Hier, la candidate verte à la présidentielle, Dominique Voynet, a rencontré des familles des villes du Port et de Saint-Paul. Certaines d’entre elles ont des logements neufs ! D’autres, insalubres, voire même des bidonvilles. Elle a découvert une autre réalité, celles des petites gens, qui vivent avec les minima sociaux. Les conditions d’existence, pour certaines d’entre elles, sont inimaginables. Des hommes, des femmes et des enfants ont aujourd’hui pour baignoires des bassines. Huguette Bello, Députée et Présidente de l’Union des Femmes Réunionnaises, a guidé Dominique Voynet dans cette rencontre avec ces familles réunionnaises.

1er arrêt : la mairie du Port
RHI (Résorption d’Habitat Insalubre)

Avec un peu de retard, Dominique Voynet est arrivée aux portes de l’Hôtel de ville du Port. A cause de l’embouteillage que les Réunionnais connaissent bien ! Pour l’accueillir, Jean-Yves Langenier, le Maire, les adjoints, les conseillers municipaux et Huguette Bello. Direction la salle du Conseil municipal. Jean-Yves Langenier explique à Dominique Voynet la naissance du seul port de commerce que compte l’île depuis plus d’un siècle. Très vite, il aborde le volet du logement social. Il lui confie les efforts faits par la Mairie du Port à partir de 1970 pour résorber les bidonvilles de l’époque. Depuis, des actions de résorption de l’habitat insalubre ont été menées. Quatre, par ailleurs, sont en cours.
La commune a pu construire des logements sociaux, car elle avait acheté des terrains ! Sur une terre aride autrefois recouverte de galets, Le Port, même si c’est la plus petite commune de l’île, s’est développée. Avec comme un des objectifs principaux le bien-être de la population.

Problèmes d’eau et d’électricité réglés

Jean-Yves Langenier a fait remarquer que « les médias locaux s’intéressent bien plus au fait-divers » qu’aux projets pilotés dans les quartiers. Montrer du doigt ce qui ne va pas, rien de plus facile. Mais lorsqu’il s’agit de valoriser telle ou telle initiative, peu de médias sont présents.

La Mairie a dû, par ailleurs, régler le problème de l’eau et de l’électricité. Elle y est parvenue, les foyers ont de l’eau potable et de l’électricité. Au Port, se trouve une déchèterie. Une manière de traiter les détritus pour ensuite les recycler. D’où la ferme opposition de Jean-Yves Langenier au projet d’incinérateur où que ce soit dans l’île. Sur ce point, la candidate écologiste à la présidentielle, Dominique Voynet, partage entièrement ce point de vue.

2ème arrêt : le quartier de l’Oasis au Port

Dominique Voynet, après avoir apprécié des fruits tropicaux, s’est rendue au quartier de l’Oasis. Elle s’arrête devant de 2 maisons : une dans un piteux état et une autre flambant neuf. Nous sommes au cœur d’un projet de Résorption de l’Habitat Insalubre (RHI). Il consiste en la construction d’un nouveau logement en lieu et place de l’ancien.

Mme Picardo, de la Mairie du Port, a conduit Dominique Voynet auprès de 2 familles. Elles ont dû investir dans les travaux pour l’aménagement intérieur de leur maison. Une petite fortune pour eux. La vie de ces familles s’est nettement améliorée. Aujourd’hui, elles ont un véritable toit. Du coup, elles se trouvent à l’abri de tout danger. Les enfants peuvent ainsi étudier dans de bonnes conditions, et les personnes âgées, bien que malades, apprécient leur nouveau cadre de vie. Rien à voir avec le précédent.

3ème arrêt : le quartier “Bouillon” à Saint-Paul

Des familles de ce quartier de la Tour des Roches, sans jeu de mot, boivent le bouillon. Dominique Voynet ne s’attendait pas à rencontrer des gens dignes dans une telle pauvreté. Rien à voir avec les habitations qu’elle vient de visiter au Port. C’est le jour et la nuit ! Huguette Bello, Députée de La Réunion, s’arrête devant une clôture en tôles. Que cache “cette barricade” ? Pour savoir, il suffit d’appeler Mme Mihananca. Ce que fait Huguette Bello ! Un petit bout de femme ouvre une porte.

Des conditions de vie extrêmes

Huguette Bello lui demande si Dominique Voynet et la “horde” de journalistes peuvent visiter sa modeste case. Elle est en bois sous tôles. Par temps de pluies, c’est une vraie passoire. Et puis, il y a ce petit élevage de poulets et de canards. L’odeur est infecte. Mais les pièces du modeste logis sont d’une propreté exemplaire. Cela étonnera bien plus d’un d’entre-nous. Ce n’est pas parce qu’on vit dans la misère qu’il faut se laisser aller, semble dire la dame des lieux. Elle n’a pas honte de sa situation. Sans hésiter, elle parle de ses difficultés qui durent depuis des années. Elle n’est pas seule à vivre ici. Son fils loge à proximité dans des conditions tristement semblables. Avant de quitter les lieux, d’un seul élan Dominique Voynet embrasse Mme Mihananca. Comme pour saluer son courage.

Huguette Bello va la conduire ensuite chez la famille Rudoux. La aussi, elle demande si l’on peut visiter cette case en dur sous tôles. Une mère de famille l’accompagne et se demande si toutes ces personnes vont la suivre. Eh bien oui ! Elle nous emmène dans la chambre des enfants. Une toute petite pièce avec un lit, une télé, des vêtements, des livres de grammaire et d’orthographe. Un de ses fils vient nous rejoindre. Il s’interroge sur l’identité de ces femmes qui ont mis leurs pieds dans “son jardin secret”. Dominique Voynet et Huguette Bello s’inquiètent pour ces familles. Pas de WC, ni de baignoire dans la maison. Père, mère et enfants se lavent dans des bassines. Pouvait-on imaginer un instant que des familles, aujourd’hui, connaissent une vie pareille !?

Au sortir de cette maison, Dominique Voynet devait se rendre à Boucan Canot à Saint-Paul. Mais une personne l’appelle. Elle la convie dans la case d’une famille comorienne. Là aussi, le cadre de vie est très, très triste. Eux non plus n’ont ni WC, ni douche dans leur foyer. A l’intérieur, il fait une chaleur épouvantable.

4ème arrêt : Boucan Canot

Dominique Voynet a juste le temps de faire quelques pas et de porter son regard sur la plage du Boucan Canot. Dans un restaurant, des représentants d’associations de l’Ouest l’attendent. Avec eux, elle a parlé environnement. Et de la meilleure façon de le préserver.
Fin de la matinée avec Dominique Voynet.

Le point sur la matinée

Dominique Voynet se rend pour la seconde fois dans l’île - la première visite date de 1999. Elle a remarqué les efforts faits par des collectivités pour le développement durable. Elle s’oppose d’ores et déjà à la création d’un incinérateur dans l’île. « Un projet débile », selon elle. Mais il reste encore du pain sur la planche : éradication des bidonvilles, gestion de l’eau et des transports. Elle donne à ce sujet un bon point pour le projet de tram-train.

L’incinérateur : « un projet débile »

Elle tient à préciser que sa venue dans l’île est une invitation des Verts et non du Parti Communiste Réunionnais ou de l’Alliance. Si elle connaît le Président de la Région, Paul Vergès, elle n’est pas intime avec lui. Elle l’a connu du temps où il alertait bon nombre d’élus(es) sur le réchauffement de la planète. Et bien nombreux ont fait la sourde oreille !

La candidate à la présidentielle est sûre et certaine de recueillir les 500 signatures. Et elle compte sur le soutien de Nicolas Hulot !

J-.F. N.

Outre-mer : Dominique Voynet, en campagne à La Réunion, soutient le projet tram-train

Dominique Voynet, candidate des Verts à la présidentielle, arrivée le 21 février pour 2 jours à La Réunion, a déclaré soutenir le projet de tram-train entre le Nord et l’Ouest de l’île. 
« On ne peut pas demander aux gens de ne plus utiliser leurs voitures s’ils ne disposent pas d’alternatives valables », a-t-elle souligné. Ce projet de liaison ferroviaire est d’un coût de 1,2 milliard d’euros. Dominique Voynet doit, lors de cette visite de campagne, rencontrer les élus. 
Elle a aussi apporté son soutien au plan de développement du Président du Conseil régional Paul Vergès (PCR) qu’elle rencontrera à 2 reprises. 
Elle s’est par ailleurs déclarée favorable à l’embauche locale défendue par le PS. « Nous proposons de développer tous les moyens pour aider les entreprises à embaucher des personnes compétentes sur place plutôt que de les faire venir de Métropole ou d’ailleurs », a-t-elle dit. 


Dominique Voynet à la ferme éolienne

Ensemble pour les énergies renouvelables à Sainte-Suzanne

Dominique Voynet, candidate des Verts à l’élection présidentielle, a visité, mardi matin, la ferme éolienne de Sainte-Suzanne, en compagnie de Philippe Berne, Vice-président de la Région, de la Conseillère régionale, Yolande Pausé et du Maire et Conseiller général de la commune, Maurice Gironcel.
Ce premier rendez-vous du séjour à La Réunion de la candidate a permis à l’ancienne Ministre de l’Environnement de saluer la politique régionale menée en faveur des énergies renouvelables. Et Sainte-Suzanne a de nombreux atouts à faire valoir dans ce domaine, grâce à la volonté constamment réaffirmée par l’équipe municipale. Dominique Voynet a particulièrement insisté sur l’avance prise par l’Outre-mer, et en particulier La Réunion, dans ce domaine. Panneaux photovoltaïques et chauffe-eau solaires, centrales électriques fonctionnant à la bagasse, éoliennes sont autant d’équipements qui, d’une part, sont des moyens d’aller vers l’autosuffisance énergétique de l’île, et d’autre part, sont les instruments de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, a-t-elle dit en substance, tout en soulignant le potentiel prometteur de La Réunion dans ces énergies propres.
Un potentiel décrit par Philippe Berne. Tout en rappelant la volonté politique de la Région dans ce combat, le Vice-président de la collectivité a présenté d’autres sources d’énergie nouvelles à l’étude à La Réunion : la houle et la géothermie sur les pentes du volcan. Des recherches qui s’inscrivent dans le PRERURE, plan régional visant à atteindre l’autosuffisance énergétique dans la production d’électricité.
Quant au Maire Maurice Gironcel, il a évoqué l’extension prévue de l’installation visitée mardi. Il est en effet question de porter à 40 le nombre d’éoliennes dans la ferme de Bel-Air. Il a également décrit les principales réalisations concrétisées dans la commune, comme l’école climatique de Bras-Pistolet, et la production de biogaz dans le centre d’enfouissement technique. Quant aux perspectives, le premier magistrat de Sainte-Suzanne a exprimé la volonté d’aller vers la plus grande utilisation de la norme HQE dans les édifices publics. Cette norme intègre dans la construction des moyens de production d’électricité à partir d’énergies propres comme le soleil, ce qui est déjà le cas à Bras-Pistolet. Avec la norme HQE, les écoles pourraient être ainsi équipées d’un système de double canalisation pour récupérer les eaux de pluies. Maurice Gironcel est aussi revenu sur le projet d’équiper le centre d’enfouissement technique de panneaux photovoltaïques, ainsi que sur de nouvelles installations de production de biogaz sur ce site de valorisation et de stockage des déchets. Autant de réalisations et de projets qui rappellent qu’à Sainte-Suzanne, la production d’énergie renouvelable et le développement durable font pleinement partie de la politique de la commune.