Orientations budgétaires de la Région

Relever le défi de la cohésion sociale

22 octobre 2004

Invité hier des “Matinales” de Radio Réunion au lendemain de la présentation des orientations budgétaires de la collectivité, le président de la Région, Paul Vergès, a évoqué les axes de la mandature 2004-2010.

Dans le cadre des “Matinales” de Radio Réunion, Paul Vergès a indiqué les grandes orientation de la mandature pour les six prochaines années.
Il a tout d’abord rappelé que de 1998 à 2004, l’objectif principal avait été de réunir les conditions préalables au démarrage des grands chantiers indispensables pour répondre aux défis posés par le million d’habitants : tram-train, route des Tamarins, construction de lycées constituent quelques uns des objectifs à atteindre.
Cette mise en place s’est concrétisée par la signature d’une garantie d’emprunt de 700 millions d’euros par un pool bancaire au nombre desquels figure, pour la part la plus importante, le BEI (Témoignages 17.09.2004*). Paul Vergès faisait remarquer que c’est la preuve d’une confiance sans précédent dans la gestion d’une collectivité réunionnaise.
Maintenant, ajoutait Paul Vergès, la nouvelle mandature a pour but de réaliser ces chantiers. Ce sera par exemple le cas pour la route des Tamarins. Car c’est maintenant, qu’il faut agir pour anticiper sur les conséquences de l’accroissement démographique. Paul Vergès a également signalé qu’une attention particulière sera apportée à des mesures pour aller vers l’autosuffisance énergétique.
Autre préoccupation du président de la Région : l’Emploi, et hier matin, il a été en particulier question des moyens à donner pour que les jeunes réunionnais puissent avoir la possibilité d’occuper des postes disponibles à La Réunion qui correspondent à leur niveau de formation (voir encadré).

Rôle essentiel de la culture

Interrogé sur la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, le président de la Région a tout d’abord rectifié l’estimation du coût annoncée par le journaliste. On est loin en effet de la fable des plus de 500 millions de francs avancés par certains et Paul Vergès a en effet rappelé que la somme budgétée est de l’ordre d’une cinquantaine de millions d’euros. Cette somme est inférieure au prix de la future prison qui concernera entre 700 et 800 personnes. Prison dont personne ne conteste l’utilité de la construction. Et Paul Vergès d’indiquer que la Maison des Civilisations, quant à elle, concernera la totalité des habitants de l’île.
Notre société vit en effet des changements rapides, qui ont pour conséquence de désorienter un grand nombre de nos compatriotes. On ne passe pas brutalement et sans dégâts, en moins d’un demi-siècle, d’une société de plantation essentiellement agricole à une économie où prédomine le secteur des services avec, dans le même temps, l’irruption de la société de consommation. Cette transition est d’autant plus difficile qu’en quelques décennies, la population de l’île a triplé, et que les perspectives démographiques annoncent le million d’habitants.
La société réunionnaise est une société qui, perdant ses repères, risque de se déliter comme le montrent malheureusement les faits divers. Il est alors du devoir des responsables politiques de prendre en considération cette évolution pour agir sur les causes au lieu de se limiter aux conséquences. Et de par sa mission de renforcer la cohésion de notre société, la Maison des civilisations répondra à cet enjeu essentiel.

* “Témoignages” 17 septembre 2004 : "La rigueur de gestion de la Région Réunion est payante"


Former davantage de cadres à La Réunion

Toujours sur Radio-Réunion, Paul Vergès a évoqué le défi de l’emploi. Il a en particulier rappelé que chaque année, les hôpitaux de La Réunion recrutent deux cents infirmiers en dehors de l’île. Une situation qui devient maintenant incompréhensible, étant donné le niveau de formation atteint par notre jeunesse.
Avec un taux de chômage aussi important, il est indispensable de donner aux jeunes de notre île les moyens d’être capables d’occuper ces emplois. Pourquoi ne peut-on pas alors envisager davantage de place dans les centre de formation d’infirmier ? Et ce cas précis n’est pas un phénomène isolé. Il se répète dans d’autres secteurs de la fonction publique. D’où la volonté une nouvelle fois réaffirmée hier par Paul Vergès d’obtenir la création à La Réunion d’un institut de formation aux métiers de l’administration, afin que les jeunes puissent avoir les moyens d’occuper des postes d’encadrement dans leur pays.


Emploi : miser sur la jeunesse

Dans le domaine de l’Emploi, il a également été aussi question de la manière dont notre île peut relever le défi de la mondialisation des échanges. Une façon qui ne peut pas être la même que pour les autres pays du Sud, car, à La Réunion, il n’est pas possible de construire un développement basé sur une économie où les salaires sont très bas.
Au contraire, nous devons tirer parti d’un avantage comparatif indéniable, dans notre région, qui est le haut niveau de qualification de notre jeunesse. Miser sur cet atout, c’est apporter notre contribution au développement de notre région, car il est illusoire de penser que La Réunion pourrait, elle toute seule, sortir de la crise sans tenir compte de son environnement régional.
C’est là tout l’enjeu de l’ouverture de notre pays sur le monde, et en particulier vers des pays comme l’Inde ou la Chine avec lesquels il sera possible de créer à La Réunion des milliers d’emplois.


Libérer notre pays de l’illettrisme

Routes, équipements structurants, écoles, lycées, la Région va approfondir les orientations de la précédente mandature avec des efforts amplifiés dans la lutte contre l’illettrisme, un fléau qui touche plus d’un Réunionnais sur sept. Autre chiffre : construire un lycée tous les 18 mois. Une donnée qui s’accompagne d’une ambition : contribuer à la protection de l’environnement et à l’autosuffisance énergétique en respectant la norme HQE (haute qualité environnementale).


Basculement : les responsables doivent assumer

Notre confrère “le Journal de l’île” faisait hier sa une sur le chantier du basculement des eaux d’Est en Ouest.
Interrogé sur ce sujet, Paul Vergès a rappelé que, du fait des erreurs commises sur ce chantier, le tunnelier a percé une nappe d’eau perchée. Cette ressource en eau de source a mis des années et des années pour se constituer. Depuis cette énorme bévue, à chaque seconde, ce sont 400 litres d’eau de source qui partent à la mer. Cela constitue, au-delà du gâchis économique, un gâchis environnemental car cette ressource est le résultat d’une accumulation de plusieurs siècles, a souligné Paul Vergès.
Quant aux décisions prises pour conduire ce chantier, le président de la Région a rappelé que des avertissements n’ont cessé d’être lancés pour appeler les dirigeants politiques du Conseil général à la prudence. Ces appels à la prudence étaient basés sur la connaissance du terrain de vieux Réunionnais, sur les travaux d’experts en poste à La Réunion et qui ont été déplacés précisément parce qu’ils appelaient à la prudence.
Mais leurs conseils et mises en garde n’ont pas écoutés : on a préféré la solution du tunnel et le tunnelier a rencontré une nappe perchée.
Chacun peut faire des erreurs, admet Paul Vergès, mais il rappelle l’entêtement et la précipitation dont ont fait preuve ceux qui avaient le pouvoir de décision sur ce chantier. La responsabilité de ces personnes ne doit pas être oubliée, a précisé le président du Conseil régional.


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