Relations entre le PCF et le PCR : un demi-siècle d’avance sur l’Histoire.

28 octobre 2009, par Geoffroy Géraud-Legros

Les grandes mobilisations sociales qui ont secoué l’Outre-mer français ont mis au jour toute une série de contradictions, tant sur le sur le plan des rapports économiques que des relations sociales. De manière plus prononcée encore, la crise a révélé la dimension identitaire des aspirations des peuples de la Guyane, de la Martinique, de la Guadeloupe et de La Réunion.

50 années de respect mutuel.

A cet instant, comment ne pas repenser aux rapports qui nous lient aux communistes français ? Comment ne pas prendre la mesure d’un demi-siècle de respect aux côtés les uns des autres ? Un regard en arrière à l’année 1959, qui vit la transformation de la "Fédération réunionnaise du PCF" en Parti communiste réunionnais montre que le respect, si chèrement acquis 60 années après la loi du 19 Mars 1946, présidait dès alors à nos relations.
En témoigne cette interview donnée par Léon Feix, envoyé du PCF au Congrès de 1959 dont allait naître le PCR, au journal "France nouvelle" :
« Que les communistes de La Réunion aient été organisé, il y a 12 ans (depuis 1947 NDLR) en Fédération du Parti communiste français, je crois que c’était juste(…). Mais la situation a changé. Qu’on le veuille ou non, les Réunionnais de toutes origines aspirent(…) à se libérer, eux aussi, et chaque jour davantage, des servitudes de toutes sortes dans lesquelles les tiennent le colonialisme français et l’Administration à son service ».
« "La départementalisation", progressiste et utile en 1946, alors que des ministres communistes se trouvaient dans le Gouvernement (…) est devenue le simple paravent de l’exploitation coloniale. (…). C’est la réalité réunionnaise, que doivent exprimer les communistes, en même temps qu’ils défendent les intérêts matériels des travailleurs, des couches les plus pauvres de la population (…). Le Parti communiste français peut-il exprimer tout cela de façon convenable ? Non, ce n’est pas possible ! Prenez n’importe quelle déclaration du Parti communiste français (…). Les travailleurs réunionnais y trouvent-ils ce qu’ils attendent des communistes ? Certainement pas. Et il ne peut en être autrement puisque, sans être en contradiction avec (…) aucun peuple d’Outre-mer, les documents du Parti communiste s’adressent au Français, et que les aspirations, les préoccupations essentielles des Français ne sont pas forcément celles des réunionnais (…) ».
Respect de la diversité des identités et des options ; conscience de l’aptitude des Réunionnais à gérer leurs affaires : tels sont les traits de la relation d’égalité qui s’est mise en place il y a un demi-siècle.

Geoffroy Géraud

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