RELEVER LE DEFI DE L’EMPLOI

12 février 2007

Maya CESARI, Conseillère régionale - Commission du Développement Économique

Il est bien clair que nous sommes dans une situation particulièrement difficile puisque encore de nombreux rattrapages sont nécessaires, surtout en matière de lutte contre l’illettrisme. Quoiqu’il en soit, l’ensemble des politiques mises en jeu doivent nous permettre de relever le défi de l’emploi : si nous voulons aller vers le plein emploi, nous devons permettre à davantage de jeunes d’accéder aux études supérieures et mieux les préparer au marché du travail. Les études supérieures sont la voie de l’excellence. Le défi de la compétitivité ne peut être relevé que par la voie de l’excellence : si nous voulons être aux premiers rangs dans l’économie de la connaissance, nous devons nous donner les moyens d’être à la pointe de la recherche et de l’innovation.
Nous avons lancé le redémarrage d’une filière de production de café haut de gamme. Ce programme nous permet de retisser un lien avec une tradition et une culture de nos ancêtres que nous avions oubliées. Ceci participe à la valorisation de la culture dont nous sommes issus, et croyez moi, nous en avons bien besoin. Tout ce qui est bien, tout ce qui est de qualité, tout ce qui est commercialisable, ne vient pas toujours de l’extérieur. Non, nous aussi, Réunionnais nous avons nos richesses, que nous pouvons, que nous devons valoriser à sa pleine potentialité, pour le développement durable de La Réunion, c’est-à-dire, tout simplement pour nos enfants, nos petits enfants et les enfants de nos petits enfants. Cette valorisation maximale a été obtenue grâce à un savant mélange que l’on doit se forcer de reproduire et de multiplier en les appliquant à d’autres projets. Je retiens 4 ingrédients :

• Une volonté politique forte au-delà des critiques, ambitieuse au-delà de la prise de risque, décidée au-delà du coût de départ.

• Des agriculteurs décidés, motivés, passionnés et investis qui se structurent, s’organisent et sont demandeurs de formation et d’accompagnement tout en s’appropriant le projet.

• Un institut national de recherche et une équipe de chercheurs qualifiés dévoués à ce programme pour l’accompagnement et la découverte de résultats nouveaux au plan mondial sur cette thématique qui permettent une meilleure protection et une meilleure valorisation du produit.

• Une ouverture vers un marché à l’international, en l’occurrence, une très grande société japonaise particulièrement intéressée par le produit.

Une chose encore me tient à cœur, c’est l’importance de favoriser l’accès aux filles aux filières scientifiques et à l’esprit d’entreprenariat. Dans les lycées, les jeunes filles sont nombreuses dans les filières scientifiques. En revanche, elles sont beaucoup moins présentes ensuite dans les filières scientifiques des universités surtout en math et en physique. Pourtant, les jeunes filles représentent plus de 40% des élèves de terminale scientifique et 43% des candidats reçus au bac S au niveau national. Et, alors qu’elles réussissent mieux que les garçons, beaucoup d’entre elles ne poursuivent pas leurs études ensuite dans l’enseignement supérieur scientifique.
Il existe, en effet, une forte corrélation entre le niveau de l’activité entreprenariale et la croissance d’un pays. C’est pourquoi l’entreprise au féminin explique, dans une proportion souvent importante, les écarts de croissance entre pays. L’entreprise au féminin constitue également un levier pour l’emploi des femmes, dont le taux de chômage est supérieur à celui des hommes. La mixité dans la création d’entreprise représente donc un atout à utiliser pleinement et le rôle de parents et de politiques que nous sommes est primordial pour atteindre cet objectif majeur.


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