR), mais cet outil ne sera pertinent qu’à la seule condition qu’il fédère toutes les énergies. Reconnaître notre histoire est nécessaire pour “détaké” les mentalités, faire prendre conscience aux Réunionnais qu’ils ont un riche patrimoine, et sortir du complexe d’infériorité pour être bien dans nos chaussures, et prendre nos responsabilités. Aujourd’hui, je sens un frémissement. La jeunesse réunionnaise est fière d’être réunionnaise. Cela est perçu comme une réalité intrinsèque. Il faut consolider les bases de la rénionité. Il faut continuer de travailler sur la diversité culturelle.

Propos recueillis par Willy Techer


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