
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Mobilisation pour la valorisation de l’identité culturelle réunionnaise
11 juin 2011, par
L’Alliance a réagi hier aux propos tenus contre la langue créole par le président de la Région sur les ondes de France Inter mercredi dernier.
Mercredi, Didier Robert s’en est pris violemment à la langue créole, réveillant un vocabulaire que l’on croyait disparu du langage politique à La Réunion. Selon le président de Région, le créole n’a pas à être défendu, et il n’a pas sa place à l’école. Pour Paul Vergès, de tels propos soulèvent un problème fondamental, qui touche au cœur de la vie culturelle de La Réunion.
En effet, notre île a été peuplée par des populations issues de différentes civilisations. Il y avait des paysans débarqués de Charente ou d’autres régions rurales de la France, des travailleurs forcés venus d’Afrique, de Madagascar au fur et à mesure de l’évolution économique du pays, d’abord terre d’épices, puis grand producteur de café avant d’être couvert de plantations de cannes à sucre pour que la France puisse compenser la perte de Saint-Domingue.
À partir de 1848 et jusqu’en 1885, la population de l’île a doublé du fait de l’arrivée massive de travailleurs engagés selon le droit anglais, c’est-à-dire avec respect de leur religion.
C’est sur ce laps de temps de trois siècles que des représentants de plusieurs grandes civilisations ont été amenés à vivre ensemble. Et pour arriver à communiquer, il fallait inventer une langue, c’est le créole. Sans le créole, pas de Réunion, car nous n’aurions pas pu nous comprendre, précise Paul Vergès. La langue créole est donc le support de toute la vie sociale et culturelle de La Réunion.
Notre trésor, le créole
Cette création du créole et de La Réunion s’est faite en dehors de l’unité culturelle française. À 10.000 kilomètres d’ici, une langue devient officielle. Son développement est favorisé. Et avec l’école obligatoire, le français va pouvoir avoir le moyen de devenir la langue de communication de tous les habitants de la France. Toutes les autres langues provinciales ont été écrasées, et c’est aujourd’hui qu’en France, beaucoup se lèvent pour dénoncer cette erreur. Le nombre de locuteurs occitans, ou d’autres langues minoritaires en France, a considérablement diminué en un siècle et demi.
Et aujourd’hui, la langue régionale la plus parlée, c’est le créole réunionnais et ces plus de 800.000 locuteurs, pour qui c’est la langue maternelle.
« C’est un trésor extraordinaire », note Paul Vergès, au moment où en France, la préservation des langues régionales est au cœur du débat.
Le président de l’Alliance insiste sur notre chance de « faire coexister le créole et le français ». « C’est une chance à consolider en défendant le créole », poursuit-il. Alors, dire que l’on est contre la défense du créole, c’est remettre en cause la cohésion sociale de La Réunion.
Cette cohésion par la langue est un point commun aux pays touchés par le phénomène de créolisation. À Maurice, le créole est un élément essentiel de l’unité, il permet de communiquer au-delà du communalisme hérité de la colonisation britannique. À Maurice, les dirigeants politiques s’expriment publiquement en créole. Le créole est aussi un élément spécifique à la société des Seychelles.
Grave ignorance
Paul Vergès constate également que la question de la langue est intimement liée à celle de l’illettrisme. Sur 120.000 Réunionnais victimes de cette mutilation, la quasi-totalité est créolophone, et beaucoup ont un ancêtre venant d’Afrique, d’Asie ou de Madagascar.
Cela rappelle que la maîtrise de la langue française à La Réunion est également une ligne de division entre les classes sociales. Avec d’un côté les créolophones et de l’autre ceux qui réussissent à s’élever socialement et deviennent de plus en plus francophones, même à la maison.
Le président de l’Alliance propose une autre approche. Il s’agit de partir de la langue maternelle des Réunionnais, puis de maîtriser le français pour ensuite progresser. En aucun cas, il ne s’agit d’opposer l’un à l’autre, mais de faire avancer les deux, ce qui est un gage d’enrichissement pour les Réunionnais.
Or, en attaquant publiquement la langue créole, Didier Robert montre qu’il est un « illettré scolarisé ». Comment un responsable politique réunionnais peut-il tenir un tel langage ? Et cela d’autant plus qu’il est le responsable de l’Aménagement.
Cette erreur stratégique explique pourquoi le président de la Région arrête le projet de Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, qualifié d’exemple de musée du 21ème siècle par le conservateur du musée d’Art moderne de New York, et pourquoi Didier Robert oublie le rôle du Musée de Stella.
Manuel Marchal
Le rôle de Stella oublié
Paul Vergès a rappelé quelle est la mission fixée au Musée de Stella. Cette infrastructure s’inspire des écomusées en France. À partir d’un vestige industriel, il s’agit de reconstituer l’histoire économique du pays.
Que viennent alors y faire une salle de cinéma en 3D ou un auditorium pour organiser des concerts, selon les premières informations relatives à la réhabilitation de Stella.
Autrement dit, le projet de Didier Robert n’a rien à voir avec le rôle du Musée de Stella. Comment un responsable politique peut-il à ce point ignorer l’histoire de son pays ? Comment arrive-t-il à oublier que la base de l’apprentissage de cette histoire existe à Stella ?
Tout cela montre l’importance du reliquat de la période coloniale et postcoloniale à La Réunion. D’où la nécessité de développer l’enseignement des cultures du monde, base de notre peuplement, et d’armer tous les Réunionnais de la connaissance de l’Histoire de leur pays.
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