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Vœux du chef de l’État à l’Outre-mer : le pouvoir central rattrapé par la réalité
11 janvier 2011, par
Dans son discours, Nicolas Sarkozy a fait de nombreux emprunts aux thèses défendues depuis sa création par le Parti communiste réunionnais. C’est une reconnaissance formelle de la pertinence de l’analyse du parti dès sa fondation, mais c’est également la démonstration que de nombreuses années ont été perdues par notre pays.
Lors de son discours des vœux à l’Outre-mer prononcé à Petit-Bourg (Salle Laura Flessel), le président de la République a repris les grandes idées défendues depuis 50 ans par les progressistes de l’Outre-mer, et notamment du Parti communiste réunionnais.
La déclinaison d’un développement à partir des forces du pays, basé sur l’autonomie alimentaire, énergétique, et le co-développement ont été exposés durant des années par les communistes réunionnais. Elles ont été combattues par les partisans du pouvoir central. Les plus farouches adversaires des idées du PCR se recrutaient au sein de ceux qui composent aujourd’hui l’UMP. Et aujourd’hui, c’est un président venu des rangs de l’UMP qui reprend les grands concepts du PCR. Si chacun constate que cet emprunt ne dépasse pas le niveau du discours et ne trouve aucune traduction dans les actes accomplis et les mesures annoncées, c’est tout de même un fait notable.
Des idées combattues et diabolisées
Une chose est certaine, les adversaires du Parti communiste réunionnais ont été probablement surpris d’entendre de la bouche même d’un président de la République française autant de propos tirés du programme du PCR, depuis sa fondation en 1959 : lutte contre la pauvreté, autonomie énergétique, autonomie alimentaire, énergies renouvelables, défense de la culture et de l’identité réunionnaise, prise en compte de nos spécificités sans remise en cause du lien à la République…
Durant 50 ans, c’est sur la base de ces idées que le PCR a été diabolisé, combattu, et réprimé par le pouvoir central et ses alliés. Les gouvernements n’ont d’ailleurs pas hésité à utiliser la fraude électorale et la violence pour faire la chasse aux communistes réunionnais. Les adversaires des thèses du PCR ont enfreint les règles de la démocratie en assassinant des Réunionnais (1), en menaçant et en emprisonnant des progressistes. Un des arguments de cette répression, c’était justement les idées fondatrices du PCR, qui demandait la responsabilité des Réunionnais.
Des idées utilisées par le chef de l’État
Mais aujourd’hui, ce sont ces mêmes thèses que Nicolas Sarkozy reprend : « la capacité de l’Outre-mer au développement endogène », « la réduction des importations venues de France et d’Europe », « le développement de la filière de l’élevage sur place », « la culture marine, comme élément décisif de développement », « la création de valeur ajoutée sur place », et surtout « l’importance du tourisme » dans l’Outre-mer.
Face à l’aggravation de la situation, les communistes réunionnais ont toujours combattu pour la liberté, l’égalité et la justice envers les Réunionnais. En mai 2009, le PCR avait interpellé l’opinion pour lui expliquer que réaliser l’égalité pouvait se faire en « globalisant l’aide publique, en mettant un terme au système commercial basé sur le pacte colonial hérité du colonialisme et sur le monopole » de certaines grandes entreprises d’État, ou alliés de l’État.
Cela passe également par le co-développement avec les voisins de la Zone Océan Indien. Faut-il rappeler aux Réunionnais tous les projets mis en place par la Région, depuis 1998, basés sur des échanges avec l’Inde, la Chine, le Mozambique, l’Afrique du Sud, Maurice, les Seychelles…
Une différence fondamentale
Or, c’est précisément ce fond que reprend le président de la République avec des mots à lui : il faut amener l’Outre-mer à entrer dans la « compétition mondiale. Et surtout ne pas s’isoler du monde, qui va nous rattraper ». Le chef de l’État prône ensuite pour la mise en avant des atouts de chaque territoire d’Outre-mer, et du développement des relations internationales de chacun d’eux, afin de « s’inscrire dans le monde d’aujourd’hui ».
C’est cela la différence entre le PCR et Nicolas Sarkozy. Pour ce dernier, ces idées restent de l’ordre du discours, et sont enrobées dans un vernis ultra-libéral. Ainsi, le PCR ne posait pas le problème d’une nouvelle relation de solidarité entre Paris et La Réunion, car celle-ci doit reposer sur l’égalité et le partenariat pour le développement. Nicolas Sarkozy vient annoncer que sa politique ne tient pas compte des retards résultant de l’exploitation coloniale des Outre-mers. L’UMP considère que les Outre-mers doivent contribuer à boucher le déficit creusé par le gouvernement, et cela, au même titre que les régions de France.
Céline Tabou
(1) Hommage aux 7 martyrs réunionnais (1949-1978), par Eugène Rousse.
Les dangers de la démagogie
Au cours des années, à aucun moment le PCR n’avait dit que les problèmes étaient simples à résoudre, c’est d’ailleurs pour cette raison que le parti avait fait appel au plus grand nombre. Quand Nicolas Sarkozy répète ce qu’il a déclaré à de nombreuses reprises lors du CIOM en février 2009, notamment sur l’embauche des ultra-marins dans leurs départements, ou la mixité culturelle dans la fonction publique, il sait qu’il faut proposer des mesures concrètes pour les réaliser.
Mais, comme à son habitude, il ne fait que parler et n’a aucun scrupule à ne pas réaliser ses promesses. Alors, aujourd’hui, les Réunionnais peuvent dès à présent attendre la rentrée prochaine pour savoir si les jeunes formés à La Réunion pourront rester sur place pour travailler.
Le LKP et le COSPAR pris pour cible
Lors de son allocution, le chef de l’État n’a pas hésité à réitérer les appels au calme, et surtout à ce qu’un « petit groupe d’individus » ternisse l’image du département et manifeste. Si Nicolas Sarkozy fait vraiment confiance à la responsabilisation des Outre-mers, pourquoi fustige-t-il ceux qui se sont battus pour rappeler la situation préoccupante de la Guadeloupe (LKP) et de La Réunion (COSPAR) ? Alors que l’État n’assume plus ses responsabilités vis-à-vis de l’Outre-mer, qui est le « fauteur de trouble » dans cette histoire ? La solidarité engendrée par les mouvements autour du COSPAR et du LKP resteront, et la contestation durera, tant que le gouvernement n’aura pas pris conscience de l’aggravation de la vie dans l’Outre-mer.
Un silence assourdissant
La diabolisation des thèses du PCR ne concernait pas uniquement ses adversaires politiques. Cette violence rencontrait la complaisance des médias dominants qui utilisaient des mots très durs pour montrer leur opposition au projet de développement de La Réunion. Mais aujourd’hui, force est de constater que les médias dominants n’élèvent aucune protestation quand le président de la République utilise les thèses du PCR dans son discours.
Cela montre au moins une chose. C’est que la réalité a rattrapé des adversaires du PCR. Et quand aujourd’hui un président de la République française reprend des propositions issues des thèses du premier Congrès du PCR, cela signifie que La Réunion a perdu 50 ans à cause de l’errance politique des adversaires à tout changement.
En finir avec l’attitude paternaliste
Il faut avoir à l’esprit que quand le chef de l’État intègre dans son discours des idées venues des progressistes des Outre-mers, cela a un but qui n’est pas celui du développement.
Les changements évoqués par Nicolas Sarkozy ne sont pas pour le bien de La Réunion, mais un moyen pour l’État de se désengager, afin de ne plus avoir à se soucier de la solidarité envers les territoires d’Outre-mer. D’autant plus que la solidarité, et la relation de confiance dont il a parlé, n’a jamais été remise en cause par le gouvernement, désireux auparavant de conserver ses anciennes colonies. Le PCR avait d’ailleurs interpellé l’État pour la mise en place d’une relation d’égale à égale, pour le développement de La Réunion, et souhaitait un partenariat institutionnel, et non, comme les Réunionnais ont pu le voir, et le vivre, une attitude condescendante, et paternaliste.
Le discours de Nicolas Sarkozy n’est pas une nouveauté pour le PCR, car c’est un combat qu’il mène depuis plus d’un demi-siècle. Ce discours à Petit-Bourg (Guadeloupe) n’intriguera que ceux qui ont combattu ses idées. L’unique nouveauté est l’attitude soi-disant responsable du gouvernement envers l’Outre-mer. Derrière cette responsabilité se cache le besoin pour Paris de faire des économies, et surtout de ne plus porter le "fardeau" que sont les territoires d’Outre-mer.
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