
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Canne à sucre, BTP, surrémunération des fonctionnaires
16 février 2015
La crise dans le BTP risque de provoquer la suppression de 3.000 emplois cette année, ajoutés aux 10.000 déjà perdus depuis 5 ans sans perspective de reprise. Dans deux ans, c’est la fin du quota sucrier réunionnais, les emplois des planteurs, des ouvriers d’usine et des transporteurs sont menacés. Mercredi, la Cour des Comptes a proposé de remettre en cause les 53 % de surrémunération des fonctionnaires d’État. C’est la remise en cause de piliers sur lesquels s’est construite la société réunionnaise. D’où l’importance de construire un autre projet. Mais qui en parle à part le PCR ?
La Réunion va-t-elle bientôt devoir tourner la page du modèle créé au lendemain de l’abolition du statut colonial ? Trois événements suffisent à tout remettre en cause.
C’est le plus récent qui est sans doute celui qui a la plus grande portée. Mercredi dernier, la Cour des comptes a proposé une réforme de la surrémunération. Elle ne dépendrait plus de décrets datés des années 1950, mais découlerait du calcul de la différence de coût de la vie entre La Réunion et la France.
La surrémunération est présentée comme la conséquence d’une décision politique répondant à une question : comment intégrer dans la fonction publique d’État les agents qui était dans le cadre local ? Paris a choisi d’indexer les salaires en fonction de la parité entre le franc CFA et le franc français, et de donner aux fonctionnaires une prime destinée à compenser des conditions de vie plus difficiles qu’en France. Le gouvernement de l’époque avait choisi de limiter cette compensation aux agents de l’État, et avait refusé de l’étendre au secteur privé. C’est le début d’une inégalité institutionnalisée, qui répond à la définition d’« apartheid social ». L’argent des transferts publics versés dans des salaires a créé une bulle dans laquelle des monopoles se sont engouffrés pour imposer un modèle dominant : la société de consommation. Ce modèle favorise l’importation de produits fabriqués en Europe, et redistribue une partie des transferts vers le secteur des services. L’agriculture et l’industrie sont donc clairement en dehors de ce circuit. Il n’est pas étonnant qu’elles périclitent rapidement pour représenter moins de 20 % de la richesse produite à La Réunion.
Cette décision d’un gouvernement a structuré la société depuis plus de 60 ans. Les 53 % ont constitué la référence à atteindre pour négocier des salaires. Cela explique pourquoi la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitalière ont aligné le salaire des titulaires sur les 53 %. Plusieurs administrations et entreprises ont aussi obtenu que les traitements soient ceux de France majorés d’une prime. C’est toute cette construction que la Cour des comptes propose de remettre à plat en cherchant à calculer la référence en fonction des prix. C’est une première remise en cause.
La seconde remise en cause porte sur l’avenir de la filière canne. Tout est parti de décisions politiques. L’intégration de La Réunion dans la Communauté européenne sert de prétexte aux Accords de 1969 qui ont dépossédé le planteur des richesses de toute la canne au profit de l’usinier. C’est le point de départ de la crise structurelle de la filière, avec la chute continue du nombre de travailleurs, de celui des usines et de la production. Les usiniers réunionnais sont partis. Il ne reste plus qu’à peine 3.000 planteurs qui livrent à deux usines détenues par une filiale d’une coopérative de planteurs de betteraves, Tereos. Le coup de grâce peut être donné dans deux ans avec l’intégration du sucre de La Réunion dans le marché mondial. Pour la première fois, il n’y aura plus de débouché garanti pour la production réunionnaise.
Seule une décision politique permettra d’empêcher la suppression de plusieurs milliers d’emploi, et la fin de 25.000 hectares de terres à cannes.
En 2017, c’est la menace de la plus grave crise économique, sociale et environnementale. C’est une seconde remise en cause.
La troisième touche le secteur du BTP. Grâce à une politique de grand travaux et de soutien à la construction de logements, le BTP était devenu le fer de lance de l’économie réunionnaise. Ce dynamisme est cassé par plusieurs décisions politiques. D’une part, l’État a changé ses règles de soutien à la production de logement ce qui a amené l’écroulement de ce secteur. D’autre part, plusieurs élus ont choisi d’arrêter des chantiers commencés sans avoir rien à proposer pour les remplacer.
En septembre 2010, le BTP craignait de perdre 10.000 emplois. Début 2015, cette prévision s’est réalisée. Fin 2015, 3.000 nouveaux emplois seront supprimés si la même politique est menée.
C’est une troisième remise en cause.
Surrémunération, canne à sucre et BTP sont des éléments qui structurent la société réunionnaise. Les deux derniers sont en crise, et leur chute ferait de La Réunion un pays où le nombre de chômeurs pourrait alors dépasser celui des actifs.
Ces trois remises en cause sont dans l’actualité, elles sont publiques. Dans un mois et une semaine, les Réunionnais vont élire une assemblée nouvelle, le Conseil départemental. De ses compétences, on ne sait pas grand-chose mais une est sûre : les conseillers seront des représentants du peuple. Force est de constater que rares sont les candidats conseillers à parler de ces problèmes et à appeler les Réunionnais à discuter de solutions possibles.
D’où l’importance d’élire des représentants qui se soucient de ces questions. Le PCR a lancé ces thèmes dans l’opinion. Aujourd’hui, ils sont suffisamment mûrs pour être au cœur des batailles de ces prochains mois. Les remises en cause de la surrémunération, de la filière canne et du BTP illustrent un modèle à bout de souffle qui ne peut qu’augmenter le nombre des abandonnés. Elles sont aussi un appel à dépasser cette crise en construisant autre chose que ce qui est en place depuis plus de 60 ans.
Pour en finir avec le modèle de la misère coloniale, nos aînés ont réussi à se rassembler pour faire plier le pouvoir parisien. C’est toute la responsabilité de la génération actuelle qui est posée : saura-t-elle réussir l’union pour la justice sociale et le développement durable ?
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Messages
16 février 2015, 08:12, par Rochoux Jean-Yves
Juste une petite remarque sur le forme. Le nombre de chômeurs ne pourra pas dépasser le nombre d’actifs puisque les chômeurs sont des actifs (inemployés). Il pourrait, éventuellement, dépasser le nombre d’actifs employés !
Rochoux Jean-Yves