Politique des transports à La Réunion

Reconstruisons le train : un point de convergence

14 octobre 2015

Les candidats aux régionales sont obligés de proposer un projet de train. C’est une victoire pour tous ceux qui luttent depuis des décennies pour le développement de La Réunion. Mais la reconstruction d’un réseau ferré dans toute l’île impose de rompre avec 50 ans de politiques de transport qui ont mené à l’impasse actuelle. L’Union des Forces de Progrès pour le Développement et l’Égalité propose à la population de se rassembler autour de cette perspective qui permettra de créer des milliers d’emplois durables.

Elections régionales ; deux concurrents de l’Union des Forces de Progrès pour le Développement et l’Égalité à La Réunion tenaient hier des conférences de presse dont les sujets retiennent l’attention. Pour Didier Robert, c’était la reprise de l’idée avancée moins d’une semaine plus tôt par Patrick Lebreton : l’arrivée du low cost à Pierrefonds. Quant à Bello-Annette, ils ont présenté un projet de train qui s’inspire manifestement du projet de l’Alliance qu’ils refusaient aux élections précédentes, avec une différence : partant de Saint-Benoît la ligne s’arrête à Saint-Denis, laissant de côté les deux régions les plus peuplées de La Réunion : l’Ouest et le Sud.

Ces deux sorties médiatiques ont le mérite de rappeler que l’Union des Forces de Progrès donne le rythme des propositions. La seconde souligne aussi que les listes candidates aux régionales ne peuvent faire l’impasse sur une demande de la population : construire un train. N’oublions pas que quelques semaines plus tôt, la liste de Thierry Robert avait aussi invité les journalistes pour présenter un train reliant l’Est au Sud en passant par Saint-Denis.
Même Didier Robert est poussé à inclure un projet de voie ferrée dans ses promesses.

Des milliards pour arriver à l’impasse

Pour ceux qui luttent depuis des années pour la reconstruction d’un train à La Réunion, c’est une victoire de la cause. Cela fait plus de 50 ans que des élus réunionnais complices d’un gouvernement parisien ont décidé la suppression du chemin de fer. Et comme pour empêcher tout retour en arrière possible, l’emprise foncière a été détruite.

Tous les crédits ont été basculés sur la route. Entre Saint-Denis et La Possession, la route du littoral symbolise cette orientation : deux routes construites et une troisième en projet. Des milliards ont été dépensés pour une efficacité moins importante que le train. À la différence du chemin de fer, la liaison routière ne sera pas totalement sécurisée. Le risque des chutes de pierre a conduit au remplacement de la première route à deux voies par une seconde à quatre voies plus éloignée de la falaise. Le projet de troisième est prévu carrément dans la mer avec cette fois six voies. Il s’expose directement aux risques liés au changement climatique, car il a été conçu à une époque où personne n’évoquait une hausse possible du niveau de la mer de 6 mètres.

Autant de milliards pour arriver aujourd’hui à une impasse : La Réunion est au bord du coma circulatoire.
Aujourd’hui, les principales listes candidates à la direction de la Région proposent donc toutes le développement d’un réseau de transport alternatif au tout-automobile. Mais est-ce véritablement la rupture nécessaire tant attendue ?

Le poids de la NRL

Se pose en effet la question du financement de ce réseau ferré. Car la route en mer conserve de fermes soutiens en dehors de Didier Robert. Ce dernier fait état du projet ferroviaire le moins ambitieux, limité à une desserte locale à Saint-Denis et à une liaison d’une dizaine de kilomètres dans le Sud. Sa priorité, c’est la poursuite du projet de la route en mer.

Du côté de Bello-Annette, le réseau ferré annoncé sera à peine plus grand : une trentaine de kilomètres entre Saint-Benoît et Saint-Denis. Il laisse donc de côté la majeure partie de la population réunionnaise qui serait donc contrainte encore aux embouteillages. Quant au financement, il est renvoyé sur l’Europe et le fameux « fonds Juncker »…

Mais ce choix est-il étonnant ? Rappelons que la mairie de Saint-Denis soutient le projet de NRL car elle compte dessus pour faciliter la construction d’une nouvelle entrée Ouest pour les automobiles. Quant à l’ex-maire de Saint-Paul, elle est aussi pour la poursuite du projet de la nouvelle route du littoral au motif que l’on arrête pas ce qu’un autre a déjà lancé. C’est une posture nouvelle, car en tant que maire de Saint-Paul, Huguette Bello n’a pas appliqué ce principe pour l’hippodrome qui devait être construit à Cambaie…

Ce soutien à la NRL version Didier Robert se traduira donc forcément par des restrictions sur tous les autres investissements. La démonstration est faite.

La rupture nécessaire

L’Union des Forces de Progrès préconise de répondre aux attentes de la population. Tous les Réunionnais ont besoin d’un train. C’est pourquoi le réseau sera plus étendu que le premier chemin de fer. Il démarrera de Saint-Benoît pour aller jusqu’à Saint-Joseph. Et pour renforcer la faisabilité du projet, Patrick Lebreton a annoncé que les travaux commenceront aux extrémités : à Saint-Benoît et à Saint-Joseph.

La tête de liste de l’Union des Forces de Progrès a été précise sur le financement : ce sera une priorité. D’où l’idée d’un audit pour vérifier le coût réel du projet de la route en mer. S’il est plus élevé qu’annoncé par Didier Robert, des mesures seront prises pour que ces 12 kilomètres entre deux villes ne remettent pas en cause les investissements nécessaires pour préparer La Réunion du million d’habitants.

Le projet de l’Union prépare donc la rupture nécessaire avec plus de 50 ans de politique des transports à La Réunion. L’accent sera mis sur un mode de déplacement moderne, écologique et moins cher que le tout automobile. C’est une base solide pour le rassemblement des Réunionnais.

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